La loi (il me semble que c'est dans le code général des impôts, mais pas moyen de retrouver l'article) impose qu'on ne puisse faire plus de 12 tirages d'oeuvres originales (8 numérotés 1 à 8 et 4 "épreuves d'artiste", non commercialisables, numérotées I à IV), sauf disposition particulière. Les tirages suivants sont des oeuvres de série. On peut aussi demander qu'une oeuvre soit multiple (+ de 12 exemplaires, nombre déterminé par l'artiste dès le départ) ou pièce unique (une seule fonte). Un texte important : le Code de déontologie des Fondeurs d'Art.
Cette idée d'un tirage limité a émergé au début du XXe siècle, après des procès compliqués, la législation étant absente sur le sujet. Evidemment, ce n'était pas du tout le cas dans l'antiquité ; à partir du moment où on a maîtrisé la fonte à cire perdue perdue sur négatif (au début du Ve s. av. J-C., si mes souvenirs sont bons), procédé qui n'exige pas la destruction du moule, on pouvait faire de nombreux tirages. Néanmoins, étant donné le peu de bronzes conservés (fontes, destructions...) et le quasi-silence des sources à ce sujet (la sculpture étant affaire de "technitaï", et non une activité noble, de manière schématique bien sûr), je ne sais pas si on a trace de telles pratiques. Au contraire, le tirage à plusieurs exemplaires est attesté pour la céramique, souvent de qualité moyenne voire médiocre utilisée en grand nombre (cf. figurines de Tanagra, qui servaient d'ex-voto, par exemple).
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