Walsingham a écrit :
1) Le japon disposait d'une proto-bourgeoisie/classe moyenne sur laquelle le pouvoir a put s'appuyer. Le Japon était plus proche de l’Angleterre de 1700 que de l'Angleterre féodale de 1200. Ainsi "l'écart" était moindre que pour d'autre pays avec une organisation plus inégalitaire et il y a avait plus de personnes "éduquées" qui ont put lancer des entreprises, aider dans l'administration,
C’est certain, mais c’était aussi le cas pour d’autres pays, Chine et Turquie en premier lieu. La Chine a attendu Deng Ciao Xiaoping pour décoller.
Walsingham a écrit :
2) Le japon disposait de beaucoup d’artisans très doués. Par exemple, vers 1600 les japonais ont mis la main sur des arquebuses portugaises, ils ont bien vite copié le système et, selon certaines sources, au moment de la fermeture des frontières il y aurait eut plus d'arquebuses au Japon que dans le reste du monde. C'est un exemple un peu extrême (et pas super sourcé mais il y avait définitivement pléthore d’arquebuses au Japon), mais cela montre bien que les savoir faire industriels ou proto-industriels étaient déjà maîtrisés
Les mêmes savoir-faire techniques existaient aussi au moins en Chine, dans les Indes ainsi que dans l’empire ottoman.
Les premières arquebuses furent été introduites au Japon vers les années 1540.
Au Japon, on donne le nom de
tanegashima aux arquebuses comme en Russie on donne le nom de kalachikov aux pistolets-mitrailleurs.
Les mémoires de Fernao Mendes Pinto (Pérégrinations) en font mention. Pinto raconte avoir atteint l’île de Tanegashima en 1542 ou 1543 sur un navire chinois en compagnie de deux autres Portugais et y être resté un peu plus de cinq mois. L’un de ses deux compagnons aurait remis une arquebuse au seigneur de l’ïle, Tanegashima Tokitaka. Il précise ensuite que «
ses sujets prirent le modelle de celle-cy pour en faire plusieurs autres » et qu’à son départ, cinq mois et demi plus tard, il y avait déjà plus de six cent arquebuses dans le pays. En 1556, comme il était revenu au Japon, on lui affirma que, dans la capitale de la province de Bungo, il y avait plus de trente mille arquebuses et que, dans tout le Japon, il y en avait plus de trois cent mille. On voit par là, poursuit Pinto, «
quelle est l'inclination de ce peuple, et combien il est addonné naturellement à la milice, à laquelle il prend plus de plaisir que ne font toutes les autres nations dont nous auons cognoissance ». Ces chiffres doivent bien sûr être pris avec prudence. Disons que les Japonais se sont mis à fabriquer des arquebuses en grand nombre. La période était très agitée.
Les Pérégrinations de Fernao Mendes Pinto sont plausibles et concordent avec les sources japonaises qui sont la Chronique des Armes à feu (
Seppôki rédigée en 1606 par un moine zen, les annales de la famille Tanegashima et aussi celles de la famille du forgeron Yaita Kiyosada. Ce dernier eut besoin de l’aide d’un forgeron portugais venu l’année suivante lui expliquer comment confectionner le bouchon vissé qui fermait le canon. Selon la légende sa fille Wakasa fut mise à contribution : Yaita Kiyosada la donna en mariage à l’un des Portugais venus apporter les premières arquebuses pour obtenir en échange les secrets de fabrication qui lui manquaient. Le dévouement de la jeune Wakasa est commémoré par une statue érigée dans la ville de Nishinoomote.
Il est cependant vraisemblable que des Japonais aient été en contact avec des Européens avant 1542 et que des armes à feu aient été introduites et reproduites confectionnées en divers lieux sans qu’il en soit resté de traces écrites.
Walsingham a écrit :
3) Un état en paix depuis longtemps. De 1600 à 1850, le Japon a été stable ce qui a permit une accumulation des richesses, un développement des villes et campagnes,... Cela participe aussi à permettre au Japon d'avoir les ressources économiques et humaines nécessaires
Contrairement à la Chine qui elle aussi, dans le même temps, s’était isolée du reste du monde, la société japonaise a connu une sorte de siècle des Lumières qui a commencé à la fin du 18e siècle malgré une structure politique restée figée.
Walsingham a écrit :
4) Des chefs charismatiques, volontaires et visionnaires avec des entourage de qualité. C'est un exemple très claire de changement de la société venant d'en haut (et globalement accepté par la population)
La classe des guerriers s’étaient transformée en une classe de fonctionnaires. Il y a eu des chefs, il y en a toujours, mais il y a eu surtout beaucoup d’éminences grises qui ont fait profiter la nation de leurs talents.