Mon approche du "polythéisme" a été un peu infléchi par la réflexion de Polymnia Athanassiadi comme je l'ai largement évoqué ailleurs. L'Etat, dans sa centralisation, amène probablement à une première forme d'intolérance et d'universalisme.

En tout cas très intéressant texte sur le Bouddhisme. On a tendance sans doute à quelque peu l'idéaliser puisqu'on n'y est pas directement confronté.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

oui, mais n'oublions qu'il ya des Bouddhismes et qu'il est très délicat de le considérer comme polytheisme...
Je dis cela pour la réponse à la question.

Bien à vous

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et tout le reste n'est que littérature

En tout cas il est sûr qu'il ne faut pas naïvement croire que le bouddhisme entraîne forcément le pacifisme, même si la non-violence est très prononcée chez ses pratiquants. Le cas de la conversion du Tibet et des luttes entre bonnets jaunes et rouges le montre bien. Mais il s'agit d'un bouddhisme en fin de compte marginal numériquement par rapport aux autres (autre chose que le poids médiatique du Dalaï-Lama a tendance à faire oublier en Occident).

En tout cas il vaut mieux essayer au maximum de ne pas faire rentrer le bouddhisme, l'hindouisme ou les religions chinoises dans le cadre monothéisme/polythéisme, historiquement cela ne les concerne que tardivement, et encore il n'y a jamais vraiment eu de discussion entre les deux (cf. l'ignorance théologique musulmans/hindouistes en Inde, qui se sont affrontés par les armes et pas trop par les mots). En fait dans les polythéismes d'Europe, du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, l'expansion du culte du divinité répond à des logiques d'influence culturelle et d'acculturation, pas besoin de les isoler en tant que fait religieux comme c'est le cas pour le prosélytisme du christianisme, de l'islam ou même du judaïsme qui pour le coup on un but clairement religieux. Cela s'accompagne s'accompagne quand même d'autres échanges culturels parce que la religion répandue est forcément liée à une culture d'origine qu'elle tend à répandre, parfois même à une autre culture intermédiaire dont elle participe à l'expansion (cf. la culture persane via l'islam vers l'Inde), tout en s'adaptant à chaque contexte en conservant des aspects plus ou moins forts des peuples convertis.

Le cas du prosélytisme bouddhiste est sans doute un bon point de comparaison avec ceux des religions monothéistes, mais cette religion ne rentre pas bien dans le concept de "polythéisme". La leçon la plus importante à tirer de ce comparatisme est tout simplement le fait que cette religion porte un message de délivrance qui doit être porté à tous, qui a la particularité par rapport aux monothéismes de s’accommoder des divinités locales, puisqu'elle a sa propre tradition de divinités rendant possible un syncrétisme. En même temps le fait que cette expansion se soit faite sans être véritablement liée à un expansion politique (du moins pas comme le christianisme ou l'islam) a sans doute facilité cette capacité d'adaptation et se détachement par rapport aux divinités. La spécificité des religions des régions ayant vu la naissance des monothéismes est cette imbrication pluriséculaire entre une entité politique et sa divinité tutélaire, qui porte probablement en germe le monothéisme. Il est très logique de s'orienter vers une explication politique de l'expansion des monothéismes, mais en même temps le cas du bouddhisme, religion prosélyte sans empire, ou le cas de l'empire chinois, puissance politique centralisatrice qui s'accommode de plusieurs religions (avec des hauts et des bas certes) nous montrent une fois de plus qu'il y a des alternatives et que le monothéisme n'était pas une fatalité.