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 Sujet du message : Ismaïl Kadaré et l'Histoire
Message Publié : 18 Avr 2007 20:18 
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Alfred Teckel a écrit :
Dans ses nombreux romans, l'immense auteur albanais Ismaïl Kadaré prend pour fond ou pour prétexte l'histoire. Récente, ancienne, albanaise ou étrangère, elle est toujours présente, plus ou moins fortement.

Je me propose de consacrer ce sujet à ce grand auteur, et éventuellement à discuter de ses oeuvres.

Pour lancer un peu le sujet, je poste des petites chroniques que j'ai écrit sur certains de ses livres.


En espérant vous faire (re)découvrir ce très grand écrivain...


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Message Publié : 18 Avr 2007 20:19 
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Alfred Teckel a écrit :
(NB: Je précise que les "chroniques" que je poste ici sont parfois anciennes, et ne s'attardent pas forcèment sur l'aspect historique du roman...)


La fille d’Agamemnon, Livre de poche

Ismaïl Kadaré, en bon albanais, connaît à la fois sur le bout des doigts les mythes grecs et les mécanismes de l’oppression terrible qui maintint une chape de plomb sur son pays pendant 40 ans.
Dans ce très court récit, condensé en presque un seul personnage et une seule journée, il démonte et démontre comment le régime communiste parvenait à maintenir une telle terreur sur la société. Tout est vu au travers des réflexions du narrateur, lors d’une unique journée, celle qui voit sa séparation d’avec la femme qu’il aime, et son accès à la tribune du défilé du premier mai. Cette femme, il a dû la quitter, elle a sacrifié leur amour sur l’autel de la raison d’Etat. Pour permettre au père de cette fille de devenir numéro deux du régime et successeur du tyran. Le père n’a pas hésité. Iphigénie, c’est Suzana.

Bien sûr, comme toujours chez cet auteur, que je place plus que jamais parmi les très très grands contemporains, derrière une langue claire et simple, et un second degré très politique souvent (là, ce degré est explicite), se greffe encore un degré de lecture supplémentaire, philosophique.

Assurément un très bon roman, malgré sa brièveté. A noter que ce récit a été écrit en 1985 et est arrivé en France au nez de la censure. A priori, il constitue la première partie d’un diptyque complété par « le successeur ».


« Amis avec les Yougoslaves au temps de leur rigorisme le plus exacerbé, nous leur avions tourné le dos dès le premier signe de redoux. Nous avions été alliés des Soviétiques durant les pires années de la terreur stalinienne pour nous en détourner dès qu’ils avaient prudemment fait montre d’un soupçon de civilisation. Et la même chose était en train de se produire avec les Chinois. Tous, les uns après les autres, avaient fini par se détourner du mal et de l’obscurantisme. Tandis que nous, nous en demeurions les ultimes défenseurs. Nous étions devenus les chantres de la calamité, la honte de l’univers. Existait-il un autre pays comme celui-ci ? Maudit pays, trois fois maudit ! »
p.57


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Message Publié : 18 Avr 2007 20:20 
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Alfred Teckel a écrit :
Les tambours de la pluie

Ismaïl Kadaré est, selon moi, l'un des deux ou trois auteurs majeurs en Europe. Cet albanais de 66 ans, réfugié en France depuis 1990, a connu le dangereux privilège d'être un écrivain reconnu sous l'une des pires dictatures au monde, celle de l'Albanie d'Enver Hoxha, de sinistre mémoire. Ecrivain reconnu sous une dictature est un atout à double tranchant. A tout moment, la dictature peut vous broyer. Depuis la libération des régimes communistes, Kadaré peut s'exprimer directement, et non plus à mots couverts. Véritable mythe national dans son pays, Kadaré représente depuis plus de 30 ans à lui seul presque toute la littérature albanaise. C'est un grand auteur contemporain, un des meilleurs d'Europe encore en activité, avec Vaclav Havel et Saramago. Voilà pour l'auteur que, vous l'aurez compris, j'apprécie particulièrement.
Pour le livre ensuite.

Les tambours de la pluie narre le siège en 1448 de la citadelle albanaise de Kruja (que Kadaré ne cite jamais, il dit juste: «la citadelle») par les troupes du puissant empire ottoman. Assiégés pendant tout l'été, les albanais tiennent bon, aidé par les troupes de leur chef Georges Kastriote, dit Skanderberg, qui harcèlent les Turcs pendant les nuits. Une lutte acharnée, malgré les armes perfectionnées des Turcs, le tunnel creusé sous la citadelle, la coupure de l'approvisionnement en eau, les rats pestiférés envoyés pour contaminer les puits, etc. Beaucoup d'albanais tombent au combat, mais quand, septembre arrivant, les tambours de la pluie résonnent, le pacha sait qu'il est perdu, et que les Albanais ont gagné.

Roman dense et passionnant, les tambours de la pluie nous permettent de découvrir toute une galerie de personnages haut en couleurs, le pacha, le chroniqueur Mevla Tchélébi, les janissaires, Sarudja, etc.… Tout le livre se déroule dans le camp turc, hormis quelques passages rédigés par un albanais qui résume la situation.

Au-delà du simple intérêt historique, le roman est une longue métaphore de l'isolement total que connut l'Albanie dans les années 60-70, n'ayant aucune communication avec l'Occident, et soumise à un blocus terrible par les pays communistes.
Riche de symboles autant que de vérité historique, ce roman a une portée universelle par l'esprit de résistance qui s'en dégage. A lire d'urgence, comme toute l'œuvre de Kadaré.

« Leur plan semble clair. Après avoir coupé l'eau, ils nous demanderons une nouvelle fois de nous rendre. Puis, quand nous aurons refusé toute négociation, ils se résoudront à prendre la place de vive force. [...] C'est sur ce dernier assaut, qui sera sans doute le plus furieux, qu'ils ont fondé tous leurs espoirs.
Le siège dure depuis deux mois. Nos yeux se sont fatigués de leur vue. Ils sont des dizaines de milliers qui se meuvent là-bas, dans la plaine ; une multitude innombrable qui remue, remue, sans arrêt. On se demande d'où sortent ces hordes sans fin, comment elles se concertent, s'ordonnent, pour suivre le même chemin, où elles vont, quel est leur but, et qui leur donne le jour. Ceux qui ont visité leurs contrées disent que les femmes y sont très rares, qu'on en rencontre presque jamais. Alors qui les enfante ? Le désert ? » p.188


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Message Publié : 18 Avr 2007 20:20 
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Alfred Teckel a écrit :
Le Dossier H.

Max et Willy sont deux irlandais, spécialistes d’Homère (un clin d’œil à Joyce), qui décident de partir au cœur de l’Albanie profonde à la recherche des derniers rhapsodes, ces poètes-chanteurs ambulants, afin de recueillir leur chant et de mieux comprendre si l’épopée homérique est une œuvre originale, ou une compilation pure et simple de diverses légendes. Arrivés là-bas, ils tombent sur une foule de personnages croquignolets : un sous-préfet soupçonneux, sa femme en mal d’aventures, un espion qui soigne ses rapports, un ermite fou qui tient le magnétophone pour un engin diabolique. Les forces hostiles leur mèneront la vie dure. Car en voilà un engin intrigant, le magnétophone, dans cette Albanie des années 1930, ce petit royaume du roi Zog, qui, sous la plume de Kadaré, porte déjà en germe tous les vices de celle d’Hoxha.

Et comme toujours chez Kadaré, alors que l’écriture paraît simple, souple et coulant d’elle-même, elle est fignolée pour parvenir à un tel résultat. Une écriture que l’on aimerait posséder. Je ne me lasserai décidément jamais de cet auteur.


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Message Publié : 18 Avr 2007 20:21 
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Alfred Teckel a écrit :
La pyramide

Attention, ceci n'est pas vraiment un roman historique ! Les fans de Christian Jacq peuvent passer leur chemin. Le grand écrivain albanais prend la construction de la pyramide de Chéops comme sujet de son livre, mais surtout comme prétexte pour montrer le fonctionnement des rouages d'une dictature, d'un totalitarisme, peut importe son nom, seule importe son but et sa fonction : broyer l'être humain dans une masse tournée vers l'adoration du chef, le fin du fin étant de parvenir à ce que cette adoration ne soit plus inspirée par la crainte mais spontanée. Mais je m'égare…

Mais avant tout, Kadaré dénonce ce qu'il connaît, et entre les lignes, on sait que l'Egypte décrite est en faite l'Albanie. Asservissement, délations, suspicions, purges et rumeurs autour d'une entreprise mégalomaniaque et délirante, tout est réuni pour faire penser à la "meilleure" époque des Hodja, Ceaucescu ou Kim-Il-Sung.

Cette construction de pyramide me fait surtout penser à ces immenses slogans de pierre que le régime albanais faisait ériger sur les montagnes.
Ce roman n'est pas le meilleur de Kadaré, mais il est celui qui montre le mieux, à travers la métaphore de l'Egypte antique, l'organisation du totalitarisme et l'écrasement de l'humain dans cette effroyable machinerie. L'auteur en démonte chaque ressort, mais le plus difficile à croire, c'est de voir Chéops (dans le rôle du "dictateur"), être encore plus malheureux que quiconque. On imagine alors sans peine, (au moins en ce qui me concerne), en lieu et place de Pharaon, Ceaucescu, tournant en rond dans son immense palais de Bucarest, en proie en une angoisse extrême et irraisonnée et au désespoir solitaire né de sa mégalomanie.

L'un des derniers chapitres quitte l'Egypte pour traiter de cette pyramide de crânes élevée en Asie Centrale, comme en écho aux semeurs de terreur et d'oppression.
Ce chapitre, intitulé "Crânaille" est impressionnant à bien des égards. Par sa terrifiante force d'évocation, il justifie à lui seul l'investissement de quelques euros dans ces 150 pages.


"Pour ce qui était du risque de payer de sa vie la moindre erreur, un autre groupe était encore plus en droit de le redouter : celui qui s'occupait des plans de l'aménagement intérieur de la pyramide, en particulier les entrées et les sorties secrètes du procédé de fermeture hermétique de la chambre funéraire, ainsi que des faux accès destinés à fourvoyer les pillards. Dès l'époque des premières pyramides, nul n'ignorait qu'aucun des membres de ce groupe ne ferait de vieux os. On découvrait toute sorte de prétexte pour les condamner ou les supprimer, mais le véritable motif de ces mesures était bien connu : le secret devait être enterré en même temps que ces détenteurs". (page 39)


Un lien avec une analyse autrement plus pertinente et développée que la mienne: http://www.philagora.net/monde/pyramide.htm


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Message Publié : 18 Avr 2007 20:22 
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Alfred Teckel a écrit :
Bon, je me sens un peu seul sur ce topic... Il est peut-être non avenu?

Enfin, je mets encore un mot... Confused

L'hiver de la grande solitude, Livre de poche

Peut-être le plus grand roman de Kadaré. Sorti voici 25 ans en France, « L’hiver de la grande solitude », l’une des pièces maîtresse de l’œuvre de Kadaré, ressort enfin, dans une nouvelle édition, fidèle à la première version que l’auteur avait dû remanier sous la pression du pouvoir de l’époque.

Il nous est donc donné enfin de lire, en format poche, ce pavé impressionnant, que j’ai dévoré en quelques jours…

Kadaré passe souvent par les détours de l’histoire ancienne, par les mythes, pour critiquer en filigrane le régime oppressant connu pas l’Albanie communiste. Cette fois-ci, pas d’Homère ou de Skanderbeg. Mais une plongée entomologique au cœur du régime à l’époque de sa pleine mutation.

En effet, à l’hiver 1960-1961, l’Albanie du jovial Enver Hodja, jusque là docile satellite de Moscou, amorce une rupture brusque avec le bloc soviétique, pour se rapprocher de la Chine maoïste, au point de subir un véritable blocus économique de la part des pays du pacte de Varsovie. C’est donc ce « long hiver » que nous décrit Kadaré, avec tout son talent habituel. Des plus hautes sphères du pouvoir aux plus humbles « camarades » de Tirana ou d’ailleurs, il détaille avec une précision redoutable et une écriture toujours réjouissante et fluide, les petits travers de cette époque et de la société. Focalisé sur le personnage de Besnik, sympathique traducteur, et ses proches (famille, fiancée, voisins déchus, etc), l’histoire nous mène dans tous les endroits où se fait l’Histoire, petite grande, Moscou, Tirana ou la base de Pacha Liman…

Véritable épopée réduite à quelques mois, « L’hiver de la grande solitude » est une histoire formidablement riche, qui mêle avec un talent exceptionnel l’Histoire des puissants et les petites vies des humbles. Emouvant, passionnant, riche, Kadaré nous ouvre une fois de plus une fenêtre inégalée sur son petit pays, en épargnant personne, ni soviétiques surpuissants, ni albanais entêtés, ni occidentaux guettant la faille parmi l’unité froide du bloc, ni les trahisons ni les lâchetés, ni le désarroi. Chaque page recèle des trésors. Je repense notamment aux pages 475 à 479, où il s’attarde sur les visions psychotiques d’un nostalgique de l’ancien régime, qui prévoit méthodiquement de quelle façon et dans quel ordre, avec quels divers raffinement de cruauté devront être massacré les partisans du régime communiste et les membres du parti. Effrayant. L’Histoire n’est donc que l’affaire des vainqueurs ?
:oops:


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Message Publié : 18 Avr 2007 20:23 
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Foulques a écrit :
Alfred Teckel a écrit :
Bon, je me sens un peu seul sur ce topic... ?

Non, non, c'est intéressant et on vous remercie pour cette présentation. Je suis bien placé pour savoir que c'est du travail...

Bon, actuellement aucun instant de libre pour se plonger dans un ou deux titres qui semblent attrayants mais sait-on jamais, l'occasion faisant le larron... Wink

Enfin en tous cas merci, c'est bien de tenter de communiquer ses passions !


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Message Publié : 21 Sep 2007 23:56 
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Hérodote
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Message(s) : 1
Localisation : Strasbourg / Barr
J'ai commencé à attaquer les oeuvres de cet écrivain en commençant par "Les quatre interprètes", et je commence actuellement "L'hiver de la grande solitude".

Je suis d'accord avec vous sur le fait qu'il possède une plume hors norme. Cependant, je ne décèle pas la totalité de ses messages et la plénitude de son talent, c'est certainement dû à mon jeune âge et mon manque d'expérience actuel pour la littérature, et il est vrai qu'il n'est pas permis à tout le monde de comprendre ses messages.

Grâce à mon père j'ai eu l'occasion de le rencontrer à Strasbourg, je regrette mon manque de maturité à l'époque qui m'a empêché de savourer pleinement sa présence. Homme remarquable quoi qu'il en soit.

Je vous remercie pour les présentations de ses oeuvres, et j'incite ceux qui ne le connaissent pas à consacrer quelques heures à ses oeuvres.


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Message Publié : 22 Sep 2007 12:50 
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Fustel de Coulanges
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Inscription : 15 Nov 2006 17:43
Message(s) : 3549
Localisation : Lorrain en exil à Paris
Si mes petites notes de lectures vous sont utiles, j'en suis ravi! Quelle chance vous avez eu de rencontrer celui que je considère comme l'un des plus grands auteurs vivants!

Pour comprendre l'oeuvre de Kadaré, je pense qu'il faut utiliser une double grille de lecture historique: celle de l'histoire albanaise ancienne (l'époque ottomane, l'épopée de Skanderberg, le royaume d'Albanie) et celle de l'Albanie communiste d'Enver Hoxha sous laquelle Kadaré a écrit l'essentiel de son oeuvre. Ces deux grilles doivent se croiser sans cesse pour comprendre toute la saveur de son oeuvre. Il est vrai que cela n'est pas forcèment pour tout lecteur français, mais même sans ces notions d'histoire albanaise, le talent de l'auteur suffit à nous faire passer un agréable moment de lecture.

Plus récemment, depuis son exil en France et la chute de la dictature en Albanie, Kadaré a pu évoquer plus librement cette époque, sans se servir de métaphores puisées dans l'histoire ancienne de son pays. Il s'est également beaucoup exprimé sur la question des Albanais dispersés hors des frontières de ce pays, et plus particulièrement des Kosovars.


Et sinon, en forme d'aparté, et bien que je ne sois pas dans les petits papiers de l'Académie suédoise, je serai particulièrement heureux s'il obtenait un jour le Nobel de Littérature. :wink:

_________________
"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."


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