Jean-Mic a écrit :
1300 billes de chêne de forte section !? La forêt française est-elle en mesure de les produire à court terme pour mettre les voûtes à l'abri ?
Si la forêt française ne peut fournir, le bois sera importé. Ce n'est pas un problème. Les capacités des forêts européennes dans leur ensemble sont suffisantes. Dans l'immédiat, comme il a été dit, des mesures de sauvegarde seront prises pour mettre la bâtiment à l'abri avant que la charpente soit reconstruite.
L. VLPIVS POLLEX a écrit :
C'est un choix à faire. On pourrait construire une charpente selon une technique moderne comme à Chartres ou refaire exactement à l'identique comme à Versailles où la machine de Marly a été restaurée et est maintenue en état exactement comme on le faisait à l'époque de Louis XIV : y travaillent des plombiers avec des techniques qu'on n'emploie plus nulle part ailleurs avec des outils qui n'existent plus nulle part ailleurs. Il peut aussi être adopté des solutions intermédiaires. Les amateurs de voitures anciennes connaissent bien le problème. Par exemple, il n'est pas question pour eux de remplacer à l'identique des fils électriques avec isolant en coton tels qu'ils étaient réalisés dans les années 1930 : des entreprises spécialisées fournissent maintenant des fils conformes aux normes actuelles mais qui ont l'aspect du vieux. Cependant, ce que les amateurs de voitures anciennes préfèrent sont des exemplaires conservés au mieux, « dans leur jus », dans lesquelles il n'y a rien, ou presque, à changer. Ils sont moins tape à l'oeil que les exemplaires restaurés dans un « état concours », mais leurs possesseurs ont l'immense satisfaction de savoir que tout, même ce qui ne se voit pas, est « d'époque ». Pour Notre-Dame de Paris, malheureusement, la charpente, qu'elle soit moderne ou reconstruite à l'ancienne, sera neuve. Il y a une perte irrémédiable ressentie plus ou moins douloureusement selon l'attachement que l'on éprouve pour l'ancien authentique. Certains se contentent d'une copie mieux que d'autres.
Rebecca West a écrit :
Le problème est que si des chênes sont abattus il faut attendre longtemps (plusieurs décennies je crois) avant que l'arbre n'atteigne la sécheresse souhaitée.
L'état hydrométrique définitif est atteint naturellement au bout d'une dizaine d'années. Mais on sait accélérer le processus par des moyens de chauffage adaptés. Les scieries fournissent aux charpentiers et aux ébénistes des bois séchés artificiellement tout à fait satisfaisants qui n'ont été coupés que quelques mois auparavant.