JARDIN DAVID a écrit :
Barbetorte a écrit :
Mais en quoi ce que publie M Adenot, ingénieur de formation, sur la maison d'édition Jardin David qu'il a fondée (actuellement un titre disponible, le sien) diffère-t-il d'une quelconque monographie régionale ?
Voir ici qu'il n'est pas facile de passer des mensonges (attestés, lire le bouquin) de René RICATTE à la version des archives et des cimetières :
https://viombois.webnode.fr/une-polemique-bien-inutile/Excusez-moi Jardin David, mais je n'ai pas consulté la page Internet parce que je n'ai pas vu le rapport entre la question de Barbetorte et votre réponse :
Question : "En quoi cette publication est-elle différente de ce qui se fait partout ?" Réponse :"Il n'est pas facile de contester les mensonges de René RICATTE --> lien Internet" (je me suis dit : Jardin David en remet une couche sur cette histoire de mensonges - d'un individu qu'il a déjà évoqué - au lieu de répondre sur les méthodes et la pertinence de Mr Adenot.)
Vous êtes en permanence dans votre travail, et ne voyez pas que vous livrez l'ensemble par bribes à des interlocuteurs qui n'en connaissent rien. Vous auriez dit : "Je suis Mr Adenot. Vous pouvez jeter un coup d'oeil à cet article en ligne où j'explique ma démarche" j'aurais fait le lien.
Donc, du coup, enchanté de faire votre connaissance, d'abord
et ensuite le lien devient évident.
C'est même une histoire très intéressante (mais malheureusement "un peu" sanglante côté français pour ce qui concerne les arrestations et les déportations de civils - pas d'ambiguïté : dans la vidéo vous parlez bien du même secteur, et cette répression est en lien avec l'existence du maquis de Viombois ?)
Il y a un côté "Roland à Roncevaux" ou "La légende de Guillaume d'Orange" (je veux dire que ça évoque les récits enjolivés des troubadours) dans la disproportion entre le bilan proclamé des pertes allemandes - 134 morts et 180 blessés - et celui que vous avez pu établir. (15 tués allemands, ce qui d'ailleurs est une réussite avec seulement une "centurie" armée - sans doute un peu moins de 130 combattants effectifs.)
Cette histoire m'inspire deux réflexions :
- Est-ce que la légende construite après coup n'est pas une constante, une sorte de compensation psychologique, là où la Résistance a commis l'erreur de regroupements constitués nombreux et visibles (ce qui n'est pas le mode d'action "normal" d'une guérilla) qui se sont fait étriller par les Allemands ?
C'est ce qui s'est passé dans le Vercors, aux Glières, au Mont Mouchet et pour Saint Marcel (mais avec un appui de SAS français dans ce dernier cas.) Le cas de Viombois est même carrément choquant, parce qu'il y a un rassemblement de 700 résistants, ce qui est fou quand seulement 130 sont armés ! il y a une part d'improvisation, comme au Vercors, où tout le monde monte au maquis, mais là c'est très concentré dans le temps et ils n'ont même pas le temps de recevoir les parachutages nécessaires, pourtant disponibles.
A Viombois, la chance - sans doute liée au désordre côté allemand avec la fuite provoquée par la défaite en Normandie - a voulu qu'on ne leur oppose que 200 soldats de la Luftwaffe (qu'on peut supposer peu aguerris) et quelques HitlerJugend, si j'ai bien suivi. Alors que cette affaire était grosse d'un massacre complet, une tragédie si les Allemands avaient disposé seulement de 500 combattants solides, ce qui n'est pas le bout du monde.
- Sur le plan historique,il y a un souci parce qu'on débouche forcément sur la question : qu'en est-il des bilans annoncés par la multitude de maquis qui peuplaient alors la quasi-totalité des départements français un peu boisés ou montagneux ?
Le bilan côté résistance est connu, il y a des plaques ou des monuments partout pour des résistants tués au combat ou fusillés, mais quid des pertes allemandes ? Est-ce que le travail d'éclaircissement que vous menez ne va pas jeter le doute sur des maquis plus discrets - ou moins vantards ?
(En gros c'est la question de Barbetorte : à qui faire confiance ?)
Il se trouve que l'ainé de mes oncles, au cours du mois précédent (au 4 septembre je pense qu'ils étaient déjà libérés, et se sont engagés - 18 jeunes du village - dans le régiment de la 2e DB qui était passé là. C'était le RAC, sauf erreur, ils seraient donc artilleurs.) avec ces jeunes et d'autres, se promenaient dans les bois le long de la route de Champlitte à Langres, où je pense qu'ils faisaient des cartons chaque fois que l'ennemi n'était pas en force. (Il a toujours été très discret, de même que mon grand-père. Quand on réussissait à lui arracher qu'il avait crevé de froid pendant l'hiver suivant, c'était le bout du monde.)
J'ai évoqué l'ouvrage La longue traque, de Gilles Perrault, il se trouve qu'il contient un passage par les maquis de Marc O'Neill (Compagnon de la Libération) basé en forêt d'Orléans, et ses subordonnés du Loir et Cher, sous la direction de Maurice Clavel (écrivain connu) qui conduira les chars de Patton pour libérer Chartres. Gilles Perrault, dont l'activité des maquis n'est pas le propos, y raconte un entretien avec l'armateur Bob Vieljeux, 20 ans à l'époque et sous les ordres de Clavel. On y trouve ce passage là :
Citer :
Je me souviens d'une opération bazooka sur la route de Verneuil. On a fait dix-huit Fritz. Grâce à Dives, il faut dire. Moi je n'étais pas chaud pour y aller, parce qu'il y avait vraiment beaucoup de monde sur la route. Dives m'a dit:"On tire". Notre chef nous a félicité.
Autre citation - de mémoire, celle-là, je ne suis pas retombé dessus :
Citer :
Une autre fois on voit arriver deux voitures allemandes et certains commencent à tirer. Pas de chance, arrive un groupe de camions et les Allemands commencent à en descendre. Il en arrivait de plus en plus. Je dis :"FM en batterie." Dives me répond :"FM pas du tout ! On se tire, et vite !"
Ce témoignage, par sa spontanéité et sa modestie, plaide pour la sincérité. Or on parle là d'un des maquis qui fut les plus actifs, parce que la région se trouvait sur l'une des voies de fuite des Allemands partis de Normandie "avec les chars de Patton aux fesses", en quelque sorte.
Il serait dommage que la question posée de façon légitime pour les gros regroupements de maquis aboutisse à une suspicion sur les témoignages d'honnêtes gens. La révision que vous avez étayée - y compris l'accusation grave d'avoir invité des témoins au silence - ne risque-t-elle pas de déboucher sur une mise en cause d'ensemble ? (Alors que j'ai tendance à penser que ces maquis volontairement dispersés ont eu l'occasion de faire du bon travail, sans même parler du "guidage" des troupes alliées.)
Vous qui parlez volontiers de "politiquement correct" (je préfèrerais le terme de "légende", moins... politique, justement) vous savez qu'il y a eu une légende de la France "tous résistants", qui aurait pu déboucher sur la légende inverse "tous collaborateurs". (mais il y avait encore, jusqu'à peu, suffisamment de résistants survivants pour faire poids contre ce risque) Ne craignez-vous pas d'initier une légende de "la Résistance inefficace" ? (Au moins pour sa partie "action", parce que sa contribution au renseignement allié ne fera jamais aucun doute : les archives londoniennes sont là.)
C'est tout de même avec une certaine perplexité que je lis votre affirmation:"Il n'y a plus de témoins et c'est une bonne chose." (de mémoire.)
Est-ce que vous n'êtes pas en train d'étendre à tous les maquis ce qui, peut-être, ne fut une construction aux dimensions de l'épopée que pour les regroupements massifs que vous avez cités ?