Et pour répondre à Lelluc :
Lelluc a écrit :
Toutefois la question reste en suspens de l'existence d'un hominidé de taille gigantesque.
Il existe effectivement deux populations "géantes" (grandes) de primates : le gigantopithèque, probablement proche des orang-outans, et certains
Homo erectus de Java (surnommés "méganthropes") aux mandibules conséquentes, dont un crâne présente une crête sagitale (au sommet de la tête, comme chez les mâles de certains australopithèques).
Pour ce qu'on en sait, les gigantopithèques ont vécu entre 6,5 et 0,1 millions d'années et se répartissaient entre l'actuel Pakistan et la péninsule siamoise.
Les méganthropes ont vécu dans l'île de Java vers 1 ou 1,5 million d'années.
On n'a rien trouvé d'autre.
Parmi les gens alléguant la découverte d'autres traces fossiles de géants, certains sont des créationnistes dont on a prouvé qu'ils prenaient des fossiles (traces, os) de dinosaures pour des restes de géants bibliques et qui soustraient leurs fossiles contestés, voire truqués, à l'expertise scientifique.
D'autres confondent également l'origine et la nature des fossiles d' "hommes géants", quand ils ne confondent pas fossiles et traces minérales non fossiles.
Enfin, comme l'a montré ce "géant" de la pensée biomathématique qu'est D'Arcy Thompson dans son oeuvre
Forme et croissance, tout accroissement de taille se fait au détriment de la solidité.
Lorsque les dimensions (linéaires, en une dimension) d'un os double, son volume (spatial, en trois dimensions) et son poids, à structure égale, augmentent du cube, soit 2x2x2 ou 2 puissance 3, soit 8 fois ! Tandis que la résistance n'augmente qu'en fonction de la surface de la section (surfacique, en 2 dimensions), soit de 2x2 ou 2², soit 4 fois.
Il s'ensuit que quand un os augmente de taille sans modifier sa structure, il s'alourdit plus vite qu'il n'augmente sa résistance. Mathématiquement, et comme pour les tours ou les poutres d'acier, il existe une taille limite au-delà de laquelle l'os humain/primate ne peut plus croître sans changer de forme et/ou de structure (par exemple, os beaucoup plus trapus et/ou moins denses, quoique en perdant de la densité, il peut perdre de la résistance...).
Je cite certaines phrases du livre qui vous rappelerons les interventions de certains interlocuteurs du forum :
Citer :
Les mathématiques élémentaires - et Archimède lui-même - nous enseignent que l'aire et le volume de figures semblables augmentent respectivement suivant le carré et le cube de leurs dimensions linéaires. [...] ainsi, en doublant de longueur, un poisson multiplie son poids par huite, pas moins, et il double déjà son poids s'il s'allonge de 25 pour cent.
[...]
Nos concepts sur la grandeur sont d'habitude purement relatifs. Si nous qualifions un objet de grand ou de petit, c'est en nous référant à ce qu'il a coutume d'être : ainsi, nous parlerons d'un "petit éléphant", ou d'un "gros rat". [...] Ainsi, une poutre de 1,80 m de long s'affaissera environ 1.300 fois plus sous l'effet de son poids, qu'une allumette semblable de 5 cm de long (et donc 36 fois plus courte). Pour contrebalancer cette tendance qui, chez l'animal, s'accentue avec la taille, les membres s'épaississent, raccourcissent, et l'ensemble du squelette devient plus volumineux et plus lourd. Ainsi, le poids du squelette représente quelque 8 pour cent du poids total d'une souris et d'un roitelet, 13 ou 14 pour cent du poids d'une oie ou d'un chien et 17 ou 18 pour cent du poids d'un homme.
Ce qui, en passant, rendrait des os de géants plus difficiles à disparaître avec le temps et plus aisés à retrouver par les paléontologues.
D'Arcy Thompson explique ensuite qu'un objet dressé atteint une taille théorique limite au-delà de laquelle son poids le fera ployer, comme un épi de blé mûr ou la queue d'un chat adulte, alors que la queue des chatons reste pointée droit vers le ciel.
La taille (les dimensions linéaires) agit directement sur les déplacements (vitesse, saut, marche) et la physiologie (chaleur corporelle à conserver ou dégager pour les homéothermes, ouïe ! (taille des tympans et réceptions des ondes sonores), vision (les yeux sont sensiblement de la même taille chez animaux de même type, sauf pour les yeux à facettes), le nombre et la taille des cellules composant l'organisme...).
Comme l'un de nous l'a rappelé au sujet des colonnes vertébrales, notre hauteur à une limite au-delà de laquelle notre organisme, tel un arbre trop grand, va ployer et s'abimer.
Donc, je pense qu'en terme de taille/hauteur humaine, nous voyons tout ce qui existe raisonnablement (entre 1 m et 2,30 m), ce qui représente déjà une variation considérable et fait de nous, il faut le rappeler, un des organismes animaux les plus gigantesques que la Terre ait portés parmi la multitudes des espèces animales.
Lelluc a écrit :
Le docteur Rex Gilroy, un archéologue australien, directeur du Mount York Natural History Museum, a ouvert à Mount Victoria des empreintes fossiles de pieds de géants dont l'authenticité ne saurait être mise en doute. (...) Lors de fouilles au Caucase, en 1964, on aurait retrouvé dans une grotte d'Alguetca, près de Mangliss des squelettes d'hommes mesurant 2,8 m à 3 m.
Nous adorerions en observer des moulages authentifiés au Musée de l'Homme, mais... il semble que personne ne soit en mesure de produire de tels fossiles.
Lelluc a écrit :
Un autre site du même genre [...] des squelettes de plus de 4 mètres de long [...] près de 7 mètres!
Les sites du même genre pèchent par trop de modestie. Que n'annoncent-ils pas 10, 20 ou même 30 mètres ?
Lelluc a écrit :
Que pensez-vous de l'hypotèse des géants ? As-t-on des preuves réelles ?
Je ne crois pas que les preuves alléguées soient réelles. Nous autres amateurs, tout comme les professionnels, sont tellement friands de nouveaux fossiles attestés qu'ils ne se priveraient de la gloire d'en exposer. Gigantopithèque et méganthrope en sont la preuve, ou le petit homme de Florès tout récemment.
Donc je ne crois pas au complot scientifique ou maçonnique destiné à cacher des preuves mythologiques, y compris bibliques.
Je veux bien croire que des gens trouvent et conservent des fossiles réels ou apparents en les prenant sincèrement pour des restes humanoïdes géants, qu'ils les ont parfois fait expertiser et que, déçus par les réponses, ils se sont enfermés dans la double certitude que les experts ne sont pas infaillibles et que leur intuition... l'est.
J'espère avoir répondu à vos questions.