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je ne comprend pas pourquoi le Da Vinci code a pu passer pour autre chose qu'un bon pollar un tantinet féministe. C'est l'Eglise qui finalement lui a fait cette publicité. Elle a pris le peine de le mettre à l'Index
Mais pas du tout, vous inversez la chronologie. Le succès du DVC a été énorme et immédiat, et un très grand nombre de lecteurs ignorants ont commencé à brasser entre eux - et comme ils étaient nombreux, ça a fait du bruit - sur le fait que tout cela était bien cohérent, bien troublant (quand on manque de culture historique, les... dirons-nous très pudiquement... libertés que Dan Brown prend avec les faits n'apparaissent pas) et que par conséquent, sous des dehors de roman, on avait là des vérités cachées, des réalités sur le complot orchestré par le grand méchant Vatican. L'Eglise a été littéralement mise en demeure de s'expliquer. Mais elle n'a rien mis à l'Index du tout, ni interdit ni même déconseillé la lecture de ce machin à ses fidèles, et n'a pas réagi tant que la diffusion du DVC n'a pas eu pris une ampleur sans pareille. Elle a publié un petit livre, le Da Vinci Code décodé ou quelque chose comme ça, qui d'une manière très simple et sereine, si j'ose dire, montre où sont les libertés prises par l'auteur et ramène le bouquin à sa place, celle d'un roman à fond historique mal documenté. Seulement, comme la théorie du complot fait toujours recette, le fait que l'Eglise ait pris la peine de démentir a été considéré par les amateurs de scandales comme la preuve qu'elle était "troublée par les vérités dévoilées" et cherchait à les étouffer. Jusqu'à la sortie du "contre-DVC", on tenait de la même manière son "silence assourdissant" pour preuve de son désarroi ! Du perdant-perdant comme en génère n'importe quel scandale basé sur la théorie du complot.
Quant à Dan Brown, peut-être ne voulait-il au départ que distraire, mais il a vite compris que d'un point de vue très commercial, il avait tout intérêt à entretenir le flou et à laisser le public croire que son livre était plus qu'un roman. La réclame faite autour d'Anges et démons - qui d'un point de vue littéraire est encore plus nul que le DVC - utilise exactement la même veine.
Mais c'est bien avant que l'Eglise fasse le moindre commentaire qu'on voyait des dizaines d'énergumènes chercher à sonder les murs de Saint-Sulpice.