Valois a écrit :
Personnellement, j'ai une préférence pour les films de Sergueï Eisenstein. Je n'ai pas encore eu l'occasion de voir tous ses films mais La Grève et Le Cuirrasse Potemkine sont excellents.
Je crois qu'en effet les films d'Eisenstein sont très représentatifs du cinéma russe en général, et tout particulièrement du cinéma soviétique. Je n'ai hélas pas vu
la Grève ni le
Cuirassé Potemkine mais en revanche, je peux citer
Alexandre Nevski (1938) et
Ivan le Terrible, (1942-1946) dont Nikolai Tcherkassov a le rôle-titre. Le premier est un modèle de la propagande stalinienne. D'ailleurs, Staline, satisfait du film, dira : "finalement, Eisenstein, vous êtes un bon Bolchevik !". L'histoire est remaniée afin que l'on puisse y tirer un lien avec le présent et éclairer le conflit qui oppose alors l'URRS à l'Allemagne, et ce avant le pacte de non-agression entre les deux nations (1939). Les russes à l'époque d'Alexandre Nevski (XIIIe siècle) doivent lutter contre les chevaliers Teutoniques (ce qui ne fut pas le cas). Adversaires aux allures infernales, pratiquement mécaniser, jetant les bébés aux bûchers ! A l'image de l'armée allemande en sommes (tel qu'il veut le montrer, bien sûr). Inutile de préciser que les russes sont quand à eux d'humbles paysans devant prendre les armes presque contre leur gré !
Néanmoins, Eisenstein, à la différence de l'américain D.W. Griffith (dont il reprend les formules décoratives), Eisenstein habille ses soldats russes de couleurs sombres, alors que l'ennemi est en blanc. Dans
La naissance d'une nation (1915), de Griffith, le ku-klux-clan est tout de blanc vêtu et représenté glorieusement.
La musique étant celle du grand Prokofiev !
Le second raconte l'histoire d'Ivan le Terrible, qui s'appuie ici sur le peuple pour mener à bien ses projets (lutter contre le complot des boyards). On peut donc aisément faire un parallèle avec le régime absolu du parti stalinien. Et par la suite, le réalisateur montre un tsar en proie aux doutes dû à sa fonction, il dénonce une certaine fragilité de la part de son personnage. Cela ne plaira pas au régime, qui censurera le film jusqu'en 1958.
Après ce long texte, dont vous m'en voyez désolé pour vos yeux (hélas pour eux, j'avais beaucoup à dire
) je vous souhaite de visionner de bons films !!