Jerôme a écrit :
D'autre part, on m'a adit que la loi (française) de 1949 contrôlant les publications destinées à la jeunesse avait bénéficié d'un fort soutien de la gauche, y compris du parti communiste, dans le but de freiner l'entrée de productions américaines vues comme vulgaires et immorales. Ce qui aurait protégé le marché français de la BD des importations au moins jusqu'en 1968. Est-ce bien exact ?
Vous nous donnez une occasion de démythifier un peu la loi de 1949 conçue comme une barrière contre l'envahisseur culturel américain.
Grâce à votre sujet, je suis allé un peu fouiller la manière dont les débats parlementaires se sont déroulés.
La première raison est sans conteste une inquiétude face à l'augmentation de la délinquance juvénile.
Certes, à l'occasion des débats, il a été pointé que les histoires de gangsters étaient plutôt américaines, et la première mouture du texte comportait un quota maximal de productions étrangères. La corporation des dessinateurs aurait adoré ce quota pour les raisons que l'on devine sans peine.
Oui mais, voilà, rien dans le texte final ne fait référence aux production étrangères. La loi de 49 se veut protectrice de la moralité des enfants, point.
Et dans les faits, le ministère de la Justice depuis 70 ans a censuré plus de BD belges et françaises que de BD américaines.
http://www.persee.fr/doc/enfan_0013-754 ... m_6_5_1283De toutes façons, ce rôle de digue officiel ou officieux devant une déferlante de l'
american way of life aurait-il été nécessaire?
Il est tentant de penser qu'il en va de la BD comme du cinéma ou de la musique.
Mais je suis un grand optimiste: la BD européenne est toujours puissante en Europe aujourd'hui, dans un marché tout à fait libre.
Donc, je laisse le bénéfice du doute au neuvième art: à un moment (de vérité), c'est la qualité de la création et une rencontre avec un public qui "causent".
Les mangas et les comics trouvent aussi leur public, un public souvent cultivé et curieux intellectuellement pour ce qu'il m'est donné d'en juger.