Ce tableau s'inspire d'Ophélie, héroïne malheureuse du Hamlet de Shakespeare. C’est un tableau que j’ai toujours aimé, oeuvre du peintre préraphaélite britannique sir John Everet Millais, représente le corps d'Ophélie que flotte sans vie sur un étang au milieu d'une nature verdoyante et luxuriante...
Les Pré-Raphaélites repoussent le réel trop banal et s’inspirent des légendes, des allégories... et composent des toiles qui reflètent un sentiment nostalgique du passé. Ils puisent leurs sujets dans la nature et la littérature, entre autre dans la dramaturgie de Shakespeare. Les tableaux sont silencieux et statiques, ils mettent en scène des figures songeuses et gracieuses, peintes avec des tons clairs et un réalisme minutieux et détaillé. L’exécution lisse et patiente s’inspire des peintres du Quattrocento.
L'image est étonnante de vérité, l'expression du visage oscille entre l'inconscience et la mort, la végétation est reproduite avec une exactitude surprenante, certaines plantes et fleurs ont une signification symbolique. Le décor fut peint au bord d'une rivière du Surrey, pendant des mois. Millais fit poser son modèle, Elisabeth Siddal, dans une baignoire remplie d'eau tiède dans son atelier. Elisabeth Siddal travaillait comme apprentie chez un modiste. Activité si peu rémunératrice que nombre d’entre elles posaient pour des artistes. C’est ainsi que Lizzie servit de modèle pour la célèbre Ophélie de Millais. Ce dernier l’avait fait s’allonger toute habillée dans une baignoire dont l’eau était plus ou moins chauffée par des bougies posées en dessous. Ce qui n’empêcha pas Miss Siddal de contracter une pneumonie. Son père menaça de poursuivre le peintre qui dut se résoudre à régler les honoraires du médecin.