Bonjour,

Il me semble que la pratique des indulgences remonte au IIIème siècle de l'ère chrétienne. Hors, le principe du purgatoire existe ou a été accepté par l'Église à partir du XIIème siècle.

Personnellement, je connais les indulgences du XVIème siècle comme ces papiers qui font office de "contrat de justification et de rachat", permettant la rémissions des péchés devant Dieu et une rémission, totale ou plénière, de la peine au purgatoire.

Avant le purgatoire, sur quoi, dans le monde céleste, l'indulgence prétendait agire ? Remise de peine infernale ?

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« Suffering also has its worth. Through sorrow, pride is driven out, and pity felt for those who wander in samsara; Evil is avoided, goodness seems delightful. »

Shantideva

L'indulgence est liée à la pratique de la pénitence. Pour les premiers chrétiens, la pénitence s'accomplit par des oeuvres expiatoires (jeûnes, longues prières, macérations), plus ou moins éprouvantes selon la gravité de la faute.

Mais très tôt, l'Eglise envisage la remise de cette peine. Par exemple, dès le concile de Carthage (en 251), il est décidé que les pêcheurs pourront être réconciliés grâce à une longue pénitence, après l'examen précis de leur contrition par l'évêque. Les conciles d'Ancyre (314) et de Nicée (325) renforcent cette accélération de la réconciliation grâce à l'intercession de l'évêque. A partir du concile de Tribur (en 895), on peut substituer à la peine des bonnes oeuvres, telles que le pélerinage à Rome, l'entretien d'églises, d'abbayes, ou d'hôpitaux.

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Il n'est pas sur notre sol une chose qui soit plus utile que ces sublimes monuments qui ne servent à rien (Emile Mâle).

"Réconciliation" s'entend comme retour en grâce au sein de la communauté : les pécheurs (pas "les pêcheurs", cher Le Slynx! même si St Pierre avait cumulé les deux rôles!) étant exclus (pour une période proportionnée à la gravité de leur faute) d'une partie des célébrations liturgiques (partie eucharistique de la messe en particulier), des "réparations" (pèlerinages, etc.) leur étaient proposées pour réduire la durée de leur peine. Cela s'apparente aux réductions de peine accordées aux prisonniers pour bonne conduite. On avait établi un barème : indulgence de tant de jours, de mois, d'années, etc. Une indulgence "plénière" correspondait à une sorte d'amnistie totale.
Le péché excluant de la communauté des vivants, on passa au péché excluant de la communauté des défunts bienheureux (ciel) et nécessitant un purgatoire dont l'intensité pouvait être réduite grâce aux indulgences obtenues soit par soi-même à titre préventif, soit par d'autres "par procuration" (forme de solidarité entre les vivants et ceux qui mouraient sans avoir eu le temps de se confesser, de faire pénitence, de "réparer", un peu comme l'entourage peut verser une caution pour assurer un répit à un condamné).

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

Oups, toutes mes excuses, merci pour votre intervention salutaire.

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Il n'est pas sur notre sol une chose qui soit plus utile que ces sublimes monuments qui ne servent à rien (Emile Mâle).

Sait-on quel était 'l'échelle' du tarif des indulgences au moyen age ?
Il semble que pour telle faute il y avait un tarif de rachat mais quel était-il ?

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"L'histoire me sera favorable car j'ai l'intention de l'écrire". Winston Churchill.

Les indulgences ne sont-elles pas une transposition en droit canon du "prix du sang" germanique ?
Le droit germanique fait en effet appel à tout un système d'amendes à payer en argent qu'un criminel doit payer à sa victime en fonction des dommages subit.

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Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell

Déplacé dans un sujet similaire que vous aviez créé (P.M.)

Bonsoir,

je viens vous demander si vous sauriez des ouvrages historiques concernant les indulgences (l'évolution de leurs enjeux, de leurs tenneurs, etc). Ce serait très aimable à vous de me livrer vos références, qu'elles soient papier ou "interneteuses".


Post-Scriptum : ma vie n'intéresse personne mais je suis devenu, finalement, étudiant en Théologie (protestant-luthérien). Et bénissons ma petite-amie.

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« Suffering also has its worth. Through sorrow, pride is driven out, and pity felt for those who wander in samsara; Evil is avoided, goodness seems delightful. »

Shantideva

Essais : Jacques Chiffoleau, La Comptabilité de l'au-delà. Les hommes, la mort et la religion dans la région d'Avignon à la fin du Moyen Âge (vers 1320-vers 1480), Rome, EFR, Collection de l'École française de Rome, 1980.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

Jette aussi un coup d'oeil au sujet sur la biblio moderne du CAPES, les guerres de religion sont au programme.