Bonjour,
Je vous avais parlé, il y a quelques jours d'un livre IMPRIMATUR, dont la "suite" (sans l'être vraiment) est sorti récemment
Je vous livre ci-dessous, les impressions ressenties à la lecture de cet ouvrage, il y a deyux ans environ
Cordialement
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IMPRIMATUR .
De MONALDI Rita et SORTI Francesco. Traduit par BAUER Nathalie
Paris. 2002. Jean Claude Lattes. 644 pages.
(LIV 27)
Fruit d’un très long travail de recherches (Ils ont travaillé plus de 10 ans à rassembler les documents nécessaires), IMPRIMATUR reste difficilement classable dans l’une des catégories classiques. Certes, il s’agit d’un roman, mais ne pourrait on pas le placer dans la catégorie des livres d’érudition historique, tant les renseignements sont clairement représentés.
Le but n’est pas ici (il faudrait y consacrer quelques dizaines de pages) de résumer l’ouvrage, mais de donner envie de le découvrir. Tout se passe à Rome la Baroque, où la religion omniprésente n’a pas encore vaincu les anciennes superstitions populaires. Rome, où vivent en parfaite harmonie plusieurs classes sociales très variées. Si le théatre du récit est Rome (notons au passage, que les auteurs nous invitent à découvrir Venise, les Pays Bas, Vienne, Paris,….), l’époque est la seconde moitié du XVII ème siècle. Période trouble, puisque les grandes patries européennes se querellent pour des questions de territoire, les grandes familles luttent pour domination spirituelle (la Réforme est déjà passée par là), et tout l’Europe semble s’unir contre les deux fléaux, sévissant sur le continent : les Turcs et la Peste.
C’est dans ce contexte, que dans une petite auberge romaine, meurt mystérieusement un gentilhomme français, dont on ne sait pas grand chose. Les apparences désignent le coupable (la PESTE), alors qu’un examen un peu plus minutieux dévoile l’origine criminelle de cette disparition. Mais, les autorités, se battant contre les Turcs, et redoutant la réapparition d’une nouvelle épidémie, décident d’isoler cette auberge, et de protéger la ville en la plaçant en quarantaine. Aussi, s’instaure un huis clos, dans lesquels les pensionnaires n’ont qu’un but : prouver aux gendarmes gardant close l’auberge, que la peste n’est pas responsable de la mort de Mr de MOURAI, le gentilhomme français. Car, premier fait troublant, si il ne fait plus aucun doute que M de MOURAI a été assassiné, on voit la peste apparaître dans l’auberge…Le deuxième but de ces pensionnaires est de connaître l’identité du meurtrier et de ses motivations
L’enquête est menée par l’abbé Atto MELANI, aidé du jeune apprenti de l’auberge, un " oiselet ", et chaque personnalité fait l’objet d’une enquête minutieuse, nous conviant à découvrir les métiers, mentalités et autres supersitions de l’époque..Que dire du verrier Angiolo Brenozzi, ou du poète Stilone PRIASO, ou de Dame Cloridia, unique présence féminine…….Et, cette enquête apporte des révélations surprenantes sur le Pape Innocent XI, mais aussi sur la Cour du Roi très Chrétien, le Roi Soleil…..
Thriller médiéval, ou chaque personnage a une raison d’en vouloir à un autre, ou plane l’Histoire de nations européennes, mais aussi celle de la papauté…Intrigues, mystères, crimes, tout aide à faire de ce récit un moment d’émotion, auquel se mélange une somme impressionate d’éruditions (expliquées plus en avant dans un addendum, fort bien conçu…)
Si on peut donc redouter la lecture d’un " pavé de 640 pages ", la découverte des premières lignes nous maintient en haleine, et nous n’avons de cesse, à partir de ce moment là, que de le terminer, pour savoir ce qui s’est passé….A lire absolument.
_________________ Eric
Président de l'Association GOMER
Savoir que l'on est ignorant est un grand pas vers le savoir.
Benjamin DISRAELI
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