Je ne pense pas que Marchal soit le fondateur du journal car il est indiqué dans la notice biographique qu'il est resté pendant vingt ans directeur du
Petit Colon qu'il avait fondé en 1878 en Algérie. Or, le titre dont il est question a été fondé en 1889.
En effet, j'ai trouvé sur le site de la B.N.F. (Bibliothèque nationale de France) la notice d'information du titre exact que Topo91 a acquis. Cela m'a pris un peu de temps, car il y a une douzaine de titres
La Jeune République :
Type : texte imprimé, périodique
Titre(s) : La Jeune république [Texte imprimé]. ″Quotidien″. 7 mai 1889-9 avr. 1890 [I-II, n° 1-326]
Publication : Paris : [s.n.?]
Description matérielle : , gr[and] fol[io]
Note(s) : Réd. Georges de Labruyère
Notice n° : FRBNF32795927
Consultable sous deux formes : exemplaires originaux ; micro-film.
Sur Georges de Labruyère (1) : journaliste élégant, Labruyère introduit dans la presse française un nouveau genre (venu des États-Unis) : le reportage sur le vif. Licencié en 1885 par
L'Écho de Paris, il est engagé par la célèbre Séverine — avec qui il entame une liaison amoureuse alors qu'elle se marie avec un autre — pour
Le Cri du Peuple. Condamné en 1890 à 13 mois de prison pour avoir permis l'évasion d'un anarchiste/nihiliste polonais (dont il trace le portrait pour
L'Éclair, son nouvel employeur), il est acquitté en janvier 1891.
Le Tome III de l'
Histoire générale de la presse française donne les indications suivantes, pages 341 & 345 : «
La Cocarde fut lancée le 13 mars 1888 par Georges de Labruyère, ancien secrétaire de rédaction du
Cri du Peuple de Séverine, avec l'aide de Grammont et de Mermeix : elle fut l'un des organes les plus dévoués du boulangisme, ce qui lui valut bien des rancunes de
la Presse et de
l'Intransigeant. Après 1890, le titre survécut [...]. Un des premiers exploits journalistiques de
l'Éclair fut le récit par Georges de Labruyère de son voyage de Paris à Trieste pour accompagner en bateau vers les États-Unis, Palewski, l'anarchiste russe, assassin du général russe Seliverstoff, que recherchaient toutes les polices d'Europe. Cela valut à Labruyère une condamnation à 13 mois de prison [...]. [Ce journal] accordait beaucoup de place aux informations financières [...] et à l'antisémitisme. [...]
L'Éclair fut l'un des organes antidreyfusards les plus violents [...]. »
À la lecture de ces informations, j'ai au final l'impression que
La Jeune République a été un journal fondé dans la perspective des élections législatives de l'automne 1889 (à fort enjeu, notamment à Paris). Je me demande s'il n'aurait pas de fortes accointances avec ce qu'il reste du boulangisme. Peut-être que la lecture des articles de l'exemplaire de Topo91 pourrait donner des indications à ce sujet.
(1) Sources :
http://perso.orange.fr/michel.onfray/Auffret24mars05.pdf
http://www.bibliomonde.com/pages/fiche-livre.php3?id_ouvrage=4375&texte_aff=infocomp