Walsingham a écrit :
Narduccio a écrit :
Certains pensent que les néandertaliens n'auraient pas réussi à passer le cap qui permet de faire naître un enfant avec une tête relativement grosse. Évolution que l'on date d'il y a - 100 000 ans. Or, les cerveaux des néandertaliens sont plus gros que ceux des sapiens.
Question idiote d'un novice n'y connaissant rien, mais je ne comprend pas cet argument.
Comment est ce que les néandertaliens peuvent ne pas passer ce cap s'ils ont déjà des plus gros cerveau ? Comment est ce qu'ils naissaient avant alors ?
C'est une théorie qu'à avancé Jean Chaline, il l'a nomme : "Disparition des néandertaliens par éclampsie". Il la résume au chapitre 4.6. de son livre : "Généalogie et génétique".
Voici un extrait :
Jean Chaline a écrit :
L'éclampsie comme cause de disparition des Néandertaliens est une nouvelle hypothèse biologique, que j'ai argumentée en collaboration avec une équipe internationale de biologistes et de gynécologues.
Qu'est-ce l'éclampsie ? C'est une maladie, spécifiquement humaine, de la première grossesse qui peut toucher jusqu'à 1% des naissances (700 000/an selon l'Organisation mondiale de la santé) et entraîner la mort de la mère et de l'enfant sans 1% des cas, soit 7 000/an. Dans 3% des cas sévères, l'éclampsie s'accompagne d'attaques du foie, les autres cas correspondant à une simple hypertension, réversible après la naissance. Cette maladie est la principale cause de mortalité maternelle, même dans les pays développés, par convulsions, hémorragie ou hypoglycémie.
Elle est due u fait que le cerveau du bébé humain, qui se forme durant les 8 premières semaines, est déjà très gros. Après une première implantation de l’œuf dans l'utérus, implantation commune à tous les mammifères, le cerveau augmente rapidement de volume à raison de 5000 neurones par seconde pour arriver aux 100 milliards de neurones de l'adulte. A la fin de la période embryonnaire (c'est à dire à deux mois chez Homo Sapiens) se réalise ce que l'on appelle une seconde implantation, beaucoup plus profonde de l'embryon dans l'utérus, afin de mieux irriguer notre cerveau devenu très volumineux.
En effet, les besoins nutritionnels nécessaires au bon développement de cet organe représentent 60% de ceux du fœtus, à comparer au 20% nécessaires chez les 4300 autres espèces de mammifères. Si cette double implantation n'a pas lieu, ou si elle est incomplète et déficiente, les échanges vasculaires entre la mère et le fœtus diminuent sévèrement. Il se produit alors une compensation pour mieux irriguer le cerveau du bébé. On constate une augmentation naturelle de la pression sanguine, ce qui se traduit au bout de 6 à 7 mois par une hypertension qui devient critique et produit les crises d'éclampsie, les plus fréquentes chez les femmes présentant une prédisposition pour les maladies vasculaires (diabète, obésité, thrombophilie, ect.). Ces crises se traduisent par des convulsions violentes qui touchent la mère et le bébé et causent très souvent leurs morts ; ce sont les anciennes et trop célèbres "morts en couches". Et ce phénomène tue encore beaucoup de jeunes femmes dans les pays sous-développés.
Il semble donc logique de penser que l'apparition de l'éclampsie chez l'humain est liée à l'accroissement d'un large cerveau : elle en serait un dégât collatéral.
On peut se demander en quoi l'éclampsie pourrait-elle expliquer la disparition des Néandertaliens ? Il faut savoir que les singes supérieurs n'ont pas la double implantation embryonnaire. Les espèces les plus archaïques de la lignée humaine (Homo ergaster-erectus-heidelbergensis) avaient une structure crânienne archaïque relativement faible, variant de 510 à 1300 cm3 et ne devaient donc pas avoir besoin de la double implantation utérine, car elle n'était pas encore, ou peu utile. Or, avec le temps, le cerveau des Néandertaliens a fortement augmenté et est devenu chez les derniers représentants de l'espèce (à partir de -80 000 B.P.) de très grande taille, atteignant, et même parfois dépassant, la capacité crânienne des Homo sapiens. De ce fait, le cerveau des fœtus des derniers Néandertaliens n'avait vraisemblablement pas encore l'irrigation sanguine nécessaire. Il est donc plausible que ces derniers Néandertaliens aient eu des problèmes d'éclampsie et que celle-ci, touchant une moyenne assez élevée des femmes, ait eu, sur de très petites populations claniques, des effets désastreux de dérive génétique, avec comme conséquence leur extinction définitive en une dizaine de millénaires.
Pour les Homo sapiens, dont la capacité crânienne fluctue de 1 100 à plus de 2 000 cm3, avec une moyenne de 1 500 cm3, cette seconde implantation apparait comme une innovation physiologique majeure devenue absolument indispensable pour assurer la survie de l'espèce en entretenant la nutrition fœtale et l'accroissement de la capacité crânienne. Les premiers Homo sapiens d'origine africaine qui étaient arrivés sur les mêmes territoires de Palestine que les Néandertaliens, il y a 100 000 ans, ont pu se croiser avec eux et échanger des gènes. A cette époque le cerveau des Néandertaliens n'avait pas encore atteints son maximum de capacité crânienne et ils n'étaient pas menacés d'éclampsie. Mais à partir de la deuxième migration des Homo sapiens du Proche-Orient vers l'Europe, vers -45 000 ans, les Néandertaliens avaient acquis des cerveaux si gros qu'ils étaient sans doute en voie de régression par éclampsie. De ce fait, les Homo sapiens ont dû les concurrencer en ayant tout simplement des enfants plus nombreux. En outre, on ne trouve plus de traces paléontologiques de croisements entre les deux formes. Les Néandertaliens disparaissent effectivement en Eurasie entre -30 000 et -28 000 B.P., au terme d'une cohabitation d'au minimum 10 000 ans avec les Homo sapiens devenus une autre espèce.