Il y a 4 langues officielles en Espagne dont 3 d'origine latine : le Castillan langue de l'Etat central elle était sous Franco la seule langue officielle les autres étant interdites, le calatan qui se parle avec des variations selon les régions, le gallicien. Et la dernière langue le basque.
Pour ma part j'ai du mal à imaginer comment des gens ne parlant pas la même langue peuvent former une nation. La France n'a une langue unique le français seulement depuis la révolution, encore a t-il fallu le système éducatif de la 3ème république pour réussir à remplacer des langues régionales tenaces. On peut penser que cette politique centralisatrice et homogènisante à écraser les cultures régionales, certainement mais elle a réussit à créer un pays uni et indivisible, ce qui loin d'être le cas en Espagne ou en Belgique où le régionalisme est très (trop) fort et peut un jour aboutir à des sécessions.
La Suisse n'est pas une nation mais un Patchwork.
Vers la naissance de la Confédération
La formation du pays résulte d'un long processus, fait d'ajustements et de réajustements. L'idée première, en 1291 – date de la fondation du pays par l'alliance entre trois cantons montagnards (Uri, Schwyz et Unterwald ) –, était de se regrouper, malgré les différences, pour faire face aux agressions extérieures. Cette territorialité de défense, encore visible de nos jours dans les installations qui coupent les vallées et protègent les points stratégiques, a favorisé le respect et la protection des groupes minoritaires. La Suisse est en quelque sorte un défi : cette nation ne représente pas le résultat d'une communauté d'esprit, mais d'un processus associatif qui pousse des cantons, jaloux de leur indépendance, à se grouper face à l'expansionnisme des Habsbourg.
Au XIIe siècle, en effet, les Habsbourg (propriétaires du château de Habichtsburg, en Argovie, dans le nord de la Suisse actuelle ) étendirent leur domination sur la Suisse et sur l'Alsace. En 1278, ils acquirent l'Autriche. Face à la puissance de cette maison d'Autriche (qui domina la région jusqu'en 1918 ), les trois petites communautés (Waldstätten ) de Schwyz, d'Uri et d'Unterwald se lièrent, le 1er août 1291, par un pacte de défense mutuelle au cas où l'un des signataires viendrait à être menacé : ce serment, prêté dans une prairie du canton d'Uri (le Grütli ) située sur la rive nord-est du lac des Quatre-Cantons, fut à l'origine du noyau de la Confédération. C'est à cette époque que se situe l'épisode légendaire dont Guillaume Tell est le héros. En 1315, l'armée impériale des Habsbourg voulant châtier les Waldstätten signataires du pacte, s'aventura dans le canton de Schwyz ; les rebelles lui infligèrent une écrasante défaite dans le chaînon montagneux de Morgarten ; ils renouvelèrent leur pacte la même année, à Brunnen. Les armées confédérées, qui venaient de se forger ainsi une solide réputation, commencèrent à se désigner du nom, valorisé, de Schwyz, et d'autres cantons exprimèrent bientôt le désir d'adhérer à cette alliance : Lucerne en 1332, Zurich en 1351, Glaris et Zoug en 1352, Berne en 1353. Les Confédérés infligèrent une nouvelle défaite à l'Autriche (bataille de Sempach, dans le canton de Lucerne, 1386 ), qui reconnut l'indépendance des Huit-Cantons (1389 ). Ceux -ci, forts de leur grande réputation militaire, conquirent sur les Habsbourg l'Argovie (1415 ) et la Thurgovie (1460 ). Entre-temps, ils s'allièrent au Valais, à Neuchâtel, etc., et imposèrent leur domination à d'autres territoires. La France, après avoir apporté son aide à l'empereur Frédéric III en mettant à sa disposition l'armée des «Écorcheurs » commandés par le dauphin Louis (1443 ), les aida contre le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, qui fut vaincu en 1476 à Grandson et à Morat. Toutefois, de graves dissensions surgirent entre cantons montagnards, régis par un système démocratique, et cantons citadins, gouvernés par une oligarchie. Ces dissensions ayant été surmontées à la diète de Stans, en 1481, la confédération des huit cantons put s'élargir à treize avec l'entrée de Fribourg et de Soleure en 1481, puis, après que l'Autriche, défaite une nouvelle fois à Dornach, eut reconnu officiellement l'indépendance de la Confédération (traité de Bâle, 1499 ), par celle de Bâle et de Schaffhouse en 1501 et de l'Appenzell en 1513. La Confédération conquit alors le Tessin, Berne, le pays de Vaud, et s'allia aux ligues grisonnes et à la République du Haut-Valais. En 1513, l'armée suisse, entrée au service du duc de Milan, fut victorieuse de la France à Novare (Piémont, à l'ouest de Milan ); sa défaite à Marignan, deux ans plus tard, si elle mit fin à cette phase historique, ne fut pas catastrophique pour la Suisse : en 1516 une paix perpétuelle, signée à Fribourg, lia le pays à la France jusqu'en 1815 ; en contrepartie, la France pouvait lever 6 000 mercenaires en Suisse. Au début du XVIe siècle, l'introduction de la Réforme dans les cantons du Nord entraîna plusieurs crises. Zwingli, un prêtre de Glaris (1506 -1516 ), propagea la Réforme à Zurich (1519 -1525 ) puis dans plusieurs autres villes. Les cinq cantons originels, demeurés catholiques, formèrent une ligue. Deux batailles indécises se déroulèrent à Kappel (1529 et 1531 ): en 1531, après la mort de Zwingli au combat, un compromis s'instaura (paix de Kappel, 23 octobre 1531 ). En 1536, le Français Calvin s'installa à Genève, après Bâle (1534 ), mais il dut s'exiler à Strasbourg. À son retour, en 1541, il institua et dirigea avec sévérité un gouvernement théocratique. Le calvinisme gagna d'autres cantons (ainsi que la France ). Fribourg et Lucerne devinrent les hauts lieux de la Contre-Réforme. Cependant, les Suisses réussirent à préserver leur unité et leur neutralité au cours des guerres de Religion. En 1648, les traités de Westphalie reconnurent leur indépendance de droit vis-à-vis de l'Empire.
Les temps modernes
Jusqu'à la Révolution française (1789 ), une bourgeoisie oligarchique développa l'économie du pays, où les classes laborieuses s'appauvrirent. Le pays connut un extraordinaire essor intellectuel mais, formé d'une association d'entités politiques différentes – comprenant, comme aux XVe et XVIe siècles, treize cantons, des alliés et des États dépendants – inégales en droit, était devenu ingouvernable. Envahi par la France en 1798, il fut transformé en une République helvétique et reçut une Constitution unitaire. Mais, en transformant les pays alliés en cantons, l'Acte de médiation (1803 ), inspiré par Napoléon, jeta les bases d'une nouvelle Constitution. Saint-Gall, les Grisons, Argovie, Thurgovie, le Tessin et Vaud rejoignirent la Confédération, à égalité avec les autres cantons. La diète fédérale se vit confier des pouvoirs accrus, vite contestés par les anciens cantons, qui profitèrent de la chute de l'Empire (1815 ) pour rédiger un pacte refaisant de la Suisse une Confédération d'États souverains, dans laquelle entrèrent le Valais, Neuchâtel et Genève. La Confédération helvétique comptait désormais 22 cantons. Son indépendance et sa neutralité perpétuelle furent reconnues par les grandes puissances.
Le rétablissement des anciennes institutions et le renforcement de la classe moyenne, dû à l'essor industriel du pays, provoquèrent la montée de mouvements libéraux en lutte violente contre les tenants du conservatisme, réunis dans le Sonderbund (1845 ); l'armée fédérale, commandée par le général Dufour, vainquit les cantons catholiques conservateurs séparatistes (1847 ) et la Confédération fut aussitôt rétablie. Mais cette nouvelle guerre avait montré la nécessité d'élaborer une Constitution fédérale unificatrice. Adoptée en 1848, une nouvelle Constitution, à l'instar de celle des États-Unis, établit un compromis entre la centralisation et le fédéralisme ; elle transforma la Confédération en une fédération de 22 cantons, qui mettent en commun une partie de leur souveraineté. La défense, les finances, les affaires extérieures, les postes et les chemins de fer sont autant de domaines dont la gestion est rendue commune. Bien que promue au rang de fédération, la Suisse conserve son appellation de Confédération helvétique.
La Suisse depuis 1848
La Constitution de 1848, tout en maintenant les institutions traditionnelles et en garantissant l'indépendance locale, permit le choix d'une capitale, Berne, où furent installées les institutions fédérales. Cette ville bénéficia de sa situation géographique centrale au sein du canton le plus peuplé à l'époque. La Suisse connut un progrès économique considérable après 1850, développant une industrie de haut niveau ; le percement des tunnels du Saint-Gothard (1882 ) et du Simplon (1906 et 1922 ) en a fait l'un des carrefours de l'Europe. Grâce au référendum populaire (instauré en 1874 ) et à leur participation à la défense collective, tous les Suisses se sentirent rapidement concernés par les affaires fédérales ; selon de nombreux auteurs, l'armée est devenue le principal instrument de l'«helvétisation » du pays. Il fallut pourtant plus d'un siècle pour que la démocratie directe soit partagée par les femmes, auxquelles deux demi-cantons refusent encore aujourd'hui le droit de vote aux échelons fédéral et communal. Le nombre de votations fédérales (référendums ), longtemps limité (100 de 1900 à 1950 ), augmente. Entre 1950 et 1988, 200 référendums fédéraux ont été organisés, avec cependant des taux de participation parfois inférieurs à 30 %; la chute est semblable pour les référendums cantonaux, sauf dans certains cas, par exemple lorsqu'en 1978, dans le canton de Berne, les régions francophones manifestèrent leur désir d'autonomie et formèrent un 23e canton, la « république du Jura ».
L'une des principales conséquences de la diversité du pays est sa neutralité, chaque canton ayant longtemps pu s'allier avec qui bon lui semblait. Depuis 1815, la neutralité est devenue un principe, évitant aux Suisses d'avoir à choisir, par exemple, entre Allemands et Français pendant les deux guerres mondiales. Dans le même temps, la Suisse devenait un pays propice à l'accueil d'organisations internationales. La Société des Nations, puis l'Organisation des Nations unies s'installèrent en partie à Genève, où se trouvent également les sièges de la Croix-Rouge internationale, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS ) et du Bureau international du travail (BIT ).
_________________ Le sage n'affirme rien qu'il ne puisse prouver. proverbe latin
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