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 Sujet du message : Une société égalitaire
Message Publié : 19 Déc 2008 22:09 
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Plutarque
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J'ai bien entammé la lecture du premier des sept tomes de l'Histoire de l'Humanité édité par l'UNESCO et consacré à la préhistoire. Je voudrais m'attardé plus particulièrement sur le chapitre 36, écrit en 1988, par Sigfried J. De Laet. L'auteur brosse ici les grands traits de l'histoire de l'humanité de la "révolution néolithique" aux premiers états. J'aimerais ainsi poser la question de la nature égalitaire des sociétés paléolithique que cet historien tient pour acquis.

En tentant de décrire l'organisation sociale des chasseurs-cueuilleurs du Paléolithique, il commence par nuancer ses propos en rappelant que ces derniers collaboraient entre eux au sein de groupes dépassant le cadre familial et que comme tous les animaux supérieurs, ils devaient être soumis aux instincts de territorialité et de hiérarchie. Ainsi, chaque groupe devait avoir son propre territoire et son proche chef (sans doute le guerrier le plus robuste), mais également son propre chaman. Il parle ensuite d'une organisation socio-économique semblable à ce que les anthropologues marxistes ont appelé le communisme primitif, c'est-à-dire pour reprendre les propos de Alain Testart une société sans classe ni exploitation dans laquelle le producteur s'approprie la totalité de son produit. Ces conceptions ont été basé sur le fait que dans de nombreuses sociétés de chasseurs-cueuilleurs ontemporaines, était pratiqué un partage égal de la nourriture.

Pour cet auteur c'est le passage à la production de nourriture ou néolithique qui mit progressivement fin au cycle de réciprocité des prédateurs remplacé par la concurrence égoïste pour posséder le plus de ressources possibles. C'est la naissance de la propriété (phase très bien détrite dans Engels).

J'ai trouvé cette interprétation très simpliste, sans nuance et peut-être trop inspirée des méthodes du marxisme pour un livre d'une aussi bonne qualité. Ainsi j'aimerais connaître votre avis, la société paléolithique était-elle une société égalitaire, sans classe et sans la domination de l'homme par l'homme? Ces sociétés exitent-elles vraiment parmi les chasseurs d'aujourd'hui comme le prétendent les sociologues marxistes?
De plus ces auteurs partent du postulat de la primauté de l'économie déterminant l'histoire. Ainsi ne pourrait-on pas parler d'autres formes de domination, autres que la domination économique?

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 Sujet du message : Re: Une société égalitaire
Message Publié : 20 Déc 2008 1:18 
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Premier point qui me semble sujet à caution :
Citer :
son proche chef (sans doute le guerrier le plus robuste)


Un chef peut prendre l'ascendant parce qu'il est le plus robuste. Mais, s'il ne sait pas faire fonctionner le clan et doit avoir un taux de réussite satisfaisant dans ses tâches, il ne reste pas chef longtemps. Tandis qu'un chef efficace qui sait mobiliser ses troupes pour la réussite du groupe n'a pas besoin de démonstration de force. La force est contre-productive dans les relations humaines. C'est une des lois de bases du management. On peut créer un management basé sur l'opposition entre les manageurs et les managés, les résultats sont moins bons qu'un management participatif ou les informations sont bien partagées et ou les managés font tout seuls le travail qu'ils doivent réaliser.

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 Sujet du message : Re: Une société égalitaire
Message Publié : 20 Déc 2008 11:41 
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Plutarque
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Corbeau blanc a écrit :
J'ai bien entammé la lecture du premier des sept tomes de l'Histoire de l'Humanité édité par l'UNESCO et consacré à la préhistoire. Je voudrais m'attardé plus particulièrement sur le chapitre 36, écrit en 1988, par Sigfried J. De Laet. L'auteur brosse ici les grands traits de l'histoire de l'humanité de la "révolution néolithique" aux premiers états. J'aimerais ainsi poser la question de la nature égalitaire des sociétés paléolithique que cet historien tient pour acquis.

En tentant de décrire l'organisation sociale des chasseurs-cueuilleurs du Paléolithique, il commence par nuancer ses propos en rappelant que ces derniers collaboraient entre eux au sein de groupes dépassant le cadre familial et que comme tous les animaux supérieurs, ils devaient être soumis aux instincts de territorialité et de hiérarchie. Ainsi, chaque groupe devait avoir son propre territoire et son proche chef (sans doute le guerrier le plus robuste), mais également son propre chaman. Il parle ensuite d'une organisation socio-économique semblable à ce que les anthropologues marxistes ont appelé le communisme primitif, c'est-à-dire pour reprendre les propos de Alain Testart une société sans classe ni exploitation dans laquelle le producteur s'approprie la totalité de son produit. Ces conceptions ont été basé sur le fait que dans de nombreuses sociétés de chasseurs-cueuilleurs ontemporaines, était pratiqué un partage égal de la nourriture.

Pour cet auteur c'est le passage à la production de nourriture ou néolithique qui mit progressivement fin au cycle de réciprocité des prédateurs remplacé par la concurrence égoïste pour posséder le plus de ressources possibles. C'est la naissance de la propriété (phase très bien détrite dans Engels).

J'ai trouvé cette interprétation très simpliste, sans nuance et peut-être trop inspirée des méthodes du marxisme pour un livre d'une aussi bonne qualité. Ainsi j'aimerais connaître votre avis, la société paléolithique était-elle une société égalitaire, sans classe et sans la domination de l'homme par l'homme? Ces sociétés exitent-elles vraiment parmi les chasseurs d'aujourd'hui comme le prétendent les sociologues marxistes?
De plus ces auteurs partent du postulat de la primauté de l'économie déterminant l'histoire. Ainsi ne pourrait-on pas parler d'autres formes de domination, autres que la domination économique?


En me relisant, j'ai remarqué que mes propos étaient plutôt flous. Je les ai donc réécrit (en retirant les fautes d'orthographe).


Les sociétés de la préhistoire sont-elles des sociétés égalitaires ?

J'ai bien entamé la lecture du premier des sept tomes de l'Histoire de l'Humanité édité par l'UNESCO et consacré à la préhistoire. Je voudrais m’attarder plus particulièrement sur le chapitre 36, écrit en 1988, par Sigfried J. De Laet. L'auteur brosse ici les grands traits de l'histoire de l'humanité de la "révolution néolithique" aux premiers états. Ce que j’aimerais ici souligner c’est que ce dernier tient pour acquis le caractère égalitaire des sociétés préhistoriques, caractère qui revient parmi les majorités des auteurs de l’ouvrage. Voici le résumé de son long article sur l’organisation sociale des premiers hommes :

Au Paléolithique, les chasseurs devaient collaborer entre eux au sein de groupes dépassant le cadre familial. Comme chez les animaux supérieurs, l’homme devait être soumis aux instincts de territorialité et de hiérarchie, chaque groupe devait probablement posséder son propre territoire de chasse et être guidé par un « chef » (sans doute le chasseur le plus robuste). A ses côtés, le « chaman » devait également exercer une fonction importante. Leur organisation sociale restait relativement simple et l’on a parlé à ce sujet de « communisme primitif » puisqu’ils partageaient égalitairement leur nourriture selon des parallèles ethnologiques.

On retrouve ici les vues de l’anthropologie marxiste qui voyant dans le communisme primitif, l’appropriation de la totalité du produit par le producteur, ce qui renvoyait à des sociétés de non exploitation, des sociétés sans classes. Cette notion a été reprise dans les années 1990 par Alain Testart au sujet des Aborigènes.

L’auteur aborde plus loin les conséquences du passage à la production de nourriture sur l’organisation sociale. Le Néolithique verrait ainsi s’accentuer progressivement la stratification sociale. Le chef devint le roi dont les pouvoirs prennent un caractère de plus en plus militaire et religieux et ses fonctions deviennent héréditaires, et le chaman devient le prêtre dont le pouvoir religieux se double de pouvoir séculier, économique et politique. De plus, le néolithique mis fin au cycle de réciprocité lié au partage égalitaire de la nourriture qui est remplacé par une concurrence égoïste pour posséder le plus de ressources possibles. C’est la naissance de la propriété. Cela a entraîné la guerre puis la formation d’une classe de guerriers chargés de défendre le village. Ces derniers étaient dirigés par le chef du village qui voyait ainsi ses pouvoirs augmenter. Ce dernier devait également faire respecter les règles liées à de nouveaux problèmes ; relation paysans/artisans spécialisés qu’il fallait rémunérer, les grands travaux collectifs. L’auteur s’étend ensuite sur la naissance de l’Etat.

La encore on retrouve certaines idées d’Engels.

Ainsi, les sociétés préhistoriques seraient des sociétés égalitaires comme le laisserait penser les sources archéologiques mais également les parallèles ethnographiques avec certaines sociétés de chasseurs-cueilleurs décrites comme non hiérarchique ou acéphale (ex. les Sans, les Pygmées). Avec la production de nourriture, la stratification sociale et la propriété feraient leur apparition.

Après avoir lu ce livre, j’ai trouvé les hypothèses de l’auteur assez simpliste (naïves) et très marqué par l’apport idéologique du marxisme. L’article datant de 1988 je souhaiterais savoir si vous connaissiez les nouvelles approches de la préhistoire concernant ce domaine, quels auteurs s’y sont penchés et votre avis sur le schémas évolutionnaiste.

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 Sujet du message : Re: Une société égalitaire
Message Publié : 23 Déc 2008 14:44 
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Hérodote
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Personnellement je trouve "abusé" de faire un rapprochement entre le communisme moderne et le néolithique. :rool:
C'est comme dire que les premiers hommes a avoir voulu posséder quelque chose de manière égoïste sont en quelque sorte les tout premiers capitalistes ! C'est un peu tirer par les cheveux ! lol


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 Sujet du message : Re: Une société égalitaire
Message Publié : 23 Déc 2008 15:17 
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Surtout que les premières sociétés étaient "égalitaires" pas obligation. Enfin, si par égalitaire on entend qu'il n'y avait pas accumulation de richesse : essayez d'accumuler des choses quand vous menez une vie nomade.
Mais, les ethnologues qui ont étudié les peuples premiers qui vivaient encore comme au mésolithique ont rapporté qu'il y avait bien une hiérarchie sociale. Elle n'était pas basée sur l'accumulation de possessions, mais sur l'image que les autres avaient de quelqu'un. C'est tout aussi inégalitaire, mais dans un sens différent.

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 Sujet du message : Re: Une société égalitaire
Message Publié : 23 Déc 2008 18:40 
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Pierre de L'Estoile
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Corbeau blanc a écrit :
L’auteur aborde plus loin les conséquences du passage à la production de nourriture sur l’organisation sociale. Le Néolithique verrait ainsi s’accentuer progressivement la stratification sociale. Le chef devint le roi dont les pouvoirs prennent un caractère de plus en plus militaire et religieux et ses fonctions deviennent héréditaires, et le chaman devient le prêtre dont le pouvoir religieux se double de pouvoir séculier, économique et politique.
Vous avez bien vu : il s'agit d'une analyse marxiste qui fait évoluer les peuples sur une : communisme primitif - monarchie - république bourgeoise - dictature du prolétariat - société sans classe, avec comme moteur la lutte des classes.
Elle montre ici ses faiblesses : bien des peuples ont attendu longtemps après le néolithique pour établir une monarchie héréditaire (ex. les Francs), et certains n'avaient pas de castes de prêtres (Germains, Arabes).

Ensuite, le corollaire de cet état de fait est le mythe du bon sauvage : dans le bon vieux temps paléolithique, il n'y a avait pas de guerre. Bernique ! Les guerres préhistoriques de Lawrence Kelley, ed. Errance, démontre bien à partir de preuves archéologiques que cette époque a connu des conflits violents.

Citer :
Ainsi, les sociétés préhistoriques seraient des sociétés égalitaires comme le laisserait penser les sources archéologiques mais également les parallèles ethnographiques avec certaines sociétés de chasseurs-cueilleurs décrites comme non hiérarchique ou acéphale (ex. les Sans, les Pygmées). Avec la production de nourriture, la stratification sociale et la propriété feraient leur apparition.
Selon moi, Marx et Engels n'avaient pas été chercher loin leur description des sociétés primitives : leur fonctionnement est typiquement celui des familles communautaires comme il en existe partout dans le monde.

Dans ces familles, la progéniture du patriarche, qui exerce une autorité nominative mais pas toujours effective, est tenue de s'entraider et de partager les bénéfices de leur travail. Cela peut aussi s'appliquer aux membres émigrés qui envoient régulièrement une part de leurs revenus.
Il est facile de voir que, dans ces familles, l'individu n'existe pas, et la liberté non plus (on est très proche du communisme réel, là :wink: ).

Enfin, il est aussi facile d'imaginer des raisons pour lesquelles des tribus pourraient en venir à s'entretuer que des raisons pour s'entraider.
Pas de terre à cultiver, ni bétail à élever ? Mais il reste d'autres marqueurs de pouvoirs : peut-être la possession du feu (pour ceux qui ont apprécié le livre et le film...), mais surtout la plus belle et plus difficile conquête de l'Homme : LES FEMMES ;)
Si les mythes (Troie, Sabines...) nous apprennent une chose, c'est qu'il n'en faut pas plus pour justifier une guerre.

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Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell


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 Sujet du message : Re: Une société égalitaire
Message Publié : 29 Déc 2008 11:46 
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Hérodote
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J'ai vu un reportage hier sur une tribu actuel pour laquelle
le mot "merci" n'existe pas, tant le partage est évident pour eux !

Assez surprenant et cela répond en partie à votre question première.
Après ce n'est qu'une tribu et non une société au sens profond du terme
mais encore aujourd'hui cela existe.


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 Sujet du message : Re: Une société égalitaire
Message Publié : 24 Mars 2009 19:44 
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Plutarque
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Franchement, ce chapitre 36 ne me semble pas convaincant, voir limite pas très sérieux.

Tout d’abord je ne vois pas les arguments « réellement scientifiques » qui permettent d’avancer ce genre d’hypothèses.

Certes, le type d’organisation politique devait sans doute être beaucoup plus simple au paléolithique. Mais de là à parler de « partage égalitaire de la nourriture » ou carrément de société égalitaire….

Je pense au contraire qu’il y a des chances pour que les sociétés du paléolithique aient été très inégalitaires (les faibles étant « brimés » et en « bas de l’échelle sociale »), étant entendu qu’une telle inégalité, compte tenu des faibles « richesses » disponibles, devait être relative.

En fait, l’auteur postule indirectement que les relations entre les individus résultent essentiellement de contingences culturelles. C’est vrai. Mais en partie seulement. Les comportements entre individus dans un groupe sont aussi, disons pour faire simple, liés à la nature de ces individus, à leurs prédispositions naturelles, bref à leurs gènes.

Or je doute fortement que la tendance à l’égalité chez sapiens soit naturelle (le fameux mythe du bon sauvage) et que l’inégalité soit donc due à la seule « civilisation ». La propension à créer de l’inégalité me semble au contraire innée chez l’homme, comme d’ailleurs chez d’autres primates et beaucoup de mammifères. La « société inégalitaire » existe donc depuis que sapiens existe. Postuler que les sociétés paléolithiques sont égalitaires me parait tout simplement être de la propagande politique, ou, si l’on est plus gentil, une façon politique bien marxiste de concevoir l’histoire. Je pense au contraire que c’est la civilisation (la culture si l’on préfère) qui permet de passer outre cette « tendance » à l’inégalité et de rétablir un peu d’égalité. Et c’est justement cette « tendance naturelle » qui fait du communisme une utopie dangereuse, voire sanglante, dans la mesure où (i) elle suppose la création « d’un homme nouveau », débarrassé (rééduqué dirait-on en Chine maoïste) de telles tendances et (ii) une telle création n’est évidement pas possible, l’homme ne pouvant bien entendu pas changer (autrement que par les forces de l’évolution darwiniennes). D’ailleurs, faire de la production de masse liée au néolithique le déclencheur de l’inégalité est vraiment osé. Beaucoup de sociétés animales sans production de masse sont très fortement inégalitaires, les forts ne laissant que les miettes aux faibles. Il n’y a qu’à regarder par exemple le comportement des lions ou des loups. Penser que l’homme à l’état de nature est « bon » et enclin au partage est naïf au mieux, tendancieux au pire.

J’ai de même de forts doutes sur le fait que le sens de la propriété soit culturel. Il n’y a qu’à regarder les enfants en bas âges qui développent ce sens de façon très précoce et très naturelle et contre lequel il est parfois si difficile aux parents de lutter. D’ailleurs, ce sens inné de la propriété chez sapiens se retrouve encore chez beaucoup d’autres animaux. Il ne suppose d’ailleurs en aucune façon une accumulation de richesse. Il suffit d’un bout de bois pour que le sentiment de propriété se matérialise.

De même, l’inégalité commence dès qu’il y a supériorité d’un individu sur l’autre, une telle supériorité pouvant certes être économique, mais aussi physique. C’est d’ailleurs là que je rejoins en parties les marxistes. La lutte des classes, ou plutôt la lutte de tous contre tous, est une donnée fondamentale de l’histoire (et surement de la pré-histoire).

Désolé. J’espère que cette réponse n’est pas trop « politique » mais bon… le sujet l’est un peu.

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Charles-Audouin Pascaud


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 Sujet du message : Re: Une société égalitaire
Message Publié : 24 Mars 2009 20:35 
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Grégoire de Tours
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Il faudrait définir ce qu'on entend par société égalitaire. Personnellement, je suis d'accord avec cet auteur, vu que pour qu'une société soit inégalitaire, il faut :
- qu'elle ait assez de bien à partager, sinon je vois mal comment elle pourrait être inégalitaire ;
- qu'elle soit assez "avancée" pour que :
* elle soit assez dense (afin que tout le monde ne se connaisse pas bien) ;
* elle soit assez spécialisée (de manière à ce que des discriminations se créent entre corps de métier) ;
* elle nécessite une élite pour gérer cette complexité, élite qui se nourrit grâce au travail des autres.

Une société de chasseurs cueilleurs n'a pas besoin (et surtout ne pourrait supporter économiquement) d'une élite pour se gérer, et n'est ni assez dense ni assez spécialisée pour que des inégalités fortes apparaissent.

_________________
« Il me paraît essentiel qu'il y ait des gueux ignorants. Si vous faisiez valoir comme moi une terre et si vous aviez des charrues, vous seriez bien de mon avis ; ce n'est pas le manœuvre qu'il faut instruire, c'est le bon bourgeois. »
Voltaire, 1766.


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 Sujet du message : Re: Une société égalitaire
Message Publié : 24 Mars 2009 22:21 
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Eneru a écrit :
- qu'elle ait assez de bien à partager, sinon je vois mal comment elle pourrait être inégalitaire ;

MAis, même s'il n'y a pas beaucoup de biens, il y aura toujours quelqu'un qui se dira qu'il a encore faim et que le fruit que l'autre est en train de croquer aurait plus sa place dans sa panse à lui. Et comme la personne qui volerait sa part aux autres serait plus forte, elle sera avantagée. Tant que le groupe n'a pas une taille suffisante pour que quelques faibles se regroupent et ne mettent une déculottée au tyran.

Eneru a écrit :
- qu'elle soit assez "avancée" pour que :
* elle soit assez dense (afin que tout le monde ne se connaisse pas bien) ;
* elle soit assez spécialisée (de manière à ce que des discriminations se créent entre corps de métier) ;
* elle nécessite une élite pour gérer cette complexité, élite qui se nourrit grâce au travail des autres.

En fait, vous nous réinventez le mythe du bon sauvage, mais bon parce qu'il n'a pas de moyens de devenir malhonnête ...

Eneru a écrit :
Une société de chasseurs cueilleurs n'a pas besoin (et surtout ne pourrait supporter économiquement) d'une élite pour se gérer, et n'est ni assez dense ni assez spécialisée pour que des inégalités fortes apparaissent.

Vous prenez un groupe de 5 ou 6 chasseurs, vous les envoyez chasser un animal d'une taille assez importante, par exemple une antilope et vous verrez sûrement l'un d'entre eux prendre en main la direction des opérations. C'est automatique, face à une tâche complexe, un groupe se choisi toujours un chef (ou un directeur de manœuvre si vous préférez), s'il ne le fait pas, il va à sa perte. C'est un exorcise usuel que proposent de nombreux psychologues: vous prenez une tâche simple, mais qui impose une certaine coordination, vous donnez un délai raisonnable et vous voyez qu'au bout de ce délai, les groupes qui auront su s'organiser auront fini la tâche, tandis que ceux qui n'y seront pas arrivé galèrent encore. Certains groupes auront recommencer 4 ou 5 fois n'arrivant pas à se coordonner.
Le lendemain, vous donnez un travail similaire (mais différent), mais en nommant un responsable et en fonction du responsable choisi et de son adéquation au groupe, la tâche pourra être réussie ou ratée. Cela permet de démontrer qu'il vaut mieux choisir un responsable, mais, qu'il vaut mieux choisir la personne apte à fédérer le groupe pour l'action à réaliser. En clair, le chef qui dirige très bien la manœuvre pour les antilopes ne sera peut-être pas bon pour chasser les éléphants.

Mais, en fait, c'est souvent très démocratique, plus le milieu est difficile et moins un chef incompétent n'arriverai à rester au pouvoir.

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 Sujet du message : Re: Une société égalitaire
Message Publié : 24 Mars 2009 23:09 
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Grégoire de Tours
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Localisation : La Lune
Narduccio a écrit :
MAis, même s'il n'y a pas beaucoup de biens, il y aura toujours quelqu'un qui se dira qu'il a encore faim et que le fruit que l'autre est en train de croquer aurait plus sa place dans sa panse à lui. Et comme la personne qui volerait sa part aux autres serait plus forte, elle sera avantagée. Tant que le groupe n'a pas une taille suffisante pour que quelques faibles se regroupent et ne mettent une déculottée au tyran.

Pourquoi faudrait-il que le groupe atteigne une taille importante pour régler ce genre de problème ? Le tyran en question ne peut pas se planquer dans un château ou derrière une armée dans notre cas, donc il serait déculotté bien avant de poser réellement problème.

Ceci dit, vous parlez de ces gens comme s'ils ne se connaissaient pas, alors qu'ils devaient se connaitre tous, et avoir des liens de parenté forts avec la plupart de leurs compagnons. Autant il est facile de voler des gens quelconque pour son bien personnel, autant laisser crever de faim sa propre famille alors qu'on a assez mangé, ça ne tient pas la route comme théorie.

Narduccio a écrit :
En fait, vous nous réinventez le mythe du bon sauvage, mais bon parce qu'il n'a pas de moyens de devenir malhonnête ...

J'ai jamais dit qu'ils étaient "bons" ou meilleurs ou que sais-je encore. Mais effectivement, il est plus facile d'exterminer un million de personne avec une bombe nucléaire qu'avec un bâton...

Narduccio a écrit :
Vous prenez un groupe de 5 ou 6 chasseurs, vous les envoyez chasser un animal d'une taille assez importante, par exemple une antilope et vous verrez sûrement l'un d'entre eux prendre en main la direction des opérations. C'est automatique, face à une tâche complexe, un groupe se choisi toujours un chef (ou un directeur de manœuvre si vous préférez), s'il ne le fait pas, il va à sa perte. C'est un exorcise usuel que proposent de nombreux psychologues: vous prenez une tâche simple, mais qui impose une certaine coordination, vous donnez un délai raisonnable et vous voyez qu'au bout de ce délai, les groupes qui auront su s'organiser auront fini la tâche, tandis que ceux qui n'y seront pas arrivé galèrent encore. Certains groupes auront recommencer 4 ou 5 fois n'arrivant pas à se coordonner.
Le lendemain, vous donnez un travail similaire (mais différent), mais en nommant un responsable et en fonction du responsable choisi et de son adéquation au groupe, la tâche pourra être réussie ou ratée. Cela permet de démontrer qu'il vaut mieux choisir un responsable, mais, qu'il vaut mieux choisir la personne apte à fédérer le groupe pour l'action à réaliser. En clair, le chef qui dirige très bien la manœuvre pour les antilopes ne sera peut-être pas bon pour chasser les éléphants.

Je n'ai jamais dit le contraire..? Ce n'est pas parce que l'on parle de société égalitaire que les gens se valent tous ! Ce qui est important ici c'est que l'inégalité entre le niveau de vie du meneur et ceux de ses compagnons est minime, et qu'ils vivent tous dans des environnements similaires (pas de hutte avec piscine chauffée pour le "chef").

Narduccio a écrit :
Mais, en fait, c'est souvent très démocratique, plus le milieu est difficile et moins un chef incompétent n'arriverai à rester au pouvoir.

Au final nous sommes donc bien d'accord.

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Voltaire, 1766.


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 Sujet du message : Re: Une société égalitaire
Message Publié : 25 Mars 2009 0:18 
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Eneru a écrit :
Narduccio a écrit :
Mais, même s'il n'y a pas beaucoup de biens, il y aura toujours quelqu'un qui se dira qu'il a encore faim et que le fruit que l'autre est en train de croquer aurait plus sa place dans sa panse à lui. Et comme la personne qui volerait sa part aux autres serait plus forte, elle sera avantagée. Tant que le groupe n'a pas une taille suffisante pour que quelques faibles se regroupent et ne mettent une déculottée au tyran.

Pourquoi faudrait-il que le groupe atteigne une taille importante pour régler ce genre de problème ?


Un groupe réduit est plus facile à manipuler. On connait des gourous qui réussissent à manipuler jusqu'à quelques dizaines de personnes, directement et à les dominer totalement. Obtenant que tous se mettent à son service. Or, plus le groupe est grand et plus il a tendance à se fractionner. Bien entendu, si notre tyran se sert juste de sa force, il se retrouve assez vite avec une révolte sur les bras. Mais, de nombreux linguistes pensent que le langage sert surtout pour des raisons "politiques". On n'a pas besoin d'avoir un vocabulaire très riche pour mener à bien la plupart des tâches qui attendent des chasseurs-cueilleurs (et même des sociétés plus complexes). Or, les ethnologues n'ont jamais trouvé des tribus de chasseurs-cueilleurs qui n'aurait eu qu'un langage rudimentaire ...

Eneru a écrit :
Ceci dit, vous parlez de ces gens comme s'ils ne se connaissaient pas, alors qu'ils devaient se connaitre tous, et avoir des liens de parenté forts avec la plupart de leurs compagnons. Autant il est facile de voler des gens quelconque pour son bien personnel, autant laisser crever de faim sa propre famille alors qu'on a assez mangé, ça ne tient pas la route comme théorie.


Vous en êtes vraiment sûr ? ;)
On trouve toujours des gens pour lesquels se goinfrer pendant que les autres meurent de faim ne pose aucun problème de conscience particulier.

Eneru a écrit :
J'ai jamais dit qu'ils étaient "bons" ou meilleurs ou que sais-je encore. Mais effectivement, il est plus facile d'exterminer un million de personne avec une bombe nucléaire qu'avec un bâton...


Comme on trouve des traces de violence de plus en plus anciennes, je pense que ce problème de conscience a été très vite résolu par certains. On peu toujours trouvé de très bonnes raisons de faire du mal à son voisin, même proche.

Eneru a écrit :
Je n'ai jamais dit le contraire..? Ce n'est pas parce que l'on parle de société égalitaire que les gens se valent tous ! Ce qui est important ici c'est que l'inégalité entre le niveau de vie du meneur et ceux de ses compagnons est minime, et qu'ils vivent tous dans des environnements similaires (pas de hutte avec piscine chauffée pour le "chef").


Tous les ethnologues ont noté qu'être chef ou qu'être reconnu comme supérieur amène toujours des petits avantages, ne serait-ce que le droit de se servir le premier ou de prendre le meilleur morceaux ... C'est déjà le début de l'inégalité.

Eneru a écrit :
Narduccio a écrit :
Mais, en fait, c'est souvent très démocratique, plus le milieu est difficile et moins un chef incompétent n'arriverai à rester au pouvoir.

Au final nous sommes donc bien d'accord.


Disons que l'on peut amortir l'incompétence, il suffit de convaincre les autres que l'on est indispensable au groupe. C'est pour cela que l'on a besoin de plusieurs milliers de mots et de formes grammaticales plus ou moins complexes.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
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 Sujet du message : Re: Une société égalitaire
Message Publié : 25 Mars 2009 1:48 
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Narduccio a écrit :
Eneru a écrit :
Pourquoi faudrait-il que le groupe atteigne une taille importante pour régler ce genre de problème ?

Un groupe réduit est plus facile à manipuler. On connait des gourous qui réussissent à manipuler jusqu'à quelques dizaines de personnes, directement et à les dominer totalement. Obtenant que tous se mettent à son service. Or, plus le groupe est grand et plus il a tendance à se fractionner. Bien entendu, si notre tyran se sert juste de sa force, il se retrouve assez vite avec une révolte sur les bras. Mais, de nombreux linguistes pensent que le langage sert surtout pour des raisons "politiques". On n'a pas besoin d'avoir un vocabulaire très riche pour mener à bien la plupart des tâches qui attendent des chasseurs-cueilleurs (et même des sociétés plus complexes). Or, les ethnologues n'ont jamais trouvé des tribus de chasseurs-cueilleurs qui n'aurait eu qu'un langage rudimentaire ...

Cette notion politique du langage est intéressante, mais ne pensez-vous pas que de tels gourous ne "contrôlaient" qu'une minorité de ces sociétés, et donc avaient peu de chance d'être la norme ?

Ceci dit, que ce soit des gourous ou des "chefs", ils étaient bien obligés de travailler comme tout le monde à partir du moment où leur société n'était pas capable d'avoir un excédent alimentaire suffisant. Ce n'est pas défendre le mythe du bon sauvage que de dire cela :p

Narduccio a écrit :
Eneru a écrit :
Ceci dit, vous parlez de ces gens comme s'ils ne se connaissaient pas, alors qu'ils devaient se connaitre tous, et avoir des liens de parenté forts avec la plupart de leurs compagnons. Autant il est facile de voler des gens quelconque pour son bien personnel, autant laisser crever de faim sa propre famille alors qu'on a assez mangé, ça ne tient pas la route comme théorie.

Vous en êtes vraiment sûr ? ;)
On trouve toujours des gens pour lesquels se goinfrer pendant que les autres meurent de faim ne pose aucun problème de conscience particulier.

En général, oui :)
Pour un petit groupe de personnes, toutes liées par le sang et chassant, mangeant, dormant ensemble jour après jour, je ne vois pas comment une personne pourrait se goinfrer sans se faire chasser du groupe, ou tuer.

Narduccio a écrit :
Eneru a écrit :
J'ai jamais dit qu'ils étaient "bons" ou meilleurs ou que sais-je encore. Mais effectivement, il est plus facile d'exterminer un million de personne avec une bombe nucléaire qu'avec un bâton...

Comme on trouve des traces de violence de plus en plus anciennes, je pense que ce problème de conscience a été très vite résolu par certains. On peu toujours trouvé de très bonnes raisons de faire du mal à son voisin, même proche.

Pour moi le fait d'aller se servir chez les groupes voisins ne remet absolument pas en cause l'égalité au sein de sa société. Il est vrai que pour moi une société de chasseurs cueilleurs est par définition un ensemble assez réduit de personnes, formant généralement un seul groupe plus ou moins homogène.
De fait, si on fait du mal à un voisin faisant parti du même groupe, il y a trois issues :
- "ni vu ni connu" ;
- acceptation des raisons du crime par le groupe ;
- exclusion du groupe.
Chacune d'entre elle ne remet pas en cause l'égalité dans cette société...

Narduccio a écrit :
Tous les ethnologues ont noté qu'être chef ou qu'être reconnu comme supérieur amène toujours des petits avantages, ne serait-ce que le droit de se servir le premier ou de prendre le meilleur morceaux ... C'est déjà le début de l'inégalité.

On est tous inégaux à la base. Il est certain que si on ne se laisse pas une marge toutes les sociétés sont inégalitaires...
Le fait que les meneurs participent activement à l'effort collectif au lieu d'être retranchés derrière des privilèges acquis, ainsi que le fait qu'ils n'aient pas tant d'avantages que cela me semble suffisant.

_________________
« Il me paraît essentiel qu'il y ait des gueux ignorants. Si vous faisiez valoir comme moi une terre et si vous aviez des charrues, vous seriez bien de mon avis ; ce n'est pas le manœuvre qu'il faut instruire, c'est le bon bourgeois. »
Voltaire, 1766.


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 Sujet du message : Re: Une société égalitaire
Message Publié : 25 Mars 2009 13:57 
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A priori, il semble que les êtres humains n'ont pas changés depuis l'époque, la seule différence est une question d'échelle. Leur société devait être telle qu'aujourd'hui au niveau des inégalités, avec des différences selon les cultures des différents clans.

Faire une généralité serait en effet inapproprié, car même dans les sociétés actuelles fortement interconnectées les inégalités sont très différentes d'un pays à l'autre. Alors des groupes isolés, c'était peut être encore plus important...

Le chef peut s'il le désire s'ocroyer les meilleurs morceaux de viande, les meilleures outils, la place la plus proche de feu, plusieurs femmes, des droits particuliers... Il y a de nombreuses sources d'inégalités possibles même dans une société primitive.


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 Sujet du message : Re: Une société égalitaire
Message Publié : 25 Mars 2009 14:40 
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Temudjin a écrit :
Faire une généralité serait en effet inapproprié, car même dans les sociétés actuelles fortement interconnectées les inégalités sont très différentes d'un pays à l'autre. Alors des groupes isolés, c'était peut être encore plus important...

Généraliser n'implique pas qu'il n'y a jamais eu d'exceptions...

Temudjin a écrit :
Le chef peut s'il le désire s'ocroyer les meilleurs morceaux de viande, les meilleures outils, la place la plus proche de feu, plusieurs femmes, des droits particuliers... Il y a de nombreuses sources d'inégalités possibles même dans une société primitive.

Sauf qu'il peut également se faire destituer très facilement.
La différence entre les meilleurs outils et les plus mauvais ne devait pas être bien grande en général, et chacun faisant ses propres outils, il n'est pas dit que ce soit le chef qui ait eu les meilleurs à moins d'avoir donné ses fameux morceaux de viande en troc (on voit pire comme inégalité)...
Quant au fait d'avoir plusieurs femmes, tu crois que les hommes qui n'en ont pas auraient accepté que leur chef (qui n'a de chef que le nom), les gardent toutes pour lui ? Encore une fois, sans protection possible il n'aurait pas fait long feu.
Enfin je ne pense pas qu'on puisse parler de "droits particuliers" pour des sociétés qui devaient vraisemblablement discuter chaque décision de façon communautaire. Les personnes les plus habiles oralement (comme disait Narduccio) avaient effectivement moyen d'influer davantage sur la balance du pouvoir, mais à moins de prendre comme exemple une société composée d'un grand orateur et d'attardés mentaux, la balance devait rester assez équilibrée, et c'est ce qui importe ici.

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« Il me paraît essentiel qu'il y ait des gueux ignorants. Si vous faisiez valoir comme moi une terre et si vous aviez des charrues, vous seriez bien de mon avis ; ce n'est pas le manœuvre qu'il faut instruire, c'est le bon bourgeois. »
Voltaire, 1766.


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