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Message Publié : 16 Oct 2008 22:23 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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Beaucoup d'auteurs mentionnés dans le premier post évoquent pour moi des Livres de poche aux pages jaunies, où le logo est figuré sur fond noir et non rouge, et où la première page porte un nom familial suivi d'une date comprise entre 1965 et 1970 :oops:
Je n'ai pas besoin d'aller bien loin pour récupérer ces volumes, quand je ne les ai pas déjà rapatriés. lol
Il y a un peu de tout dans les titres que vous mentionnez. Si les Mauriac, Cesbron, Gheorghiu, Pasternak, Pearl Buck et consorts, semblent glisser dans l'oubli (trop "de leur temps" ? encore que "La Vingt-cinquième heure" était dramatiquement prophétique), j'ai étudié au collège (1986-90) Camus, Sartre, Giono, Vercors, et je crois que tout ou partie de leur oeuvre figure au panthéon des classiques.
"Vie des martyrs" de Duhamel figure en bonne place au rayon PGM de mes étagères de marque suédoise, "La mort est mon métier" de R.Merle à celui du dessous, "Les croix de bois" est un classique sur la Grande Guerre.
Huxley ? il me semble plus imprudent que jamais d'oublier son "Meilleur des mondes".

Dans les "foires aux livres", je suis en revanche surtout marqué par les masses énormes de ce qu'on appelle aujourd'hui polars et thrillers; déjà des couvertures où dominent le noir, le jaune et le rouge, des pseudonymes US qui sonnent comme un fusil qu'on arme, des titres qui claquent en coup de fouet, des polices agressives (à tous les sens des deux termes), et l'oubli, bien entendu. Le même qui attend les couvertures de même couleur qui font les têtes de gondole du siècle nouveau...


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Message Publié : 17 Oct 2008 12:41 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
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Citer :
semblent glisser dans l'oubli (trop "de leur temps" ? encore que "La Vingt-cinquième heure" était dramatiquement prophétique), j'ai étudié au collège (1986-90) Camus, Sartre, Giono, Vercors, et je crois que tout ou partie de leur oeuvre figure au panthéon des classiques.


Merci de vos commentaires, Cuchlainn. Figurer au panthéon des grands classiques n'implique malheureusement pas d'avoir encore d'assez nombreux lecteurs. Parmi les noms que vous citez, il me semble que Camus doit sortir assez souvent des rayons des bibliothèques; pour Giono, c'est moins sûr. Le maréchalisme, le côté "la terre ne ment pas", je n'ai pas l'impression que cela parle encore à beaucoup de gens, sauf peut-être quelques fans de José Bové. :P


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Message Publié : 17 Oct 2008 12:56 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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Ce sujet m'a fait réfléchir à la question; et en effet sa vision de la ruralité apparaît aujourd'hui un peu dépassée. Même chez les fans de José Bové...


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Message Publié : 17 Oct 2008 13:26 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 23 Oct 2004 9:14
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Localisation : village des Pyrénées
1- dans le sujet :
Citer :
vision de la ruralité

ça me fait penser à un autre : René Bazin. Déjà, les titres : "La terre qui meurt", "le blé qui lève"
2- hors sujet :
Citer :
les fans de José Bové...

que je ne suis pas (disons pas forcément ou pas entièrement). Mais : avez-vous bien écouté ou lu ce que dit ce personnage ? êtes-vous sûr que sa vision de la ruralité, à lui, est celle de Giono ? Si on regarde le fond derrière le personnage et les actes médiatiques, peut-être qu'il est plus moderne que ce qu'on croit. J'ai lu il y a quelques années un reportage un peu ironique, sur sa maison de Larzac autosuffisante en énergie. Aujourd'hui, j'ai entendu une publicité (de GDF Suez, je crois) proposant ça.

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"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)


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Message Publié : 17 Oct 2008 17:30 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
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Localisation : Centre
Ma remarque était assortie d'un smiley, Dédé!
Cela dit, je n'ai rien contre les évocations littéraires de la ruralité d'autrefois, tout dépend comment c'est fait.
J'aime assez les écrivains régionaux, Genevoix, Jean Gaulmier que j'ai eu le plaisir de fréquenter, Erckmann-Chatrian, chantre de l'Alsace, Eugène Le Roy, l'auteur de Jacquou le Croquant qui a fait sa réapparition dans les bibliothèques suite à la série télévisée, Anatole Le Braz qui a recueuilli et écrit de fascinantes légendes bretonnes--si vous aimez les histoires à faire dresser les cheveux sur la tête: ankou, intersignes, blêmes apparitions sur la lande, c'est à lire.
Ce qui m'énerve chez Giono, et ne me donne aucune envie d'aller y remettre le nez, c'est son côté moralisateur, pétainiste et prêchi-prêcha: son apologie de la paysannerie--type humain dont les solides vertus sont données en exemple comme seules pouvant amener la régénération de la France urbaine corrompue par les mauvais bergers--me semble aussi indigeste que celle du prolétariat par certains écrivains marxisants.


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Message Publié : 17 Oct 2008 18:59 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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Brève parenthèse. Lorsque j'ai fait mes études d'ingénieur agricole, cad entre 1995 et 1998, Bové et sa Confédération paysanne nous étaient décrits comme des acteurs émergents proposant au tout-productivisme des alternatives techniques crédibles et faisables, pour une production agricole se détachant des excès de l'hyperproductivisme.
L'élargissement du combat de ce personnage, la dimension médiatique qu'elle a pris alors, fait oublier ce point, à mon avis, essentiel. Ce n'est pas un pur militant déconnecté du terrain. C'était et c'est toujours une personne compétente en techniques agricoles. On aime ou on n'aime pas le personnage et ses positions, c'est hors du champ de ce forum, mais il n'y a pas lieu de nier ce point.

Sinon, et bien, ce sujet me donne surtout à penser que... le temps passe. Des auteurs célébrés en leur temps sont oubliés, et nous découvrons ainsi qu'ils faisaient partie de ces artistes trop liés à leur époque pour survivre. Ils ont un rôle, bien entendu, dans la sphère des arts, mais c'est le plus ingrat. On les oubliera, et, pire ! le fait qu'ils n'aient pas survécu à leur époque sera la preuve qu'ils n'étaient que des artistes de second plan. Ainsi, on négligera le fait qu'ils aient pu avoir, en cela même qu'ils étaient "liés à leur époque", une influence considérable... en un moment donné.

Mais quelquefois, ces artistes ont leur revanche. Dans le domaine musical, les compositeurs français du XVIIe et début XVIIIe, les Charpentier et les Delalande, les Couperin, les Sainte-Colombe et les Marais, ont connu une longue éclipse : incapables de "survivre à leur époque", de survivre à la viole, au clavecin. Vercors plaçait dans la bouche de "son" officier allemand une opposition entre la France des écrivains et l'Allemagne des musiciens. Et puis, grâce à quelques musicologues, ces compositeurs sont ressortis de l'oubli, et se révèlent pas si obsolètes que ça.


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Message Publié : 06 Mai 2009 22:15 
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Plutarque
Plutarque

Inscription : 11 Fév 2009 20:01
Message(s) : 142
Pour ma part, je relis toujours avec autant de plaisir Daphné du Maurier. Ses héroïnes, notamment celle de l'Auberge de la Jamaïque, préfigurent le statut actuel de la femme; elles sont libres, décidées, volontaires et ne s'en laissent pas facilement conter. Mon livre préféré : "La Crique du Français" qui se passe dans l'Angleterre du XVII°s. mais qui raconte une histoire finalement très moderne. Un film avait été tiré de ce livre intitulé "L'aventure vient de la mer" avec Olivia de Havilland. Film que je n'ai d'ailleurs jamais vu.


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Message Publié : 19 Août 2009 15:32 
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Thucydide
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Inscription : 24 Juil 2007 11:03
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Je viens de re-relire avec toujours autant de plaisir ''La nuit indochinoise'' de Jean Hougron,
un auteur qui me semble bien oublié...
Pourtant il y a la dedans du souffle, du style et une vraie réflexion sur la vie des français en indochine.
On le trouve peut être encore en collection Bouquins.


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Message Publié : 19 Août 2009 15:38 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
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Localisation : Centre
Merci Zorglub. Quels sont les autres écrivains "coloniaux" qui ont eu leurs heures de gloire et qui méritraient encore d'être lus?


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Message Publié : 19 Août 2009 16:03 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 15 Nov 2006 17:43
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Localisation : Lorrain en exil à Paris
Tonnerre a écrit :
Merci Zorglub. Quels sont les autres écrivains "coloniaux" qui ont eu leurs heures de gloire et qui méritraient encore d'être lus?



En France je ne sais pas, mais en Angleterre, le toujours merveilleux Rudyard Kipling.
Le nom de Hella Haase, néerlandaise d'Indonésie me revient aussi.

_________________
"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."


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Message Publié : 20 Août 2009 10:29 
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Thucydide
Thucydide
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Inscription : 24 Juil 2007 11:03
Message(s) : 40
Localisation : Pantin 93
Parmi les ''écrivains coloniaux''
il faut lire Azizah de Niamkoko écrit par henri Crouzat.
Une satire de la vie coloniale au moment des indépendances.

C'est très finement observé avec beaucoup d'humour.


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Message Publié : 20 Août 2009 10:58 
Citer :
Sinon, et bien, ce sujet me donne surtout à penser que... le temps passe. Des auteurs célébrés en leur temps sont oubliés, et nous découvrons ainsi qu'ils faisaient partie de ces artistes trop liés à leur époque pour survivre. Ils ont un rôle, bien entendu, dans la sphère des arts, mais c'est le plus ingrat. On les oubliera, et, pire ! le fait qu'ils n'aient pas survécu à leur époque sera la preuve qu'ils n'étaient que des artistes de second plan. Ainsi, on négligera le fait qu'ils aient pu avoir, en cela même qu'ils étaient "liés à leur époque", une influence considérable... en un moment donné.


En est-ce ainsi d'Olivier de Serres que vous devez probablement connaître si vous avez étudié l'agriculture. Il fut jadis très connu pour son "Théâtre d'agriculture et mesnage des champs". Cette œuvre peut-elle encore se trouver?


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Message Publié : 20 Août 2009 11:07 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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Difficile de ne pas le connaître vu que l'école était située Boulevard Olivier de Serres lol
Un coup de Google : ce livre est toujours édité et dispo chez Amazon !


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Message Publié : 20 Août 2009 13:22 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
Message(s) : 2720
Localisation : Centre
D'autres écrivains coloniaux:

d'abord Pierre Loti, plus connu pour "Ramuntcho" mais dont les romans coloniaux, dont "Madame Chrysanthème" et les essais comme "Au Maroc", "La Turquie agonisante" et "L'Inde sous les anglais" pourraient présenter un intérêt historique et peut-être même littéraire.
Claude Farrère, écrivain maritime et colonial comme Pierre Loti, extraordinairement prolixe, auteur de romans aux titres évocateurs comme "Fumée d'Opium", "Les petites alliées" (le fantasme sexuel des Occidentaux sur les femmes orientales), "Croquis d'Orient", "Stamboul", "Lyautey l'Africain", etc.
Ernest Psichari, militaire de profession, auteur de "Pays de soleil et de sommeil", "Les voies qui crient dans le désert". Auteur de cette phrase inoubliable: "la tête du noir est faite pour porter des caisses, celle du blanc pour penser".
A quoi répond celle d'André Gide: "moins le blanc est intelligent, plus le noir lui paraît bête."
Il faut vraiment être poussé par une vive curiosité pour avoir envie de s'engager dans un tel déversement de vues aussi datées, sans avoir le moindre espoir d'y trouver une quelconque qualité littéraire pour faire passer la pillule. :((


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Message Publié : 21 Août 2009 10:05 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 15 Nov 2006 17:43
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Localisation : Lorrain en exil à Paris
Vous êtes vache Tonnerre, Loti est un excellent écrivain!

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