Lordius a écrit :
Comment, à votre avis, les hommes faisaient-il chauffer la cervelle au paléolithique, sans récipient qui aille sur le feu ?
A quelle période ? Il semble qu'assez tôt, on a découvert diverses méthodes permettant de cuire des aliments. On peut utiliser des pierres qu'on va mettre à chauffer dans le feu. Quand la pierre a la température désirée, on la sort du feu avec des bâtons, et puis on jette les aliments dessus, ce qui donne une espèce de pierrade.
Toujours avec des pierres, il y a des peuples qui creusaient des vasques dans du sol argileux. Dans ces espèces de récipients naturels, ils mettaient de l'eau. Il suffit d'y jeter des pierres brûlantes pour faire bouillir l'eau.
On peut faire des cuissons à l'étouffée. Vous prenez un aliment qui contient une certaine quantité d'eau par lui-même. Vous l’emmaillotez de feuilles que vous recouvrez de terre argileuse mélangée avec de l'eau. Et vous mettez au feu. Quand cela a cuit suffisamment, il faut casser la croute de terre qui s'est formée, puis retirer les feuilles et l'aliment est prêt à déguster.
Dernière recette, vous creusez un trou dans le sol, vous le tapissez de feuilles, puis vous mettez votre gibier (par exemple, un cochon sauvage), vous recouvrez de feuilles, puis une couche de terre (pour protéger les feuilles des flammes directes) et vous faites votre bûcher au dessus de tout ceci. La chaleur provenant du feu va diffuser dans le sol et cuire les aliments. Quand vous savez par expérience que c'est bon (plusieurs heures). Vous retirez les braises, vous défaites l'ensemble et vous avez un cochon sauvage cuit à l'étouffée dans son jus.
Bien entendu, il faut choisir avec soin les feuilles qu'on utilise. J'avais vu ces méthodes utilisées en Océanie et on utilisait des feuilles de bananier. Il faut des feuilles vertes, les feuilles sèches ayant une mauvaise tendance à prendre feu. Les feuilles ne doivent pas être toxiques et ne doivent pas donner une mauvais goût à la viande. Et pour cette dernière recette, en ce qui concerne la cervelle, elle cuit lentement dans son réceptacle naturel et en plus l'os est plus facile à casser une fois cuit.
Certains pensent que c'est comme cela qu'on aurait découvert la poterie. Qu'est un pot si ce n'est une pâte d'argile cuite. A la place d'en entourer l'aliment, il "suffit" de faire un récipient creux qu'on pourra mettre plusieurs fois au feu. Un peu plus de travail lors de la première cuisson, mais on obtient un ustensile qui va pouvoir être utilisé plusieurs dizaines de fois à la place d'être à usage unique.
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