Il existe d'autres relictes glaciaires ici et là. A commencer par le renne !
Tous les hommes n'ont manifestement pas migré vers le nord en courant après leurs proies, la pression de chasse n'a pas été absolue... Et le boeuf musqué n'est pas un gibier facile.
Nous n'avons pas de connaissances assez précises pour déterminer les facteurs qui font qu'une espèce glaciaire survit en remontant vers le nord avec la toundra ou non. Dans le cas du renne, le nombre a certainement joué.
Il y a cependant un point qui me donne à penser que l'action de l'homme a pu être assez décisive. Toute cette faune de grands herbivores, abondante, puissante, énorme consommatrice de végétaux, aurait pu être à même d'endiguer sur de larges espaces le boisement par son pâturage. D'autant plus que la montée du niveau des mers a noyé de vastes herbages (la mer du Nord) et donc concentré les animaux sur une zone plus réduite.
A notre époque, dans l'Europe dépourvue de grands brouteurs sauvages, toute zone abandonnée retourne spontanément et rapidement à la forêt. Mais à la fin du Paléolithique ? Les hommes ont-ils eu une influence aboutissant au même résultat, en lieu et place d'un complexe équilibre dynamique de zones boisées et ouvertes ?
Ou bien le réchauffement et le boisement ont-ils "submergé" les grands herbivores, amenant leur recul, leur repli, et la disparition d'une partie de ces espèces ?
Pour trancher cela, il faudrait des densités, des données de consommation... que je n'ai pas, et j'ignore si on les a, si on les aura un jour.
En tout état de cause, quelle autre hypothèse que l'action de l'homme expliquerait l'absence de quelques populations-relictes de mammouths en Sibérie ou Nouvelle-Sibérie - où l'on a retrouvé des fossiles postérieurs de plusieurs millénaires à la disparition en Europe moyenne, d'ailleurs ?