Temudjin a écrit :
si on observe la société mongole nomade, seuls les hauts placés dans la société pouvaient entretenir des femmes, et ils en avaient des fois un grand nombre.
On observe ça actuellement dans les pays arabes et d'Afrique.
Sauf que je doute que les sociétés primitives aient eu ce "luxe" de traiter les femmes comme des "objets" à part... De même qu'aucune hiérarchie conséquente ne peut tenir la route à moins d'appartenir à une société relativement développée (auquel cas elle devient nécessaire pour gérer les différents), ce qui n'est pas le cas ici.
On pourrait prendre les autochtones du centre de la Nouvelle Guinée comme exemple plus proche de ce que pouvait être ces sociétés de chasseurs cueilleurs : ils vivent dans de petits villages et se réunissent tous en une assemblée afin de prendre des décisions (ils ne sont pas assez nombreux pour que cette pratique soit devenue trop lourde). Ils n'ont pas de hiérarchie (pourquoi en auraient-ils une ??), tout juste un "chef" (qui est simplement celui qui a le plus d'influence, mais il vit dans les mêmes huttes, et n'a aucune marque prouvant sa supposée supériorité). Ce ne sont pas des chasseurs cueilleurs à proprement parler vu qu'ils ont développé l'agriculture et sont donc sédentaire, mais ils peuvent servir de bonne fenêtre vers le passé.
Temudjin a écrit :
De plus on observe actuellement que même dans les très petits groupes, d'une dizaine de personnes ou moins(regardez dans votre entourage), il arrive qu'une d'entre elle prenne une influence énorme sur toutes les autres de sorte que celle ci peut prendre les décisions sans consultation préalable.
Ça ne pose pas de problème tant que ces décisions ne sont pas intolérables pour les autres (auquel cas je doute que cette personne reste en place bien longtemps).
Alain.g a écrit :
Si on en juge par la vie collective dans le monde animal, marquée souvent, chez les mammifères notamment, par le règne de la force , le leader s'attribuant même parfois toutes les femelles , il est possible de supposer que les groupes de chasseurs-cueilleurs devaient admettre une certaine cruauté vis à vis des faibles et des sujets âgés. Ils étaient abandonnés ou chassés, tués peut-être ! Malheur aux inutiles et aux faibles dans ces groupes mobiles. Le néolithique changera cette cruauté des sociétés primitives égales surtout pour les forts. Il introduira des règles à la place de la loi du plus fort. Tout le monde trouvera sa place dans le village grâce à la spécialisation. La famille protègera les siens ...
Au contraire, la spécialisation crée inévitablement une forte inégalité. Le fait que la famille protège les siens est une autre source d'inégalité vu que chaque famille va chercher à protéger ses avoirs au détriment des autres.
Ceci dit le concept de famille n'est pas apparu magiquement avec les sociétés développées, et il me semble logique que des groupuscules de chasseurs cueilleurs formant des familles étendues sont plus aptes à se protéger qu'une famille perdue dans une ville au milieu de milliers d'autres aux désirs divergents (ce qui implique à mes yeux que les sociétés plus primitives et donc moins denses et plus liées sont plus égalitaires que les autres).
Quant à la cruauté du monde animal, les être humains de l'époque n'était pas différent de nous donc je ne vois pas de quel droit ils auraient pris plus de plaisir pour exterminer les plus faibles. Je m'explique : si un membre était vieux ou malade, il me semble évident que les autres s'en occuperaient
dans la mesure du possible. Il est certain que s'ils avaient des problèmes de nourriture les vieux et les faibles passaient à la trappe en premier, mais il ne faudrait pas se voiler la face : c'est exactement la même chose dans nos sociétés.
Zunkir a écrit :
SI on veut évoquer l'égalité dans les sociétés, il faut prendre en compte des facteurs créateurs d'inégalités tels que le sexe ou l'âge, qui en eux-mêmes font que toute société humaine est inégalitaire. Quand on cherche une société égalitaire, on ne se focalise généralement que sur les hommes dans la force de l'âge, et cela fait déjà laisser de côté la majeure partie de la population. Et puis les inégalités, c'est quelque chose de vécu, en fonction de ses propres références. Même si les sociétés paléolithiques nous paraissent plus égalitaires que la nôtre car il n'y a pas d'écart aussi grand en terme de niveau de vie, d'espérance de vie, d'instruction, etc. entre les plus riches et les plus pauvres, il n'empêche que les inégalités qui nous paraissent infimes dans les sociétés paléolithiques pouvaient être aussi mal vécues qu'aujourd'hui. C'est une forme de société différente, donc avec des formes d'inégalités différentes, qu'il ne faut pas trop penser en comparaison avec les inégalités des sociétés post-néolithique. Mais toute société est fondamentalement inégalitaire ; le seul moyen de n'avoir personne d'au-dessus ou au-dessous de soi, c'est d'être seul, donc a-social ...
Je suis d'accord, mais il faut bien se choisir des critères applicables à toutes les sociétés. Je pense que ces sociétés étaient plus égalitaires (au sens égalité des chances à la naissance, ainsi que des inégalités faibles de façon générale), mais ça ne veut pas dire qu'ils en étaient plus ou moins heureux.