Ne vous en faites pas. Je lisais un échange de vue par le biais d'articles entre Marcel Gauchet et Paul Valadier un jésuite dans la revue le Débat. Cet échange est plus dur que bien de nos débats et pourtant il a lieu entre deux personnes qui se connaissent et s'estiment.


Là je vous suis déjà un peu plus. Quant à ses intentions militantes, elles restent à décrypter et à relativiser. Sinon je ne vais plus lire le moindre des auteurs présent dans les listes du CVUH au prétexte que cette association travaille avec les éditions AGONE à la dimension trotskyste revendiquée et qui employait un certain JM Rouillan.
Dans un livre enquête sur l'Islam qu'elle a dirigé, très inégal car constitué d'articles d'auteurs différents, on trouvera des auteurs reconnus comme Brague, Urvoy ou bien Luxenberg.


Je vais être ironique mais je crois que c'est une joyeuse utopie. Les déterminations premières des hypothèses posées est fondamental. Il est en effet si facile de raisonner juste sur des bases fausses.


Nous sommes d'accord mais la discussion portera in fine sur les hypothèses mêmes. Et pour cela la conclusion est loin...


Plus que Fourest ce n'est pas dur mais le crédit savant c'est oui avec la critique qui lui est due bien sur. Au moins avec elle on ne risque pas le biais de l'angélisme de l'homme blanc (référence au snglot de l'homme blanc) que j'ai pu pointer chez un Bruno Etienne.

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« Étudiez comme si vous deviez vivre toujours ; vivez comme si vous deviez mourir demain. » Isidore de Séville

Excusez-moi d'avoir été si long à vous répondre. Vous m'avez fait sourire - et même réfléchir : ) - en évoquant les éditions Agone.

Vous avez raison en disant que les hypothèses (et les croyances) premières sont fondamentales, mais je pense qu'il y a en certains lieux de l'espace des sciences sociales des moyens qui limitent leur impact : des schèmes théoriques qui résistent bien à la pratique, les critiques croisées des collègues, des obligations en connaissances et en travail empirique qui limitent les prétentions, l'invasion des jugements de valeur, etc. (Et ce n'est pas qu'utopie : j'ai vu pas mal de gens changer de point de vue ou se faire démonter s'ils ne le faisaient pas !)

Je doute que Delcambre en participe, mais elle n'est pas la seule, parce que la politisation de l'islam (mais aussi son "étrangeté" à bien des chercheurs) en a fait un objet ouvert à tous ou presque (je parle là évidemment de l'islam contemporain). Un bel exemple qui m'a bien fait rigoler en librairie : le livre L'islam en France est dirigé par un "philosophe politique", une "écrivain et traductrice", et par une "professeur à l'American University of Paris" (je reprends les titres qui sont sur le livre). Je n'ai rien contre eux, mais c'est un indicateur de cette espèce d'"ouverture" au profane (parce que c'est une question "politique" et "citoyenne" "d'actualité") qui caractérise l'étude de l'islam - et cela a des conséquences dans le champ savant.

Pour être clair, de mon point de vue, les sciences sociales n'ont pas à "sangloter" ou à se "méfier" de l'"islam" (concept unificateur dont il faut étudier la construction et la réalité-réalisation), mais à "lui" poser des problèmes d'abord "savants" en y répondant avec les instruments propres dont elles disposent. Si on fait cela, on aura déjà fait pas mal de progrès parce qu'on ne sera ni dans la qualification positive (ce qui est rare), ni dans la disqualification de l'objet (ce qui est plus fréquent - même implicitement), juste dans son étude. Il y a encore beaucoup de chemin à faire...

Pour en revenir à la discussion, chacun tranchera de l'utilité du livre de Delcambre avec l'aide de nos avertissements respectifs.

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"Pénétrer de présent la tradition elle-même: premier moyen de lui résister." (Lucien Febvre)