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 Sujet du message : Re: Gènes de Denisova?
Message Publié : 06 Nov 2012 17:42 
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Grégoire de Tours
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Narduccio a écrit :

Bref, dans le capital de l'homme moderne d’Europe et d'Asie de l'ouest, il y a du denisovien, du neandertal et du sapiens africain et pour l'instant, chacun a une idée de comment cette "partouze" paléolithique s'est déroulée pour que nous soyons ce que nous sommes.

PS, accessoirement, ils me semble qu'on a trouvé aussi quelques outils de pierre.


Oui j'ai été tres surpris egalement par le fait qu'il faille étendre l' hybridation denisovien / sapiens à l' ensemble d el' Eurasie. Je suppose qu'il ya eu aussi une hybridation Debisovien / Neanderthal alors aussi ?
Parce que au départ les etudes avait été menée sur les Papous qui eux ont quelque chose comme 7 % de leur genes denisoviens ! c'ets quand meme considerable dans cette proportion.
C'etait assez logique et cohérent par rapport au parcours migratoires des sapiens qu'on a retracé de l' afrique à L'australie . Ils sont passé forcement en "territoire denisovien".
Mais comment expliquer que cela à l'extreme occident de l' europe ? Est ce que les denisoviens etait mobiles également sur toute l' eurasie ?


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 Sujet du message : Re: Gènes de Denisova?
Message Publié : 06 Nov 2012 18:27 
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A mon avis ce n'est pas 7% de leur génôme mais plutôt 7% de la portion de gènes qui diffèrent entre 2 être humains non ?


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 Sujet du message : Re: Gènes de Denisova?
Message Publié : 06 Nov 2012 18:54 
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René Fonck a écrit :
A mon avis ce n'est pas 7% de leur génôme mais plutôt 7% de la portion de gènes qui diffèrent entre 2 être humains non ?


Effectivement. C'est l'un des problèmes, pas mal de gens mélangeant allègrement les proportions. Comme je l'ai déjà signalé, notre génome est constitué d'une part variable et d'une part pas variable. La plupart des statistiques ne se réfèrent qu'à la part variable.

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 Sujet du message : Re: Gènes de Denisova?
Message Publié : 06 Nov 2012 19:16 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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pardon je rectifie . 5 % en fait (et pas 7%). L' article:

http://www.universcience.fr/fr/science- ... nisoviens/

le formulant de cette façon :" En comparant l'ADN de Denisova avec celui d'hommes modernes actuels, les chercheurs sont tombés sur un résultat inattendu. Les Papous de Nouvelle-Guinée (Mélanésiens) partageraient 5% de leur génome avec les Dénisoviens. Une affinité génétique que l'on ne retrouve avec aucun autre génome contemporain, qu'il soit africain ou européen. "

Ce passage là est intéressant aussi :

L'équipe de l'Institut Max-Planck dresse l'hypothèse que les Dénisoviens, loin de se cantonner aux seules montagnes de l'Altaï, auraient croisé la route de Sapiens, il y a 55 000 ans, quelque part vers le Proche-Orient.

Donc l' hypothèse intégre une certaine mobilité des denisoviens et place l' origine d'une metissage non pas sur le territoire asiatique des Dénisoviens mais plutot vers le proche Orient. ça serait intéressant de savoir pourquoi d'ailleurs.


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 Sujet du message : Re: Gènes de Denisova?
Message Publié : 07 Nov 2012 9:30 
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Pierre de L'Estoile
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Personnellement, je pense que nous sommes à une époque charnière et qu'il nous faut encore patienter quelques années pour que soit bâtie une hypothèse d'ensemble sur l'évolution et la différenciation des lignées humaines.
Par exemple, quoi qu'il ait été dit déjà, j'ai l'impression que l'on n'a qu'effleuré le cas des néandertaliens, pas vraiment défini leur origine, ni les causes de leur différenciation anatomique, et surtout abordé le sujet par le petit bout de la lorgnette sans vouloir traiter les 700 000 ans (énorme !) des néandertaliens comme une véritable "civilisation". Et qu'on les a, au final, minimisés parce qu'ils sont les "vaincus" de l"évolution.

A souligner l'étonnante découverte d'un mammouth en région parisienne, apparemment tué par les armes en silex des néandertaliens :
[url]http://fr.news.yahoo.com/fossile-complet-mammouth-découvert-seine-marne-164650788.html[/url]

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 Sujet du message : Re: Gènes de Denisova?
Message Publié : 05 Déc 2013 6:54 
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Grégoire de Tours
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Une http://www.lefigaro.fr/sciences/2013/12/04/01008-20131204ARTFIG00465-le-plus-vieil-adn-humain-connu-livre-ses-secrets.php

Une séquence génétique tirée d'un Européen datant de 400.000 ans (le plus ancien ADN humain jamais lu) montre des liens inattendus avec l'homme de Denisova.


Citer :

C'est un témoin clé de l'histoire de l'humanité, rendu un peu plus bavard par des techniques d'interrogatoire poussées, qui vient de livrer une partie de son histoire. Il ­attendait ce moment depuis quelque 400.000 ans. Une équipe internationale (Allemands, Chinois, Espagnols) a réussi le tour de force de réussir à lire de l'ADN d'un hominidé qui vivait au pléistocène moyen. Le plus vieil ADN de la lignée humaine jamais reconstitué (travaux publiés dans la revue Nature).
Il vivait à la préhistoire dans ce qui est aujourd'hui le nord de l'Espagne, plus précisément dans la Sierra de Atapuerca. Là se trouve un site archéologique exceptionnel, baptisé Sima de los Huesos («le gouffre des os»), possédant des conditions de conservation exceptionnelles. D'innombrables os, venant de 28 individus, certains presque complets, y ont été exhumés. Ils datent de plus de 300.000 ans. Matthias Meyer, de l'institut Max Planck d'anthropologie de l'évolution à Leipzig (Allemagne), a développé une technique novatrice, bien plus performante que les précédentes, pour extraire (à partir de prélèvements de 1,95 g dans un fémur), décrypter les bouts d'ADN ainsi isolés (longs d'au moins 45 «lettres») et reconstituer une séquence complète d'ADN mitochondrial longue de 30.000 «lettres». «C'est tout à fait extraordinaire, estime Jean-Jacques Hublin, professeur de paléoanthropologie et col­lègue de Matthias Meyer à l'institut Max Planck de Leipzig. Obtenir une séquence complète sur un ADN aussi vieux est une vraie performance technique. Vu les caractéristiques très particulières du site de Sima de los Huesos, on peut d'ailleurs se demander si une telle découverte a des chances de se renouveler ailleurs.»
Vives discussions

Que nous apprend cette séquence d'ADN? C'est là que cela se corse. L'un des scénarios classiques de l'histoire des hominidés est que, après leur sortie d'Afrique, ils ont progressivement colonisé l'Europe et l'Eurasie, se scindant en deux groupes il y a entre 300.000 et 350.000 ans. Pour le groupe d'Asie, l'un des témoins principaux est représenté par une phalange d'auriculaire d'un enfant de 7 ans, plus quelques dents datant d'il y a 50.000 à 80.000 ans (homme de Denisova, trouvé en Sibérie). La même équipe avait séquencé l'ADN de cette phalange en 2010.
À la grande surprise des chercheurs, l'«Espagnol» d'il y a 400.000 ans et le Denisovien sont proches, beaucoup plus proches que l'on pouvait s'y attendre. «Les discussions vont être vives sur les hypothèses proposées par les auteurs pour expliquer ce résultat, reconnaît Jean-Jacques Hublin. Aucune ne peut être entièrement validée à l'aune de nos connaissances. J'ai quelques préférences, comme celle de considérer qu'ils ont tous deux conservé des bribes d'un génome plus ancien. Mais il y a en­core du pain sur la planche pour le prouver.» Si on ne peut plus parler de «chaînon manquant», ce nouveau témoin clé de l'évolution de la branche Homo nous apprend que toutes les pièces du puzzle ne sont peut-être pas dans le bon ordre.

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 Sujet du message : Re: Gènes de Denisova?
Message Publié : 05 Déc 2013 8:07 
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Salluste
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2-3 éléments supplémentaires sur science et avenir

Citer :
Paris (AFP) - L'ADN d'un être humain vieux de 400.000 ans a été reconstitué à partir d'un os découvert dans une grotte espagnole, un exploit sans précédent qui pourrait permettre de remonter suffisamment dans le temps pour suivre les traces de nos ancêtres.

Le plus ancien génome humain séquencé jusqu'alors était âgé de "seulement" 70.000 à 80.000 ans: il appartenait à une fillette membre d'un groupe d'hominidés primitifs, les "Hommes de Denisova", proches cousins de Neandertal et de l'humain moderne, qui ont transmis certains de leurs gènes aux habitants actuels de l'Asie du sud-est, en particulier aux Papous.

Surprise! L'analyse de l'ADN trouvé dans le Sima de los Huesos (le "gouffre des os" d'Atapuerca, nord de l'Espagne) se révèle justement être lié à celui des Dénisoviens, et non pas des Néandertaliens, dont les squelettes exhumés dans la grotte possèdent pourtant de nombreux traits distinctifs.

"Ce résultat inattendu indique que l'origine des Néandertaliens et des humains modernes a suivi une évolution complexe. J'espère que de nouvelles recherches vont pouvoir clarifier les relations génétiques entre les hominidés de Sima de los Huesos d'un côté et les Néandertals et les Dénisoviens de l'autre", souligne dans un communiqué l'un des auteurs de l'étude, Juan-Luis Arsuaga, directeur du Centre pour la recherche sur l'évolution et le comportement humain de Madrid.

Situé à trente mètres sous la surface, saturé d'humidité et bénéficiant d'une température quasi-constante de 10,6°C, le "gouffre des os" constitue le plus grand gisement de fossiles humains du Pléistocène moyen, vieux de 500.000 à 120.000 ans environ. Outre des ossements d'animaux, il a livré au moins 28 squelettes d'hominidés mis au jour par Juan-Luis Arsuaga et son équipe.

ADN maternel

Ces fossiles humains sont classés par les spécialistes parmi les Homo heidelbergensis, bien qu'ils possèdent aussi des traits typiques des Néandertaliens. Et jamais auparavant les chercheurs n'avaient réussi à exploiter leur ADN, beaucoup trop vieux.

Jusqu'à ce que Matthias Meyer et son équipe de l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutionniste de Leipzig, en Allemagne, ne développent une nouvelle technique pour exploiter l'ADN ancien fortement détérioré.

Unissant leurs forces avec Juan-Luis Arsuaga, les experts allemands ont commencé en 2010 par tester, avec succès, leur trouvaille sur des restes d'ours des cavernes trouvés sur le site de Sima de los Huesos, vieux de plus de 300.000 ans.

Ils se sont ensuite attaqués aux humains qui gisaient aux côtés de la bête. Grâce à deux grammes de poudre d'os provenant d'un fémur, ils ont pu reconstituer l'ADN de la mitochondrie, "moteur" fournissant l'énergie aux cellules. Principal atout de cet ADN mitochondrial pour les généticiens: il existe en de multiples exemplaires, souvent sous plusieurs formes, et se transmet exclusivement par la lignée maternelle, ce qui est très utile pour retracer l'évolution d'une espèce au fil du temps.

Il ne restait dès lors plus qu'à comparer cet ADN maternel avec celui des Néandertaliens, des Dénisoviens, des humains modernes et des autres primates.

L'absence des mutations les plus récentes dans ce génome a permis d'estimer que l'hominidé avait foulé le sol espagnol voici environ 400.000 ans, indique l'étude, publiée mercredi dans la revue Nature.

Et s'il partage bien des traits avec les Dénisoviens, "l'homme de Sima" en a divergé quelque 700.000 ans avant notre ère, souligne-t-elle.

"Nos résultats montrent que nous pouvons désormais étudier l'ADN de nos ancêtres humains vieux de centaines de milliers d'années. Cela ouvre la voie à l'analyse des gènes des ancêtres des Néandertaliens et des Dénisoviens. C'est incroyablement enthousiasmant", résume Svante Pääbo, directeur de l'Institut Max Planck et mondialement connu pour ses travaux sur la génétique des hominidés.


Source : AFP


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 Sujet du message : Re: Gènes de Denisova?
Message Publié : 05 Déc 2013 12:44 
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Grégoire de Tours
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Citer :
Surprise! L'analyse de l'ADN trouvé dans le Sima de los Huesos (le "gouffre des os" d'Atapuerca, nord de l'Espagne) se révèle justement être lié à celui des Dénisoviens, et non pas des Néandertaliens, dont les squelettes exhumés dans la grotte possèdent pourtant de nombreux traits distinctifs.


Je ne comprends pas trop le sens de cette phrase : ressemblent oui ou non a priori aux Néanderthaliens ?

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 Sujet du message : Re: Gènes de Denisova?
Message Publié : 05 Déc 2013 16:41 
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Primo, pour ceux qui ont suivi, contrairement à ce qu'affirment certains médias, on a ré-assemblé quelques séquences relativement courtes d'ADN mitochondrial. Il y a des médias qui annoncent l'analyse complète d'un ADN ancien ...

Ces quelques séquences sont proches des séquences retrouvées dans le seul os qui a donné quelque chose à Denisova. C'est la même équipe qui a fait les 2 découvertes, mais il ne semble pas y avoir de biais. Que je parle de séquences proches, elles ont quand même divergé :
Citer :
L'absence des mutations les plus récentes dans ce génome a permis d'estimer que l'hominidé avait foulé le sol espagnol voici environ 400.000 ans, indique l'étude, publiée mercredi dans la revue Nature.

Et s'il partage bien des traits avec les Dénisoviens, "l'homme de Sima" en a divergé quelque 700.000 ans avant notre ère, souligne-t-elle.


Donc 700 000 - 400 000 = 300 000 ans ... Nous et néanderthal avons nos plus anciens ancêtres communs, il y a 70 000 ans, pour remettre les choses dans le contexte.

Bref, des cousins proches, mais pas des individus identiques. Ensuite, il ne faut pas oublier une donnée très importante : il s'agit de séquences ADN de 2 individus ... Dans les diverses populations, il y a une certaine variabilité entre individus, en tirer des conclusions pour des populations entières serait très hasardeux.

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 Sujet du message : Re: Gènes de Denisova?
Message Publié : 02 Déc 2015 19:54 
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On a quelques nouvelles des denisoviens :
http://tempsreel.nouvelobs.com/sciences/20151127.OBS0280/les-hobbits-ont-existe-la-preuve-on-a-retrouve-leurs-dents.html?xtor=RSS-26

Citer :
Le Dénisovien, l'Homme qui avait de grandes dents

L'Homme de Néandertal nous est désormais familier. On connaît depuis quelques années les croisements avec les humains modernes : il constituerait en moyenne aujourd'hui entre 1,5 et 2% du patrimoine génétique de l'ensemble des humains hors d'Afrique. Mais les Néandertaliens n'étaient pas les seuls à avoir eu des rapports "de proximité" avec des Homo Sapiens.

Beaucoup moins connus, les Dénisoviens ou "hominidés de Denisova" ont eux aussi laissé des traces, et pas seulement dans leurs os. Leur découverte est récente : ce n'est qu'en 2008 que des scientifiques russes ont trouvé de petits fragments d'os et de dents dans la grotte des monts Altaï qui a donné son nom à l'espèce : la grotte de Denisova. Le lieu attirait les hommes préhistoriques de toutes espèces : on y a identifié des restes de Néandertaliens ainsi que d'Homo Sapiens, à des époques différentes.

On n'a aucune idée de l'apparence des Dénisoviens, si ce n'est qu'ils avaient de grandes dents. Dans l'état actuel des recherches, on n'en a en effet pas retrouvé de crâne, à moins que l'on ait par erreur attribué à d'autres espèces de tels restes retrouvés ailleurs dans le monde. Par exemple, de récentes découvertes de dents humaines dans le sud de la Chine pourraient concerner les Dénisoviens, comme le pressent Maria Martinón-Torres, anthropologue à l'University College de Londres, qui a effectué des analyses sur ces dents.

On pense également qu'ils avaient un sens artistique développé : un bracelet de pierre verte découvert dans leur grotte, vieux de plus de 40.000 ans, serait en effet leur œuvre.

De la Sibérie au sud-est asiatique en passant par les Amériques

En 2010, l'ADN a fait parler ces restes humains, et on a découvert ainsi qu'ils appartenaient à une espèce distincte des Néandertaliens et d'Homo Sapiens (nous), qui se serait éteinte il y a environ quarante millénaires. De plus, ils auraient laissé leur empreinte chez certaines populations d'humains actuels : on retrouverait environ 5% de leur ADN chez des populations insulaires du sud-est de l'Asie et de l'Océanie. Cela pourrait même aller plus loin, une étude publiée en juin faisant état de traces de patrimoine Dénisovien chez les habitants de l'est de l'Eurasie et chez des populations indigènes d'Amérique.

Plus étonnant encore, l'analyse d'un os vieux de 400.000 ans, trouvé dans la "caverne des os" dans le nord de l'Espagne, a révélé qu'il appartenait à un ancêtre de l'Homme plus proche des Dénisoviens que des Néandertaliens. Une surprise de taille, puisque le territoire des premiers se situe beaucoup plus à l'est. Il se peut cependant que cet os appartienne à l'ancêtre commun à ces deux espèces, qui auraient alors divergé, l'une allant vers l'est (Dénisoviens) et l'autre occupant les territoires d'Europe de l'ouest (Néandertaliens).
Responsables de l'adaptation à l'altitude des Tibétains ?

Ces mélanges entre les populations humaines et Dénisoviennes pourraient aussi avoir eu des conséquences remarquables : l'adaptation à l'altitude des populations tibétaines serait en effet le résultat... de gènes Dénisoviens, selon Svante Pääbo, généticien de l'Institut Max Planck (Allemagne).

Aujourd'hui, on en sait encore un peu plus. Une étude menée par des chercheurs de l'institut Max Planck d'anthropologie évolutionniste, et qui vient d'être publiée dans la revue PNAS, concerne le séquençage d'une partie de l'ADN de deux Dénisoviens, extrait de leurs molaires. Des dents qui sont décrites comme "plus grosses que celles de Néandertal ou des humains modernes, et qui n'ont pas les caractéristiques de l'un ou de l'autre".

Cette étude a permis de déterminer la différence d'âge entre les deux spécimens étudiés, et démontrerait que les Dénisoviens ont habité longtemps dans cette région : il y aurait en effet 60.000 ans d'écart entre deux de ces anciens hominidés. Les Dénisoviens seraient également de plus proches parents des Néandertaliens que de nous : leurs "branches" évolutionnaires se seraient en effet séparées voici 250.000 ans, alors que la nôtre et leur branche commune auraient divergé voici 500.000 ans.

On a aussi appris que les Dénisoviens avaient une diversité génétique plus importante que les Néandertaliens et inférieure à celle de notre propre espèce. "Cela suggère qu'il a dû y avoir un nombre important d'entre eux, sur une durée assez étendue", précise Svante Pääbo, qui a également participé à cette dernière étude. La différence d'époque entre les deux spécimens étudiés est également une preuve que :
Les Dénisoviens étaient présents dans les monts Altaï sur une très longue période, ou au moins qu'ils y venaient régulièrement sur une longue période."

Néandertaliens, Dénisoviens, Homo Floresiensis... Les espèces humaines contemporaines de nos ancêtres s'avèrent plus nombreuses que l'on aurait pu le croire il y a quelques dizaines d'années. Mais il reste encore bien des mystères à découvrir, qui finiront bien un jour par éclaircir nos propres origines...

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