Anais5 a écrit :
Bonjour, l'humanité prends vraiment beaucoup de temps à évoluer! Il va encore nous falloir des centaines de milliers d'années peut-être pour se rendre aussi compte qu'enfin du compte il ne fallait même pas cultiver mais créer des machines qui créent de la nourriture! Ce genre de truc, chaque jour le monde évolue à une vitesse qu'on ne peut imaginer. Il faut aussi comprendre que plus l'humanité évolue, plus ils deviennent de plus en plus intelligent.
C'est partiellement vrai et c'est partiellement faux. Il me semble que le nombre d'humains vivant en connexion, sans compter la qualité des humains en question et la qualité de la connexion, entrent en ligne de compte. Un homme seul, qui en plus passe beaucoup de temps pour lutter pour sa survie, va consacrer moins de temps à la résolution d'un problème que le pourra le faire une communauté unie de 1000 hommes. Qui elle-même aura moins de capacités qu'une civilisation qui regroupe des millions d'hommes, ...
Il y a par exemple aujourd'hui plus de scientifiques vivants que la somme des scientifiques ayant vécu au cours des siècles et des millénaires passés. Et dans certains domaines on voit une sacrée amélioration de la somme des connaissances qui s'accumulent ces dernières années.
Ensuite, pour la relation, et la qualité de la relation. Avant l'invention de l'écriture et des courriers, les seuls échanges étaient verbaux et impliquaient que les 2 personnes qui échangent se trouvent en vis-à-vis. Ensuite, quand les courriers se sont développés, 2 personnes vivant à des centaines de milliers de kilomètres pouvaient échanger des données, des idées. Mais, il fallait compter sur le temps que mettait le courrier pour aller de l'un à l'autre et en étudiant la correspondance, on voit bien que la réflexion continuait pendant le temps de trajet. Actuellement, de nombreuses équipes de scientifiques travaillent en réseau. Le fait que les individus se trouvent à des milliers de kilomètres de distance n'a plus d'importance (sauf en ce qui concerne le décalage horaire, il y a des gens plus performants le matin et d'autres en pleine nuit). Ces équipes, éclatées géographiquement, mais qui regroupent parfois plusieurs dizaines de scientifiques travaillant sur le même sujet, échangeant des idées en temps réel, réagissant immédiatement aux idées partagées, aux données échangées, aux expériences mises en place pour exploiter ces données, aux simulations, ... Bref, ces équipes utilisant tous nos outils modernes sont de faits des millions de fois plus efficientes que le modeste "chercheur" néolithique qui essayait des choses seul dans son champ. Il est donc normal qu'elles puissent traiter des problèmes d'une complexité toute autre.
Après, il reste le problème des freins culturels au changement. Dans de nombreuses entreprises, il y a des spécialistes du changement dont le rôle est d'accompagner les changements décidés par la direction dans l'entreprise. Un changement minime peut prendre de quelques mois à quelques années pour être appliqué. En fait, plus il répond à un besoin, ou plus il résous efficacement un problème, plus vite, il sera accepté. Un changement d'importance, qui change la vision que les individus ont de leur contribution au fonctionnement de l'entreprise peut prendre une génération à être accepté et mis en place. Une génération, soit 20 à 25 ans. Pas plus, pas moins. Mais faut-il encore l'avoir idéalisé, et cela aussi peut prendre du temps.
Créer sa propre nourriture par des machines
ex-nihilo, est pour l'instant hors de portée de la science. C'est possible à tout petite échelle, dans des labos. Mais on n'est pas prêts pour la phase artisanale et encore moins à la phase pré-industrielle. Technologiquement parlant, s'entend. Puisque le succès de la cuisine "moléculaire" montre bien que certains esprits seraient prêts à passer le pas pour découvrir de nouvelles sensations gustatives. Une fois que l'on sera passé au stade artisanal, puis au stade pré-industriel, on pourra lancer l'industrialisation en grande quantité. Mais, on est limité par les progrès scientifiques, mais aussi par le besoin des industriels. Aujourd'hui, ils ne ressentent pas le besoin d'investir des grosses sommes dans ce type de recherche. Ils n'en n'ont pas besoin. Donc, ils ne le font pas. C'est aussi simple que cela. Ce n'est pas une question d'évolution, c'est simplement la question que les gens ne ressentent pas le besoin de passer à une nourriture synthétisée par des machines, ils y seraient d'ailleurs plutôt réticents, dans la majorité des cas.