Châtillon a écrit :
Voulez vous dire que l'on ne pouvait pas voir une Vénus dénudée dans une chambre de réception ou une anti-chambre ? En faite, je me demandais si ce genre de peinture ne pouvait-il pas être accroché dans la chambre du roi ?
Peut-être bien que si ! Enfin, je ne sais pas où le prude Philippe II a placé le tableau du Titien « Diane et Actéon », mais en lui commandant une oeuvre sur ce thème, il devait savoir à quoi s’attendre. Titien a pris des risques probablement, mais le fait est que le roi a accepté l’oeuvre. Pourtant, c’est selon moi une des oeuvres les plus érotiques du XVIème : regardez le rideau qui s’ouvre, dévoilant des nudités pas si effarouchées que cela ! Regardez ces poses on ne peut plus maniéristes, regardez Actéon transformé en voyeur, seul personnage vêtu de la scène : ne vous fait-il pas penser au Déjeuner sur l’herbe de Manet, dont on sait le scandale qu’il a provoqué ?
Citer :
Je ne crois pas qu'il y ait eut une telle liberté iconographique au XVIIIe !?
Je cois au contraire que le XVIIIème siècle est un feu d’artifice de sensualité !
Voilà par exemple une "Diane sortant du bain" de Boucher. mais on peut citer aussi la "Diane au bain" de Watteau, "le verrou" ou "Les baigneuses" de Fragonard etc...
En ce qui concerne plus proprement l'art religieux et la sexualité, j'ai un exemple frappant au XVIIème siècle avec "L'extase de Ste-Thérèse"du Bernin, dans la Chapelle Cornaro de l'Eglise Santa Martia della Vittoria à Rome:
Bernin interprète ici le récit de Ste-Thérèse d'Avila lorsqu'elle reçut la grâce. Pose renversée, pied qui glisse délicatement, lèvres entrouvertes, elle s'abandonne totalement à la flèche qui va la transpercer. Belle métaphore non ? Ce n'est pas un nu certes, mais combien plus évocateur !Dans le récit qu'elle nous donne de cette expérience mystique, la sainte parle aussi d'une douleur intense, qui était en même temps un plaisir indicible...Et tout cela dans une église...