Salut à toute la communauté !
Pour me présenter, j'évoquerai banalement ma passion pour l'histoire. Elle remonte à l'enfance passée dans un fort de Vauban qui gardait l'entrée sud de Calais. Unique en son genre, il s'agit d'un fort-écluse qui devait, en cas d'invasion, inonder le territoire environnant la ville. Mais depuis cette époque l'invasion est urbaine, des surfaces commerciales ont goudronné les anciens fossés, des routes sillonnent la plaine qui allait du fort à la cité portuaire tandis que la structure même du fort est à demi-ruinée. Et cet écart entre passé et présent, le vertige des évolutions, des comparaisons, m'ont fait voir le temps et l'espace dilatés - les historiens sont à leur façon des physiciens quantiques...
Mais avant tout intellectualisation du passé, c'est une émotion ; sentir avant de comprendre. J'étais heureux parmi les herbes et les papillons qui habitaient les pierres du fort de mon enfance puis j'ai lu, touché des noms et de vieilles dates gravés sur les parois d'une galerie. 1691, 1726, 1771, 1847. Alors j'ai voulu comprendre les ruines, la guerre, la violence, le prestige, les raisons de la gloire, les serviteurs et les faiseurs de cette gloire, la vanité des hommes. On fait des recherches, on lit, on établit des généalogies, on interroge la famille, les professeurs ; on se retrouve au milieu d'une vie plus grande que soi, d'un passé plus long que les quelques années de l'enfance, des études, de ma vie de jeune adulte. L'histoire, pour reprendre notre ami Hérodote, est une enquête et qu'importent les digressions, les errements : l'historien n'est pas le passé, c'est un passeur, c'est Charon et sa lanterne, un éclaireur dans la nuit.
Alors j'ai fait des études, obtenu un master recherche en histoire et là j'aurais aimé passé l'agrégation. Mais plusieurs aléas viennent perturber ce projet mais j'en donnerai que les "meilleurs". En effet j'aurais aimé faire du...cinéma. Être acteur. Une autre passion. Aussi suis-je confronté à des sentiments d'illégitimité quant à mes ambitions d'être historien ou même prof dans le Secondaire. Fils d'une famille très modeste, le seul dans ma famille proche à avoir fait des études, je n'ai jamais été à mon aise dès que j'accédais à des cercles intellectuels et sociaux bien supérieurs à ceux que j'ai connus. A vrai dire, je suis fatalement prisonnier de mes origines. Si vous vivez ou avez vécu cette expérience, manifestez vous. Pour l'heure, je m'excuse pour la longueur de cette présentation mais je suis content d'être des vôtres !