Toujours en attente d'une explication moins fumeuse qui éclairerait quelque peu la question posée, je m'aperçois avec déception, qu'elle n'a pas été fournie. Cette situation m'oblige à apporter certaines précisions, peut-être dans le cadre d'une des dernières contributions de ma part à ce site.
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Au 20° siècle, un certain nombre d'acquisitions de la connaissance est de nature à révolutionner complètement l'histoire des religions et des idées philosophiques. Avec l'émergence d'un "esprit scientiste", tous les domaines de la connaissance se sont divisés et individualisés, se dotant chacun de techniques appropriées, destinées à fournir une approche d'objectivité la plus nette possible. Or par des moyens d'une très grande objectivité et par l'emploi d'une logique rationnelle des plus minutieuses, les scientifiques ont "objectivement et rationnellement" déterminé que toute connaissance ne pouvait être que "relative" et "subjective". Avec le principe de la relativité d'Einstein, on portait un coup décisif au caractère absolu de la science, et avec la conclusion du principe d'incertitude d'Heisenberg, on assassinait littéralement la notion d'objectivité.
C'est en effet dans l'étude de la matière que l'on pensait démontrer cette objectivité de la façon la plus absolue. Or au terme des travaux et dès 1927, on s'aperçut que la matière n'existait pas comme on le pensait de façon "objective", mais "subjective. La matière est énergie (relativité) et l'énergie est conscience (principe d'incertitude). De fait, l'être conscient conditionne obligatoirement le résultat de son expérience de la matière. Celle-ci est reléguée au rang d'une simple sensation consciente et psychique, un simple "motif" très fugace de perception dans le champ de conscience, un "pattern" comme le disent les anglais, mais qui s'inscrit dans la durée par une activité figée de la conscience. Alors comme les conclusions de la physique quantique rejoignent directement les affirmations des textes sacrés composant les mythes, comme par exemple, la Baghavad-Gîta, entre autres, les grands physiciens se sont rapprochés des grands mystiques, lesquels par une expérience comparable à celle de leurs éminents prédécesseurs qui avaient composé les mythes, pouvaient ainsi apporter plus de précision sur la matière que n'importe quel physicien moderne.
Dans ce climat où l'esprit scientiste issu de la raison aboutissait à de véritables superstitions, on s'intéressa aux certitudes mystiques, et différents efforts de compréhension se sont produits dès les années 1950, afin de revoir la mythologie comparée sous l'éclairage de l'étude comparative des mystiques (cahiers d'Hermes, cahiers de L'Herne, colloques divers entre science et conscience, nombreux ouvrages philosophiques des physiciens, ...) afin de déterminer une réelle logique rationnelle comme une métaphysique de compréhension de tous les mythes de l'antiquité, ce qui se traduit par l'émergence d'un enseignement universel unique, que les anciens grands mystiques nous ont donné comme un ensemble logique, scientifique et religieux.
Quel impact sur l'historien ? Enoooorme ! Car l'historien se doit de relire intégralement toutes les traces historiques scripturaires et leur commentaires, sous l'angle d'une logique qui met en oeuvre une vision des réalités spirituelles comme étant également des réalités matérielles. L'incorporation de cette logique ou matière = esprit = conscience, éclairée par un croisement du discours des mystiques actuels, permet d'obtenir une généralisation et la mise au jour d'une orthodoxie nouvelle de ces mythes, dont j'ai fait une application ci-dessus en rapport avec l'initiation et le baptême. Il s'agit pour l'historien d'expliquer aux hommes d'aujourd'hui, plus déductifs et rationnels (cerveau gauche), ce que les anciens mystiques avaient décrits des choses en termes destinés à leur contemporains, plus intuitifs et imaginatifs (cerveau droit). Sans cette transcription, l'histoire ne s'appropriera pas la pensée des anciens.
De ce fait, le NT appelle
Jésus une fine particule de matière (vue selon les quantistes ou les mystiques), mais qui est également une particule de conscience, et cette particule si fine (décrite comme plus petite qu'un grain de sénevé) est le point d'ancrage de toute l'individualité de l'être humain, cette individualité provenant de la multitude de tous les êtres contenus dans la conscience-matière universelle dénommée
Adam ou Christ. A partir de ce point d'ancrage, l'être individuel réalise sa propre nature en conscience et en matière. Si sa conscience se confond à l'universel dont il se voit comme une parcelle, alors il s'accorde à l'Etre universel. Mais si sa conscience le pousse à se voir comme un moi distinct du reste, alors cette conscience dualiste génèrera une existenciation dualisée de son être. C'est là la traduction scientifique des mythes.
Aussi, certains sujets d'histoire trouvent alors une nouvelle énergie. Par exemple,
l'historicité de Jésus ne se traite plus par la méthode classique (pourtant toujours en oeuvre), mais par la logique. Si Jésus est une simple particule, alors il n'est pas un corps physique complet (docétisme), alors il n'a pas non plus d'existence historique humaine au sens où on la recherche. Mais par ailleurs, étant une particule d'individualité au sein de chaque être humain individuel, alors, son historicité est attestée en chaque être humain et à toutes les époques. Ainsi, Jésus est à la fois historique et non historique. 3 lignes de logique appliquées à un concept scientifique. Voilà un résultat de l'histoire d'aujourd'hui.
De même l'expression
"Jésus ressuscité d'entre les morts" qui s'applique au baptême est également expliquée, car ce point de conscience inséré dans le corps physique mortel (le séjour des morts) va par le baptême être réactivé à sa vraie fonction adamique ou christique, on dit "ressuscité d'entre les morts", et par la pratique d'une conscience nouvelle, va apparaître un corps nouveau et une nouvelle matérialité, puisque conscience et matière sont une seule chose. Et c'est là le corps mystique. Lorsque la conscience unifiée et pacifiée du disciple ne ressent plus aucune sensation ou image, alors elle se trouve "face à elle-même" et elle peut alors prendre conscience de sa vraie fonction universelle. C'est alors Pierre qui reconnaît le Christ et s'écrie : "Tu est le Fils du Dieu vivant". Après cette vision intense, le Christ repart (ascension du Christ) et le corps mystique va alors se consolider sous l'action du Paraclet (Esprit de consolidation). Et cela conduira le disciple vers la nouvelle naissance. Pouvez-vous me dire en quoi ce discours du NT est fumeux ? Il procède de la plus haute orthodoxie telle que nous la reconstituons aujourd'hui avec les mystiques et cela restitue la pensée exacte des auteurs du NT aux hommes d'aujourd'hui, selon la mentalité actuelle (cerveau gauche).
Dans cette perpective, la Cène est alors le rite qui favorise un meilleur partage du sang du Christ (conscience universelle et énergie) et permet de préparer au mieux la séparation des deux corps (fraction du pain), avant que l'énergie nouvelle (de plus haute densité) qui s'est accumulée puisse être consolidée dans le nouveau corps. Il s'agit là d'un rite comparable à l'activation des chakras des orientaux, que l'on appelle dans le NT Ekklesia. C'est également ce sens que lui donne Saint-Augustin dans "la cité de Dieu". Mais il fait d'ekklesia une seconde réalité, sous la forme d'une église universelle, qui n'est que la réunion de tous les disciples, chrétiens et non chrétiens qui, par leur pratique construisent leur corps mystique, sous la forme d'un immense corps mystique universel, et dont l'église catholique s'inspirera et d'où elle tirera son nom. Quant à la prédestination, elle est une résurgence de la pensée d'Augustin d'Hippone, et elle est le principe même de séparation des éléments de la conscience individuelle non dualisée (corps céleste) de ceux de la conscience ordinaire d'un moi opposé à un reste universel (corps terrestre).
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Je ne fais qu'affirmer des faits historiques concernant les croyances des catholiques et des protestants aux XVIe et XVIIe siècles.
C'est là un exemple typique de ce que l'on reconnaît aujourd'hui comme une superstition. Car avant d'être affirmatif, il fallait définir ce que ces hommes entendaient par salut. Le salut des catholiques tridentins est-il le même que celui de Calvin ? Quentend-on par lavage des péchés ? Qu'est-ce que le péché originel ? C'est bien de rapporter des faits historiques, mais rien n'empêche de le faire de façon intelligible. Vouloir rapporter la façon de penser des anciens sans s'astreindre à cette transcription moderne, c'est une pure superstition, et qui constitue le monde réel des croyances humaines dans les diverses disciplines modernes, auquel s'oppose depuis le 20° siècle, une réalité de certitude contenue dans l'enseignement des mythes. Quant aux sources, YM Deshays, vous les avez déjà ! Car il s'agit seulement d'un problème de méthodologie d'approche intellectuelle et d'interprétation, qui est d'ailleurs aussi celui de l'Eglise catholique, si "fidèle à son histoire" . Un ensemble dogmatique figé dans un cadre de connaissance intuitive est nécessairement inadapté à la mentalité déductive des hommes d'aujourd'hui. C'est là le problème majeur de cette église entropique. De même, Ce n'est pas par une approche au "conditionnel" que l'on procède aujourd'hui, mais plutôt par l'emploi de la logique et donc, de la métaphysique, qui est plutôt une affirmation de certitude, telle qu'on la rencontre dans les textes sacrés. En rapportant cette affirmation, ce n'est donc pas "ma" vision des choses que je rapporte, mais bien celle des auteurs des écritures sacrées, vision qui doit normalement prendre toute sa place sur un site d'histoire en tant que fait historique, tout autant que sur n'importe quel site religieux ou scientifique, et ce quelle que soit l'émotion que ressentiront ceux qui ont une conception trop manucurée de la science.