Je suis en train de lire un petit essai où l'auteur s'entretient avec Jean Clottes, grand spécialiste de l'art pariétal. Jean Clottes estime que l'histoire de l'art n'a sans doute jamais été très linéaire : certaines techniques ont été inventées, oubliées, réinventées ailleurs. Sur le coup, j'ai trouvé l'idée pleine de bon sens (appliquée aux bronzes antiques, elle pourrait peut être expliquer pourquoi les bronzes chinois atteignent dès le départ ou presque la perfection) et originale (il me semble que les ouvrages consacrés à l'histoire de l'art ont toujours une approche linéaire). Qu'en pensez-vous ? Est-ce une question qui fait débat chez les historiens de l'art ou bien est-ce une évidence ?

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"Lisez, éclairez-vous, ce n'est que par la lecture qu'on fortifie son âme." - Voltaire
"Historia vero testis temporum, lux veritatis, vita memoriae, magistra vitae." De oratore - Cicéron

Il semble que dans la plupart des activités humaines, le progrès si progrès il y a, n'est pas linéaire.
Du fait notamment des fluctuations éconoliques et des guerres, il y a des préiodes de 'régression' et de progression si tant est que ces qualificatifs puissent être appliqués à l'art.
Par exemple dans le domaine technologique il y a eut des régressions, après la chute de l'empire romain, mais également en Chine.
En particlier parce que les crises économiques ont parfois rendus plus difficiles les études, l'achat de livres, la réalisation de enouveaux progrès.
Il est clair par exemple que la première guerre mondiale a marqué au plan artistique un certaine rupture, peut-être parce que les évolutions économiques qui ont suivit ont fait que les réalisations artistiques étaient trop coûteuses notamment étant donné l'évolution des salaires.
De plus les mentalités évoluent.

L'histoire de l'art "classique" (issue de Vasari et de Panofsky) a effectivement une conception très linéaire de l'histoire, où les choses s'enchaînent de manière régulière logique.
Mais il existe aussi toute une tradition qui refuse ce modèle de temporalité, dont le maître n'est autre qu'Aby Warburg, un homme passionant sur lequel je pourrai parler des heures... Il a notamment été remis sur le devant de la scène en France par les travaux de Georges Didi-Huberman (cf, sur votre question: Devant l'image, Devant le temps et L'histoire de l'art au temps des fantômes).


Pour Warburg, ce ne sont pas tant les techniques que les formes elles-mêmes qui s'oublient et renaissent: c'est la Nachleben (survivance, ou revenance) des formes antiques, qui l'a occupé toute sa vie.

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"Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).

Oui elle l'est juste qu'à un certain point.

Ayant fait mes études universitaire en enseignment des arts, je peux tenter de répondre à ta question du mieux que je peux. Du point de vue Outre-Atlantique, puisque je suis résidente et citoyenne québécoise, dans quelques un de mes cours, lorsque j'étais aux études, nous nous questionnons en effet sur les mouvements et courants des siècles de l'histoire dans l'art, mais d'un point de vue actuel.

Encore aujourd'hui, oui il existe des courants artistiques qui se distinguent des autres. Cependant, je peux te dire qu'il se passe effectivement une non continuité au niveau de la conception que l'on se fait de l'art dans certains domaines ou plus communément une sorte de rupture apparaît dans la définition que l'on se fait de l'art. De par ma formation, je me se questionnée au sujet des fondements de la peinture et de la sculpture actuelle.

Depuis quelques décennies, nous explorons divers champs et les métissons parfois toutes les formes d'art à un tel point où l'on se demande ce que l'on fait entre dans un domaine plus concis. Il existe un art nouveau qui se nomme "installation" et cela illustre bien l'idée que je veux t'exprimer. Ce dernier est un mélange de sculpture, peinture qui peut être bidimentionnelle et tridimentionnelle. Donc, non loin de l'aspect architectural que l'on se fait d'une sculpture.

Un mot, qui selon mon avis, résumerait bien le siècle dernier du point de vue artistique et celui qui se poursuit présentement : "Éclatement"

Bref, l'art sous toutes ses formes est un peu comme la symbolique du serpent Ouroborous qui se mord la queue. Il revient par cycle et s'influence mutuellement des siècles et des champs déjà existants en se réinventant sans cesse.

Est-ce qu'il n'y a pas des époques sans artistes et où les techniques artitistiques sont confondues avec les techniques artisanales ?