Cimabue (1240-1302) est le premier artiste étudié par Giorgio Vasari dans les Vite. C'est le premier peintre italien qui essaie de s'arracher à la "manière grossière des grecs" (sous entendu au style byzantin qui domine alors l'art italien). Il est le maître de Giotto et a de nombreux contacts avec Niccolo Piscino.

La Maesta conservée au musée du Louvre a été réalisée entre 1270 et 1272, il s'agit, comme nous en renseigne Vasari, d'un retable destiné à l'église San Francesco de Pise.
C'est un retable monoptyque en bois peint a tempera. Le cadre est composé de vingt-six médaillons. la sujet principal est une Vierge à l'Enfant en majesté, comme le montre le trône glorieux sur lequel elle est assise. elle porte une tunique rouge et un manteau bleu comme le veut la convention en matière de représentation de la Vierge. Plus que la Vierge, c'est le Christ qui est représenté en majesté, la vierge est la "sede gloriae" de son fils. Il esquisse d'une main le geste de la bénédiction, et dans l'autre il tient le volumen représentant la loi. Tout autour, les anges, représentent la cour celeste adorant le Christ.
On est ici dans une tradition typiquement byzantine comme on peut le voir avec le fond d'or orné de motifs géométriques, l'importante présence de la symétrie, la forte stylisation des personnages et l'absence de tentative de perspective. On peut la comparer avec une des nombreuses représentations de la théotokon que l'on trouve en mosaïque dans les églises byzantines.
Les historiens de l'art notent un certain nombre de "ratés" dans cette oeuvre comme l'antinaturalisme des drapés, la mauvaise reproduction de l'anatomie. Toutefois, on est ici confronté a une palette très douce.

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"Je ne me dissimule point que la Monarchie ne pourrait reprendre son éclat que par un coup de vigueur; mon frère ne le fera pas, et sûrement, je ne me permettrais pas de le lui conseiller."
29 mai 1789

Une précision, plutot que le terme de sede gloriae employé par Philippe ELisabeth, c'est le terme de Sedes Sapientiae qui prévaut plus évoquer les Vierge portant l'Enfant sur les genoux, "trônes de sagesse", par comparaison avec les sculptures de la même époque.
Quelques ajouts concernant cette oeuvre: l'influence néobyzantine qui marque l'art de Cimabue s'explique par l'arrivée d'artistes grecs en Italie: perspective hiérarchique ou dite aussi inversée (et non absence de perspective), hiératisme des corps, absence de volumes sous les drapés, emploi de la peinture a tempera, visages stéréotypés car idée que l'homme est à l'image de Dieu. La recherche de corporéité de Cimabue est issue de celle des Pisano touchés par les sarcophages romains et qui veulent dépasser le plan vers le haut relief et la ronde bosse.