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Message Publié : 27 Mars 2012 23:47 
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Thucydide
Thucydide

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Merci pour la carte Esther, très parlante en effet. Comme on dit : "Un bon dessin vaut mieux qu'un long discours"

Mitra a écrit :
[...] il ya un ratio effort à consentir par rapports au gain constaté qui fait que certaines techniques agricoles n'ont pas été appliquées tant que la cueillette suffisait. Par contre pourquoi la cueillette est elle devenu insuffisante . On peut y réfléchir de plusieurs façons: raisons climatiques, raisons démographiques sont le plus souvent invoquées.
J'en rajouterais volontiers une autre : la demande. [...]

On peut en rajouter une 4ème : La nécessité de fournir du fourrage à des ongulés parqués en enclos. Le Néolithique aurait pu débuter dans le sud-est Anatolien par l'élevage des caprins\ovins ( bien constaté à cette période ) qui aurait provoqué le développement des cultures afin de les nourrir.
Raisons climatiques : peu crédible car en cette fin de période glaciaire ce même climat favorable à l'agriculture sévissait plus tôt plus au sud ( ce qui pourrait expliquer l'importance d'un site comme Kharaneh IV que nous a fait découvrir Esther dans un precedent post ( "un site de grande taille du désert jordanien daté de 19000 BP, qui semble avoir été occupé longtemps et fréquemment" ) ) ou plus tard plus au nord.
Raisons démographiques : peu crédible également puisque il y aurait un consensus pour dire que c'est le développement des cultures qui a provoqué la sédentarisation et l'augmentation de la natalité ( qui elle même serait responsable des carences alimentaires observées sur les squelettes de cette époque ( l'accroissement des ressources en nourriture restant inférieur aux besoins générés par l'augmentation de la population ))


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Message Publié : 28 Mars 2012 0:12 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 25 Mars 2012 23:21
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Localisation : Toulouse
Atlante a écrit :
[...]certains gros herbivores ont disparu de ces zones (Eurasie et Amérique) il y a 10 000 ans environ (naturellement ou pas, c'est un autre débat) : le mammouth laineux, le rhinocéros, le paresseux géant... Le genre d'animal qui permet de constituer de gros stocks de viande. Ces gros animaux en moins, la chasse devenait plus compliquée : les espèces d'envergure plus modeste ne sont pas forcément les plus faciles à attraper. Oiseaux, rongeurs et même cervidés sont plus rapides, plus furtifs. Par ailleurs, il faut en tuer plus pour subsister. Il est donc possible que dans les zones les moins giboyeuses, les hommes se soient tournés vers d'autres subsistances, soit pour compléter, soit pour compenser [...]

Ce qui pourrait accréditer la thèse selon laquelle, les proies se raréfiant, l'homme aurait pu commencer par gérer les cheptels sauvages ( en pratiquant la chasse sélective ) puis par faire les premières tentatives d'élevage ( probablement extensif dans un 1er temps, puis par commodité en enclos ( l'affourage nécessaire aurait alors impliqué les premières cultures ) )


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Message Publié : 28 Mars 2012 8:10 
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Jean Froissart
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Inscription : 14 Avr 2006 21:21
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macenroe a écrit :
Atlante a écrit :
[...]certains gros herbivores ont disparu de ces zones (Eurasie et Amérique) il y a 10 000 ans environ (naturellement ou pas, c'est un autre débat) : le mammouth laineux, le rhinocéros, le paresseux géant... Le genre d'animal qui permet de constituer de gros stocks de viande. Ces gros animaux en moins, la chasse devenait plus compliquée : les espèces d'envergure plus modeste ne sont pas forcément les plus faciles à attraper. Oiseaux, rongeurs et même cervidés sont plus rapides, plus furtifs. Par ailleurs, il faut en tuer plus pour subsister. Il est donc possible que dans les zones les moins giboyeuses, les hommes se soient tournés vers d'autres subsistances, soit pour compléter, soit pour compenser [...]

Ce qui pourrait accréditer la thèse selon laquelle, les proies se raréfiant, l'homme aurait pu commencer par gérer les cheptels sauvages ( en pratiquant la chasse sélective ) puis par faire les premières tentatives d'élevage ( probablement extensif dans un 1er temps, puis par commodité en enclos ( l'affourage nécessaire aurait alors impliqué les premières cultures ) )


Oui, sauf qu'il me semble que quelqu'un disait plus tôt dans ce fil que les premières traces d'agriculture semblent précéder celles de l'élevage... lequel n'est pas forcément destiné à l'alimentation carnée, d'ailleurs, mais plutôt à la production du lait et de la laine, tout au moins dans la zone eurasienne et l'Afrique car, pour l'Amérique, c'est très différent. Il faut quand même un certain temps pour sélectionner des plantes à cultiver. Prendre autant de peine seulement pour l'affourage alors que les troupeaux peuvent paître en semi-liberté sur de grands espaces, ça me semble un peu... surréaliste.

D'ailleurs, je repense soudain à quelque chose qui concerne la période "antique" plus que préhistorique, mais qui peut ouvrir quelques pistes. Dans les mythologies anciennes et les récits bibliques, il y a une nette dualité entre agriculteurs (sédentaires, fondateurs de civilisation) et pasteurs (nomades et semi-sédentaires). Les modes de vie semblent radicalement différents et les nomades ne sont guère aimés des sédentaires.

L'agriculture, à mon sens, n'a pas apporté de la nouveauté seulement dans l'alimentation. Qui cultive possède de l'espace. Jusqu'à une période récente, avoir la terre, dans le monde paysan, c'était avoir la richesse... et le pouvoir sur les autres. La transition néolithique est aussi un profond bouleversement social, qui met en place une hiérarchie en fonction des biens matériels. Là-dedans, le chasseur-cueilleur n'a pas de place, et les pasteurs qui fonctionnent encore en clans y font figure de marginaux plus ou moins dérangeants.


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Message Publié : 29 Mars 2012 0:35 
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Thucydide
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Inscription : 25 Mars 2012 23:21
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Localisation : Toulouse
Une recherche sur Wikipedia m'a amené à revoir ma position sur certains facteurs responsable de la néolithisation. Ci-dessous les extraits qui ont le plus retenu mon attention :

Wikipedia ( révolution néolithique ) : L'agriculture généralisée survint apparemment dans le Croissant fertile en raison de nombreux facteurs. Le climat méditerranéen comprend une longue saison sèche avec une courte période pluvieuse, ce qui fait qu'il convenait pour les petites plantes au grandes graines, telles que le blé et l'orge. Ceux-ci convenaient le mieux à la domestication en raison de leur facilité de moisson, de conservation et de leur disponibilité. En outre, les plantes domestiquées avaient des teneurs en protéines particulièrement élevées. Le Croissant fertile s'étendait sur une vaste zone de cadres et altitudes géographiques variées. La variété fournie rendait l'agriculture plus fructueuse pour les anciens chasseurs-cueilleurs. D'autres zones au climat similaire convenaient moins à l'agriculture en raison du manque de variation géographique à l'intérieur de cette zone et du manque de disponibilité de plantes aptes à la domestication

Wikipedia ( Néolithique du proche orient) :De nouvelles théories sont apparues récemment, aidés par les études polliniques, qui ont montré que la fin du Pléistocène et le début de l’Holocène au Proche-Orient voient la température moyenne et les précipitations augmenter, ce qui aurait favorisé l’extension géographique des céréales et des animaux sauvages, et à leur suite des groupes humains. Le climat se détériore par la suite pendant environ un millénaire, avant de revenir à des conditions plus proches de celles que connaissent ces régions actuellement. Plusieurs théories émettent l’idée que ces changements climatiques ont modifié les interactions entre les groupes humains, les plantes et les animaux, menant au début de la domestication de ces derniers par les premiers.[...]
[ Wikipedia (Natoufiens) :Les villages natoufiens connurent des temps difficiles à partir de 10 800 av. J.-C.. Les températures de la région chutèrent soudain de 7°C. Une mini glaciation dura 1 200 ans. Elle imposa des conditions climatiques plus sèches dans tout le Croissant fertile. Les habitats des animaux et les terres cultivables se rétrécirent. Certains villages devinrent tout à coup trop peuplés au regard de la nourriture disponible localement. Nombre de villageois redevinrent des chasseurs-cueilleurs semi-nomades, parcourant de nouveau la région à la recherche de nourriture. ]

Wikipedia ( Néolithique du proche orient ) : Le Proche-Orient du début du Néolithique est une zone très favorable pour le développement de l’agriculture, dans la mesure où cette région dispose d’une grande variété de plantes et d’animaux sauvages, sur une région assez vaste où existent de nombreuses communautés humaines : c’est le fameux « croissant fertile ». Bénéficiant de la concentration d'espèces facilement domesticables dans la zone du Croissant Fertile et instruits par l'observation régulière des phénomènes naturels que favorise la sédentarité, on apprit à sélectionner les variétés les plus aptes à la domestication et à maîtriser leur reproduction. C'est de cette façon que l'engrain et le blé amidonnier de type domestique apparurent. Ce dernier était surtout présent à Aswad, dans l'oasis de Damas, zone dont il n'était pas originaire. En plus des graminées, des légumineuses, telles que les pois, les pois chiches, les lentilles, les fèves et les vesces, furent aussi domestiquées et cultivées. Le Néolithique voit la domestication de nombreuses plantes : des céréales (blé, orge, seigle), des lentilles, petits pois, pois chiches, vesces ou encore du lin. L’agriculture peut se développer sans processus de sédentarisation complet, et se fait notamment dans un genre de vie semi-nomade. Il n’empêche que seule la sédentarisation complète des populations a pu permettre la mise au point d’une agriculture efficace. Les premiers établissements d’agriculteurs sont identifiés à Abu Hureya (le plus ancien exemple de domestication des plantes, c. 10 000), Çayönü, Jarmo.Cette évolution est confirmée par la disparition de l'outillage microlithique et la multiplication des lames de faucille. De plus, des concentrations importantes de pollen indiquent la présence de champs à proximité des villages, comme Mureybet. La population augmenta fortement, par la combinaison de deux facteurs: la croissance démographique interne due au développement de l'agriculture, et un afflux de populations qui n'étaient pas sédentaires jusque là mais qui furent attirées par un nouveau mode de vie. .

Wikipedia (Néolithique)[...]Cette mutation a souvent été présentée comme un affranchissement vis-à-vis des contraintes environnementales : les groupes humains contrôleraient l’environnement et seraient à l’abri des disettes liées aux aléas climatiques.[...] La sédentarisation a longtemps été considérée comme une conséquence de l'agriculture ; il est désormais acquis qu'elle l'a au contraire précédée, notamment au Natoufien. Le climat particulièrement favorable du croissant fertile permettait à des groupes de chasseurs-cueilleurs d'assurer leur subsistance grâce aux abondantes céréales sauvages de la région[18]. La pression démographique aurait conduit ces groupes à s'étendre vers des régions moins favorables où il était nécessaire de prendre soin des céréales et des légumineuses pour en tirer pleinement parti[19] [...] au Néolithique les animaux commencent à être domestiqués pour leur viande, mais aussi pour leurs productions complémentaires (lait, laine, cuir) ; l'utilisation de leur force de travail, comme animaux de trait, de bât ou de selle, intervient plus tardivement.]..

Wikipedia (10000avJC) : Début de la révolution néolithique. La Terre est affectée par une série de changements climatiques radicaux qui ont des effets importants sur les communautés humaines :
- Les températures en s'élevant entraînent la fonte des glaciers et permettent à la flore et à la faune d'occuper des territoires jusqu'alors inhospitaliers.
- Les déserts qui occupaient plus de la moitié des surfaces entre les tropiques reculent car l'eau libérée par les glaciers alimente des pluies abondantes.
- Les conditions de vie deviennent plus douces et les ressources de nourriture sont plus abondantes et plus variées, ce qui favorise des populations plus nombreuses, plus groupées et plus facilement sédentaires.
- Les hommes commencent à domestiquer certains animaux, et découvrent l'intérêt de l'agriculture qui permet de se nourrir de façon moins aléatoire que la chasse et la cueillette.
[...]Dans l’actuelle Palestine : des villages de huttes circulaires à soubassements de pierres se développent. Ces communautés « natoufiennes » chassaient, récoltaient le blé sauvage emmer dont les grains étaient moulus en farine grossière, et élevaient des chèvres et des gazelles (vers 10 000 av. J.-C.).


L'agriculture semble donc avoir été adopté car c'était le moyen d'être moins dépendant de l'environnement pour s'alimenter mais surtout car c'était la seule à même de subvenir aux besoins d'une population devenue nombreuse du fait de l'environnement qui était particulièrement généreux dans cette zone et de l'attrait que procurait ce nouveau mode de vie auprès des chasseurs-cueilleurs ( on pourrait dire qu'il y eu le premier exode rural de notre Histoire, les chasseurs-cueilleurs nomades venant grossir les premiers villages de proto-agriculteurs) . On peux imaginer que suite à une période climatique très favorable la population des semi-sédentaires Natoufiens encore chasseurs-cueilleurs mais pratiquant la récolte des céréales sauvages et un début d'élevage a pu augmenter de façon importante et que, par la suite, une période climatiquement moins favorable aurait pu les contraindre pour survivre à se lancer dans la culture de ces céréales et à développer l'élevage, les faisant entrer dans cette nlle ère du Néolithique.


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Message Publié : 29 Mars 2012 22:23 
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Thucydide
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Les principaux facteurs pourraient donc être :

- le climat ( son réchauffement, dans un 1er temps, qui a fournit des conditions particulièrement propice au développement de la vie sous toutes ses formes, puis son refroidissement qui au contraire aurait été de déclencheur du lent processus de néolithisation )
- le milieu ( sa topologie, la présence de légumineuses et de céréales en grande quantité à l'état sauvage et de mammifères se prêtant bien à l'élevage )
- la géographie ( le proche orient étant le carrefour de toutes les migrations intercontinentales, ce qui pourrait en partie expliquer que la zone, en dehors de ses caractéristiques décrites ci-dessus très favorable à la vie des hommes, ai toujours connu une densité de population relativement importante (pour cette période) et peut être aussi expliquer que les habitants de cette région auraient pu bénéficier de l'apport culturel de nombreuses peuplades qui auraient pu être amenés à transiter ou s'installer dans cette zone )

Ces différents facteurs pourraient expliquer pourquoi la population était si nombreuse (pour l'époque) dans cette zone au moment de l'arrivée d'une péjoration du climat qui aurait donc contraint ces hommes, pour survivre, à développer l'agriculture ( car la seule à même de palier à la raréfaction des ressources alimentaires) qui n'était auparavant qu'au stade embryonnaire.


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Message Publié : 30 Mars 2012 10:35 
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Jean Froissart
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Inscription : 14 Avr 2006 21:21
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macenroe a écrit :
Les principaux facteurs pourraient donc être :

- le climat ( son réchauffement, dans un 1er temps, qui a fournit des conditions particulièrement propice au développement de la vie sous toutes ses formes, puis son refroidissement qui au contraire aurait été de déclencheur du lent processus de néolithisation )
- le milieu ( sa topologie, la présence de légumineuses et de céréales en grande quantité à l'état sauvage et de mammifères se prêtant bien à l'élevage )


Je dirais que ces deux-là sont liés. Le réchauffement a certes fourni des conditions (mais comme on l'a dit plus haut, c'était déjà arrivé avant, sans conséquences visibles sur le mode de vie humain), mais il a aussi modifié le milieu et le biotope. Plus au nord, en Europe, par exemple, le changement climatique n'a pas eu cette incidence, le recul et la disparition de l'inlandsis ayant favorisé l'extension de la forêt à laquelle les groupes humains étaient déjà adaptés. On peut dire que dans les millénaires qui ont suivi, que c'est par contact (échanges ou migrations) avec les groupes du Proche Orient que le Néolithique est arrivé en Europe.

Citer :
- la géographie ( le proche orient étant le carrefour de toutes les migrations intercontinentales, ce qui pourrait en partie expliquer que la zone, en dehors de ses caractéristiques décrites ci-dessus très favorable à la vie des hommes, ai toujours connu une densité de population relativement importante (pour cette période) et peut être aussi expliquer que les habitants de cette région auraient pu bénéficier de l'apport culturel de nombreuses peuplades qui auraient pu être amenés à transiter ou s'installer dans cette zone )


C'était déjà le cas depuis longtemps. Mais effectivement, trois facteurs qui convergent en même temps peuvent favoriser une partie des changements.

La transition néolithique était peut-être aussi en germe dans le mode de vie des chasseurs-cueilleurs qui n'ont certes pas vécu de façon immuable de la nuit des temps jusqu'à la déglaciation. La connaissance des cycles naturels, des cycles saisonniers, des notions rudimentaires d'astronomie, une forme de savoir intellectuel qui s'est sûrement développé au cours des âges, l'évolution des pratiques artisanales... etc... Et puis, il y a aussi le facteur religieux. Plusieurs intervenants ont insisté sur le fait que la sédentarité a précédé l'agriculture et l'élevage. De fait, avant même que les hommes ne deviennent sédentaires, ils commencent à construire des temples (Çatal Hoyük, Göbekli Tepe, en Anatolie). Ce qui prouve qu'ils ont déjà de bonnes notions d'architecture (construire du monumental avec seulement des cordes et des rondins, ce n'est quand même pas à la portée du premier venu !). Dès lors qu'ils ont un lieu de culte "fixe" pour pratiquer leurs croyances, le "nomadisme" ancestral devient plus limité. Les premiers villages sont un peu postérieurs à ces temples primitifs, des semi-sédentaires pour commencer, puis des sédentaires. Il est certain que dans ces conditions, chasser et cueillir dans un périmètre toujours identique et plus limité ne suffit plus à assurer l'existence. Et ces premiers villages ont probablement attiré d'autres populations encore nomades qui voyaient là, à tort ou à raison, une existence peut-être moins dure.

Il est toujours dangereux de faire des rapprochements avec l'époque actuelle. Mais dans certains pays, comme l'Amérique du Sud notamment, combien d'Indiens ont-ils quitté les profondeurs de la forêt amazonienne pour grossir les zones suburbaines des grandes villes ? Vivre de la chasse et de la cueillette, se déplacer régulièrement, être soumis aux caprices de la météo, ne jamais savoir si l'on pourra assurer la nourriture du lendemain ou du surlendemain, ce n'est pas si facile. La sédentarité, avec ses inconvénients (développement des maladies infectieuses et épidémies, famines dues aux mauvaises récoltes, etc. etc.), offre un mode de vie moins aléatoire, d'apparence plus prévisible et peut-être tout simplement plus sécurisant... d'autant plus si l'on vit dans l'ombre d'un lieu cultuel où la vénération des dieux est censée vous protéger.

Malheureusement, je crois que nous n'avons pas grand-chose sur les divinités et les courants spirituels en vogue à la fin du Paléolithique.


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Message Publié : 30 Mars 2012 12:11 
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Jean Froissart
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Inscription : 26 Août 2008 7:11
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Localisation : Corsica
Atlante a écrit :
macenroe a écrit :
Les principaux facteurs pourraient donc être :

- le climat ( son réchauffement, dans un 1er temps, qui a fournit des conditions particulièrement propice au développement de la vie sous toutes ses formes, puis son refroidissement qui au contraire aurait été de déclencheur du lent processus de néolithisation )
- le milieu ( sa topologie, la présence de légumineuses et de céréales en grande quantité à l'état sauvage et de mammifères se prêtant bien à l'élevage )


Je dirais que ces deux-là sont liés. Le réchauffement a certes fourni des conditions (mais comme on l'a dit plus haut, c'était déjà arrivé avant, sans conséquences visibles sur le mode de vie humain), mais il a aussi modifié le milieu et le biotope. Plus au nord, en Europe, par exemple, le changement climatique n'a pas eu cette incidence, le recul et la disparition de l'inlandsis ayant favorisé l'extension de la forêt à laquelle les groupes humains étaient déjà adaptés. On peut dire que dans les millénaires qui ont suivi, que c'est par contact (échanges ou migrations) avec les groupes du Proche Orient que le Néolithique est arrivé en Europe.


Quels sont les éléments tangibles, et non simplement des hypothèses, qui attestent que le flux Néolithique s’est fait du Proche Orient vers l’Europe et non l’inverse, ou tout simplement les deux ?
Pourquoi par depuis l’Afrique via l’Espagne ?
Les conditions climatiques peut être ?
Par exemple si on fait le parallèle entre la Provence et le Proche Orient depuis le paléolithique, quelles seraient les plages de datation de ces flux ?
Parallèlement on devrait retrouver des traces de ces flux via la Grèce et l’Italie ?

http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_la_Provence

On se limite au néolithique, la chronologie depuis le paléolithique est mentionnée pour permettre d’identifier la chronologie parallèle au proche orient.
Citer :
Paléolithique inférieur[modifier]
· - 950 000 / - 900 000 ans : Présence possible de l’Homo erectus en Provence. Près de Monaco, dans la grotte du Vallonet, à Roquebrune-Cap-Martin, quelques galets taillés très peu modifiés et des ossements de grands animaux découverts lors de fouilles dirigés par Henry de Lumley semblent témoigner de leur présence.
· - 800 000 ans : Sur les rives de la Durance, à Saint-Estève-Janson, dans la grotte de l’Escale, des indices de combustion ont été découverts en six endroits différents sur les couches B et G. Selon Eugène Bonifay, ils témoignent de la domestication du feu par Homo erectus mais le caractère anthropique de ces indices n'est pas unanimement reconnu.
Sur les sites des Aygalades, de la Valentine et de la Viste identification de plantes du Villafranchien : laurier, tilleul, magnolia, palmier.
· - 700 000 ans : À Saint-Estève-Janson, la grotte de l’Escale a livré des restes d’ours, de primates, de lynx, de renards, de loups, d’hyènes, de blaireaux, de belettes, de gloutons, de rhinocéros, de cerfs, de sangliers, de lièvres, d’écureuils, de lérots, de campagnols, de mulots, de taupes, de musaraignes, d’oiseaux, de reptiles et de batraciens.


Reconstitution d'une hutte de Terra Amata telle qu'elle avait été proposée originellement par Henri de Lumley
· - 420 000 ans1 : Généralisation en Europe de la chasse aux grands herbivores. À Nice, au pied du Mont Boron, le site de Terra Amata contenait des restes d’ours, de sangliers, de chèvres, de bœufs sauvages, des cerfs, de rhinocéros, d’éléphants, de lapins, de rongeurs, de tortues et d’oiseaux. Après sa découverte en 1966, les fouilles ont mis en évidence que les chasseurs paléolithiques l’ont utilisé pendant des millénaires comme campement d’été (industrie lithique acheuléenne). Le Musée de paléontologie humaine de Terra Amata expose les découvertes et reconstitue l’environnement et les différents niveaux successifs de l’occupation.
· - 400 000 / - 380 000 ans1 : À Terra Amata encore, dans la dernière période d’occupation du site acheuléen, les prénéandertaliens aménagent un foyer dans une fosse creusée dans le sable. Il est situé au centre même de la hutte. C'est l'un des foyers les plus vieux d'Europe avec ceux de Menez-Dregan. Un chasseur-pêcheur nomade laisse l’empreinte de son pied droit sur le sol. Cette trace fossilisée suggère qu’il a dérapé et que son gros orteil a ripé sur un caillou (Musée de paléontologie humaine de Terra Amata).
· - 300 000 : Sites acheuléens à Saignon (site de plein air de « La Barre »), et à Cheval-Blanc (abri de la Baùmo doù Luce).
Paléolithique moyen[modifier]
· - 200 000 : Sur le site de Meyrargues, présence de lambrusques (vignes sauvages), de micocouliers, de figuiers, de pins, de chênes, de noyers.
· - 150 000 / - 120 000 ans : Près de la Méditerranée, à côté de Nice, dans les grottes du mont Boron, vit l’homme du Lazaret (Riss III). Ce site paléolithique moyen a été caractérisé comme un habitat d’hiver de longue durée et découvert en 1880. Les archéologues ont retrouvé des poinçons en os, des poignards, des pics, des couteaux, des burins et mis en évidence qu’il a domestiqué le feu. Les campagnes de fouilles de 1950 et de 1962 ont mis au jour des restes de faune continentale : loup, renard, lynx, panthère, ours brun, sanglier, bœuf sauvage, cerf élaphe, bouquetin, chamois, cheval, éléphant, lapin, marmotte, lérot, campagnol et mulot.
· - 128 000 ans : À Murs, début de l’occupation du site de Bérigoule. Cette station moustérienne a fourni du matériel lithique en silex (30 000 pièces recensées dont 800 outils).
· - 100 000 / - 90 000 ans : À Bédoin, Caromb, Malaucène et Mormoiron, silex taillés en bifaces.
· - 57 000 ans : Dans le Luberon, à Bonnieux, occupation moustérienne de l’abri du Pont de la Combette.
· - 50 000 ans : À Buoux, dans la vallée de l’Aiguebrun, industrie lithique de type moustérien dans la Baume des Peyrards.
Paléolithique supérieur[modifier]
· - 35 000 ans : À Lacoste, occupation du Paléolithique supérieur dans la grotte de la Combe Buisson, ainsi qu’à Ménerbes, dans l’Abri Soubeyras. Silex taillés en burins, grattoirs, lamelles et pointes à dos, etc. avec outillage d’os, sagaies, baguettes demi-rondes etc.
· - 30 000 ans : Près de Menton, dans les grottes des Balzi Rossi ou Baoussé Roussé (roches rouges), inhumations gravettiennes d'individus anatomiquement modernes (Homo sapiens), dont une femme et un enfant. Le « Vieillard » est le plus grand avec ses 1,80 m ; tous les autres squelettes n’excédaient pas 1,60 m. Les corps étaient tous recouverts au niveau du bassin de coquillages percés. À côté de l’un d’eux fut trouvée la « Vénus de Grimaldi », dite « le Polichinelle », statuette en stéatite verte [h = 61 mm] représentant une femme enceinte aux fesses et au ventre hypertrophiés.
· - 30 000 ans : En Provence, tremblement de terre consécutif au volcanisme auvergnat.
· - 25 000 / - 24 000 ans : Dans les calanques entre Marseille et Cassis, première phase d'occupation de la grotte Cosquer aujourd’hui située à – 37 mètres au-dessous du niveau de la Méditerranée. Elle est ornée de peintures pariétales du type gravettien (présence de mains négatives et tracés digitaux).
· - 22 000 ans : À Lacoste, site solutréen de plein air de la Font Pourquière. Son utilisation sera effective durant quatre millénaires.
· - 20 000 / - 18 000 ans : Dernier maximum glaciaire du Würm. Les mers et les océans sont à 110 m sous leur niveau actuel. En Méditerranée, les îles côtières sont rattachées au continent.
· - 18 000 ans : Effondrement de la Méditerranée à – 150 m , en relation avec le volcanisme d’Auvergne.
· - 17 000 / - 16 550 ans : Deuxième phase d'occupation de la grotte Cosquer : figurations animales, bisons, chevaux, animaux marins. La Méditerranée est à la côte – 120 m.
· - 15 000 ans : Nouvelle phase d’activité volcanique du Massif central et grands éboulements sismiques en Provence. La Méditerranée se situe entre – 120 et – 150 m du niveau actuel. Climat doux et humide (forêts de pins et de chênes).
· - 14 000 ans : En Provence, le climat reste sec et froid. Vent de direction N-N-O (Mistral). La Méditerranée remonte à – 90 m.
· - 13 000 ans : En Provence, utilisation du harpon en bois de renne. Végétation rabougrie avec quelques pins sylvestres. Chasse du renne, du bouquetin, du cheval et du bœuf sauvage. La Méditerranée redescend à – 145 m.
· - 12 000 ans : En Auvergne, intense activité volcanique qui influence la climatologie provençale. Sur les côtes méditerranéennes, climat plus chaud et humide. Vestiges alimentaires de lièvre, lapin, cerf, bouquetin et grand bœuf. Violente érosion qui ne laisse pousser que les chênes et les pins.
· - 11 500 ans : Remontée des eaux de la Méditerranée et de l’Atlantique de – 145 à –5 m.
· - 11 000 ans : Reprise du volcanisme dans le Massif Central. En Limagne, les volcans de la chaîne des Puys entrent en activité (datation des bois carbonisés par C14). La Méditerranée descend à – 150 m.
· - 10 000 ans : En Provence, à la suite de nouveaux séismes, effondrements de falaises et remontée de la Méditerranée à – 100 m. L'isthme méditerranéen qui joignait l'Italie à la Tunisie par l'île de Malte s'affaisse.
Épipaléolithique et Mésolithique[modifier]
· - 9 750 ans : Site épipaléolithique d’Istres-la-Valduc où ont vécu des chasseurs-pêcheurs.
· - 9 000 ans : La Méditerranée est remontée à – 100 m. En Provence on chasse le cerf, le cheval, le bison, le sanglier et surtout le lapin (36% de la masse du gibier). Vaste forêt littorale.
· - 9 000 ans : À Apt, le site des Agnels, près du ruisseau de la Mauragne, est fréquenté par les chasseurs cueilleurs (aurochs, cerfs, sangliers, lapins, etc.). Cette station de dépeçage qui sera utilisée pendant 3 000 ans a livré 5 000 pièces de silex taillés de 8 types différents.
· - 9 000 / - 6 000 ans : À Lacoste, le site épipaléolithique la grotte de la Combe Buisson, à « ambiance mésolithique », a livré des restes importants de microlithes.
· - 8 500 ans : Fin du Tardiglaciaire et début de l’Holocène avec sa période Préboréale (ou Finiglaciaire). Climat tempéré et sec. La Méditerranée est à - 60 m. Les forêts de bouleaux se développent. Les premières coquilles d’escargots sont signe d’un profond changement dans l’alimentation. Reprise de l’activité volcanique dans le Massif Central.
· - 8 000 ans : Petit âge glaciaire en Provence accentué par le mistral. Les chasseurs édifient des cabanes le long des à pics, sur des centaines de mètres. Gibiers : cheval, âne sauvage, sanglier et surtout lapin. Disparition de la forêt littorale.
· - 8 000 ans : La Durance qui se jetait directement dans la Méditerranée par la Crau est capturée par le Rhône.
· - 7 500 ans : Début de la période boréale de l’Holocène. Climat plus chaud et peu humide en Provence. Réapparition des chênes (blancs et verts) dans les vallons.
· - 7 200 ans : Pré-domestication du mouton en Provence.
· - 7 000 ans : Climat sec en Provence. Énorme présence de coquilles d’escargots (X. cespitum, typique de ce climat) dans les foyers préhistoriques et reliquats de faune marine le long des côtes : la Méditerranée est remontée de – 50 à – 2 m. Grande activité volcanique dans le Massif Central.
Néolithique et Chalcolithique[modifier]
· - 6 020 ans : Présence de la civilisation cardiale dans l’île de Riou, en face de Marseille.
· - 6 000 ans : En Provence, climat de plus en plus humide. Apparition de nombreux marécages et reprise de l’expansion de la forêt.
· - 5 700 ans : Sur les côtes provençales, la civilisation néolithique cardiale a atteint le Cap Ragon.
· - 5 570 ans : Sur le site de Châteauneuf-les-Martigues, la pratique de l’élevage cohabite avec l’activité traditionnelle de la chasse et de la pêche.
· - 5 400 ans : Dans la moyenne vallée du Rhône, pour la période du Néolithique ancien, les fouilles de l'INRAP sur le tracé du futur TGV ont mis en évidence une implantation sur le site des Petites Bâties, à Lamotte-du-Rhône. Les mêmes fouilles ont mis au jour des vestiges isolés sur les sites de Juilléras et de Pont-de-Pierre 2 nord à Bollène.
· - 5 000 ans : Pépins de lambrusques à Salernes.
· - 4 650 ans : À Courthézon, premier village chasséen, en France. Ses habitants pratiquent l’élevage et l’agriculture. Le Chasséen correspond à une culture apparue dans le Midi de la France. Les chasséens sont de vrais paysans, maîtrisant totalement les techniques agro-pastorales. Leur industrie lithique est très reconnaissable. Les haches en pierre polie y sont nombreuses. Ils adoptent le mode de sépulture collective qui justifie l’édification de monuments mégalithiques.
· - 4 000 ans : Près de Salernes, à Fonbrégoua, des restes humains dépecés et des os brisés pour en extraire la moelle témoignent de la pratique du cannibalisme.
· - 3 500 ans : Dans la moyenne vallée du Rhône, sur le site de Julliéras, à Mondragon, les fouilles sur le tracé du TGV ont mis au jour deux monuments mégalithiques du Néolithique récent.
· - 3 500 ans : Dans les Alpes de Haute-Provence, importants ateliers de taille de silex dans la vallée du Largue. L’exploitation de ce matériau va s’étendre sur douze siècles.
· - 3 400 ans : Dans la vallée du Calavon, à Bonnieux, village du Néolithique final aux Fabrys (20 hect).
· - 3 300 ans : Dans la basse et moyenne vallée du Rhône, début de la culture de Ferrières.
· - 3 000 ans : Climat plus sec en Provence, mais sources abondantes grâce à une nappe phréatique de haut niveau.
· - 3 000 ans : Dans la moyenne vallée du Rhône, près de Bollène, sur le site de Pont-de-Pierre 2 sud, les fouilles sur le tracé du TGV ont permis de caractériser sur 270 m² des 2 500 m² du chantier une occupation du Néolithique moyen avec sépulture, tessons de poteries, fragments lithiques et deux structures de pierres chauffantes de type « fours polynésiens » attribuables au Chasséen récent. Le corps d’un adulte avait été déposé sur une cuvette de 10 cm de profondeur et inhumé dans un espace vide mais non rigide (mauvais état de conservation). Il était en position fléchie plus ou moins contractée, les mains jointes ramenées près de la tête ou à la base du cou (inhumation en décubitus). Aux abords de la sépulture 20 vestiges en silex dont 4 pièces typiques du Chasséen récent : 2 fragments de lame à talon lisse et 2 lamelles à encoche transversale.
· - 3 000 ans : À Goult, sur les bords du Calavon, est édifié un tertre funéraire de 15 m de diamètre. Il contient un dolmen dont la salle est constituée par une dalle reposant sur deux murets de pierres sèches. Il sert de lieu d’inhumation à 30 défunts dont une majorité d’enfants.


· - 3 000 / - 2 800 ans : En Provence, stèles anthropomorphes (Lauris, Orgon, Senas, Trets, Goult, L'Isle-sur-la-Sorgue, Avignon) rattachées à la civilisation de Lagoza. L’agriculture est devenue prédominante dans les basses vallées du Rhône et de la Durance.
· - 2 900 ans : Stabilisation de la Méditerranée à son niveau actuel et formation des deltas du Rhône, du Pô et du Nil.
· - 2 800 ans : Dans la basse et moyenne vallée du Rhône, fin de la culture de Ferrières.
· - 2 700 ans : Dans la basse vallée du Rhône et en Languedoc, début de la culture de Fontbouisse. C’est une civilisation pastorale. Les bergers installent leurs villages sur des oppida, leurs habitations et les lieux de pacage de leur bétail, construits en pierres sèches, sont protégés par de grandes enceintes basses. Ils s’opposent violemment aux agriculteurs de la plaine (vestiges de cannibalisme).
· - 2 600 ans : En Provence présence de marécages nombreux et fort étendus. Habitat de la Balance à Avignon. À Martigues, sur le site éponyme de la Couronne, maisons néolithiques (L : 16 m ; l : 3,20 m).
· - 2 500 ans : Phase finale du Néolithique en Provence avec le Couronnien (site éponyme de la Couronne, près de Martigues).
· - 2 500 ans : À Ménerbes, édification du dolmen de la Pitchoune qui comporte une grande dalle montée sur des murets de pierres sèches.
· - 2 300 ans : Dans la basse vallée du Rhône et en Languedoc, fin de la culture pastorale de Fontbouisse.
· - 2 300 ans : À La Roque-sur-Pernes, premiers dépôts de corps dans l’hypogée de la Sanguinouse. Ce cimetière chalcolithique, qui va être utilisé pendant 400 ans contenait soixante corps sur 10 m². .


ps: volontairement, je n'ai pas évoqué les voies maritimes pour ne pas polluer le débat avec des considérations d'insulaire, nous nous limitons à la Provence..


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Message Publié : 30 Mars 2012 14:16 
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Atlante a écrit :
En fait, on s'aperçoit que notre manie de tout saucissonner en époques (mais peut-on faire autrement !) nous induit en erreur car "l'évolution" est constante et ascendante. Un humain d'il y a, mettons, 40 000 ans ne vivait sans doute pas du tout comme son lointain descendant d'il y a 20 000 ans.


Pour éviter que le HS n'aille trop loin, j'ai mis la partie sur la domestication du feu dans la continuation d'un ancien débat : http://www.passion-histoire.net/n/www/viewtopic.php?p=401404#p401404

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Message Publié : 30 Mars 2012 14:34 
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Kurnos a écrit :
Quels sont les éléments tangibles, et non simplement des hypothèses, qui attestent que le flux Néolithique s’est fait du Proche Orient vers l’Europe et non l’inverse, ou tout simplement les deux ?
Pourquoi par depuis l’Afrique via l’Espagne ?
Les conditions climatiques peut être ?
Par exemple si on fait le parallèle entre la Provence et le Proche Orient depuis le paléolithique, quelles seraient les plages de datation de ces flux ?
Parallèlement on devrait retrouver des traces de ces flux via la Grèce et l’Italie ?


Si vous ne vous contentiez pas de wikipédia, vous trouveriez de nombreuses études qui montrent tous les éléments tangibles et leurs interprétation pour démontrer que le "flux néolithique" s'est bien fait du Proche Orient vers l'Europe et non l'inverse.

Apparemment, pendant que nous vivions confortablement dans un mésolithique qui ressemblait presque à un "bon vieux temps"; (c'est ironique, je précise pour ceux qui seraient tentés de me répondre par des posts incendiaires) les habitants du Proche-Orient inventaient l'élevage et l'agriculture.

Alors les éléments tangibles :
- Des traces archéologiques montrant que durant environ 6000 ans des groupes d'agriculteurs se répandent de proche en proche en Europe en partant du foyer originel. Ils suivent 2 chemins distants : la "piste danubienne" et la côte méditerranéenne. Dans certaines régions, il semble y avoir un complet recouvrement des cultures existantes. Nous avons des agriculteurs au Sud qui utilisent une culture A. Des chasseurs-cueilleurs au nord qui utilisent une culture B séparés des agriculteurs de culture A par une certaine distance. Et puis, le niveau supérieur montre que tout l'espace est habité par des agriculteurs et qu'ils utilisent tous la culture A. Dans d'autres cas, il semble y avoir eu des échanges, dans le sens qu'au niveau supérieur on trace des traces de cohabitation ou d'échanges divers entre les agriculteurs et les chasseurs-cueilleurs.

- Des traces ADN. Relativement peu dans l'ADN des habitants d'ailleurs. Ce qui semble indiquer dans de nombreux cas qu'il y a eu des mélanges de population. Même lorsqu'il n'y a pas eu de mélanges de culture. Mais dans l'ADN des plantes cultivées qui sont presque toutes originaire du Moyen-Orient. Et dans l'ADN des animaux domestiques. Nous avons déjà parlé d'études sur l'ADN des chèvres qui démontrent bien dans quel sens se sont faits les flux de l'époque : http://www.passion-histoire.net/n/www/viewtopic.php?p=168786#p168786

Citer :
Les chèvres ont été les principaux animaux domestiqués, il y a environ 10 500 ans, au Proche-Orient. Contrairement à d'autres espèces de bétail, les chèvres actuelles présentent une très faible variabilité génétique intercontinentale. L'étude de leur ADN révèle en effet des séquences identiques chez des animaux appartenant à des régions du globe très éloignées les unes des autres.
...
Une équipe interdisciplinaire composée d'archéologues et de généticiens du laboratoire d'Ecologie alpine (CNRS, Université Grenoble I, Muséum National d'Histoire Naturelle) vient de montrer que ce mélange existait déjà il y a plus de 7000 ans, au Néolithique, au début de la domestication du bétail. Cette conclusion découle de l'analyse de 24 échantillons d'os de chèvre provenant d'une grotte située sur le site néolithique de Baume d'Oullen, en Ardèche. Cet endroit, éloigné des zones initiales de domestication au Proche Orient, fait partie des lieux où l'agriculture est arrivée en Europe. L'analyse de l'ADN mitochondrial de ces os indique que deux lignées de chèvres étaient déjà présentes au Néolithique. Or, les théories de génétique des populations prédisent que, lorsque deux lignées mitochondriales coexistent dans une population, l'une finit par disparaître au profit de l'autre, à moins que la taille de la population ne soit très importante. Ceci laisse supposer que de nombreux et fréquents échanges de chèvres se sont produits à cette période, expliquant l'homogénéité génétique constatée. Il est probable que les chèvres aient joué un rôle important lors de la diffusion de l'agriculture, et qu'elles se soient souvent déplacées sur de longues distances avec les premiers agriculteurs.

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/recherche/d/les-chevres-domestiques-reflets-de-la-revolution-neolithique_9806/

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Message Publié : 30 Mars 2012 17:14 
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Jean Froissart
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Inscription : 14 Avr 2006 21:21
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Localisation : Blois
La chèvre est de plus un animal qui s'adapte à pas mal de biotopes (ça bouffe n'importe quoi, ces bestioles) et de reliefs. Elles n'ont pas besoin de grasses prairies, leur lait est consommable tel quel (et très digeste en plus, y compris pour les nourrissons, contrairement au lait de vache) et permet aussi de faire du fromage. Leur viande est également consommable. Bref, l'animal rêvé pour des essais de domestication et d'élevage.


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Message Publié : 02 Avr 2012 19:53 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 26 Août 2008 7:11
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Localisation : Corsica
Merci, voir aussi
http://www.mnhn.fr/museum/front/medias/ ... RICHON.pdf
L’élevage des caprinés néolithiques dans le sud-est de la France : saisonnalité des abattages, relations entre grottes-bergeries et sites de plein air Helmer D., Gourichon L., Sidi Maamar H. & Vigne J.-D. 2005. – L’élevage des caprinés néolithiques dans le sud-est de la France : saisonnalité des abattages, relations entre grottesbergeries et sites de plein air. Anthropozoologica 40(1) : 167-189.


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Message Publié : 05 Avr 2012 2:26 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 25 Mars 2012 23:21
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Localisation : Toulouse
Je viens de lire le lien suivant : http://naif732.wordpress.com/category/h ... ns/page/2/ , dans lequel j'ai extrait le passage ci-dessous, qui apporte un autre éclairage sur cette periode. Est ce une analyse pertinente selon vous ?


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naif732.wordpress.com a écrit :
Vers 10500 à 9500 ans av JC : Grand refroidissement du "Dryas récent".
Bref et important refroidissement en Europe ayant duré environ 1 500 ans, trop court pour un retour de la calotte glaciaire, mais tout de même marqué par une avancée de certains glaciers. Refroidissement au cours duquel eut lieu de nouveau un flux migratoire des peuples Européens vers le Sud, sûrement en plus grand nombre cette fois-ci. Du Nord de l’Eurasie et Nord de la Méditerranée, vers les régions plus au Sud de l’Europe et du pourtour Méditerranéen (dont l’Afrique du Nord et l’Égypte), ainsi qu'en Asie Occidentale (Anatolie, Levant (5) ), Mésopotamie, Iran, Asie centrale et cette fois-ci sûrement jusqu’à la vallée de l’Indus). Refroidissement avec migration de populations Europoïdes, qui est sûrement la cause de ladite "révolution néolithique", avec leur arrivée au Nord du croissant fertile (entre autres), et en particulier entre les montagnes du Taurus et du Zagros (foyer de l’agriculture et de la domestication).

Une fois de plus il est établi, comme déjà le prouvent les Néandertaliens que l’on a retrouvés jusqu’en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Qu’ils soient Néandertaliens, pré-indo-Européens ou proto-indo-Européens, que ces peuples Européens d’avant l’émergence indo-Européenne, ont toujours eu comme zones de transhumance, de migrations, de présence, en bref, de zone de vie naturelle en un flux de Nord au Sud et vice et versa au gré des refroidissements et réchauffements climatiques, l’Europe, et tout autant les régions contiguës et à proximité de celle-ci, que je viens d’énumérer dans le paragraphe précédent.

Comprenant bien entendu l’Afrique du Nord et le Croissant fertile, situées respectivement aux limites Nord des déserts saharien et arabo-Syrien. À l’époque, ces déserts étaient situés plus au Sud et donc leur limite Nord (il existait en Afrique du Nord une faune de type savane, comprenant même des hippopotames et des girafes) et la hauteur des océans était d’environ 100/150 m plus bas. Régions au Nord de ces déserts donc encore plus faciles d’accès qu’actuellement (par l’Espagne, la Sicile, l’Anatolie/Levant/Moyen-orient, la TransCaucasie et voire par l’Asie centrale), et sans réels obstacles naturels insurmontables et surtout peu hostiles, pour les peuples situés au Nord de ces déserts.

En comparaison, régions bien moins accessibles et naturelles pour les peuples situés au Sud de ces déserts, Africains subsahariens et Sémites (ces derniers originaires majoritairement du Sud de la péninsule arabique), qui étaient donc séparés des zones de 1res civilisations par d’immenses déserts, eux très hostiles. Ce qui a entre autres, isolé les Africains subsahariens du reste du monde et créé leur aspect si particulier.


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Message Publié : 05 Avr 2012 2:47 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 25 Mars 2012 23:21
Message(s) : 57
Localisation : Toulouse
A la 2eme lecture de ce blog ( http://naif732.wordpress.com/ ), je viens de constater que certains propos sont pour le moins europeano-centristes voir racistes ( certains sous entendus du style : les peuples européens seraient des peuples "superieurs" aux autres )
Donc peu de credit je pense à accorder à la thèse presentée dans le post precedent.


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Message Publié : 05 Avr 2012 6:06 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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Sans même parler de ce dernier aspect ce paragraphe qui manie les approximations, voire carrément les erreurs (pour autant que je sache l'Afrique noire n'est pas constamment "isolée par des déserts" du reste du Vieux continent...) donnent l'impression d'un texte fort peu rigoureux.
Le refroidissement, cause du repli de populations "europoïdes" (sic) vers le sud et ainsi de l'apparition dans ces zones de la révolution néolithique... euh... quel lien entre les deux premiers phénomènes et le néolithique ? Qu'est-ce qui les aurait empêchés de faire cette révolution plus au nord ? Pourquoi donc là-bas et à cette époque ? Aucune réponse n'est donnée à la véritable question.


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Message Publié : 05 Avr 2012 6:39 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 26 Août 2008 7:11
Message(s) : 1339
Localisation : Corsica
L’avis d’un non spécialiste de la question :
- J’accorde très peu de crédit à des hypothèses qui ne sont pas étayées par des écrits de scientifiques reconnus, professeurs chercheurs ect…

En toute rigueur, pour ces hypothèses ou d’autres, toutes sources confondues : Une présence attestée en un lieu n’est pas une condition suffisante pour attester l’absence ailleurs, pour des conditions analogues.


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