Inutile de vous énerver tout seul devant le forum, je ne passe pas ma vie derrière un écran d'ordinateur...
Voici un exemple qui engendre une incompréhension : il s'agit de la parabole des talents dans Matthieu 25.14.30. Pendant longtemps, ce passage (qui est un peu long, je ne vais pas le reprendre ici, mais vous pouvez le trouver par exemple
sur ce site) a été interprété selon deux sens :
1. le talent était une unité monétaire correspondant à une forte quantité d'argent ou d'or pur (à l'exemple du lingot actuel).
2. nous avons hérité de l'expression "avoir du talent", c'est à dire des prédispositions à accomplir certaines choses.
Cependant, cette seconde définition du mot "talent" découle directement de l'interprétation faite du texte : Dieu donne des prédispositions à chacun qu'il s'agit de mettre à profit pour l'église.
Mais le talent, au temps de Jésus, n'avait pas cette signification et était uniquement une référence monétaire. Du coup, faut-il en conclure (dans les choses nouvelles, les nouveaux enseignements) que Jésus n'a jamais voulu parler de nos prédisposition et a juste voulu expliquer comment gérer au mieux notre compte en banque ? Ou faut-il conserver malgré tout ce sens imagé pris au fil du temps ?
C'est un débat qui s'est ouvert justement parce que le fait de traduire à nouveau le texte doit nous rappeler la signification première des mots employés. De ce fait, pour mieux comprendre cet histoire de "talent" au sens grec du terme, la version français courant a pris le parti de remplacer ce mot par son expression actuelle :
Citer :
Il remit à l'un cinq cents pièces d'or, à un autre deux cents, à un troisième cent
Il est évident qu'il faut prendre du recul vis à vis des interprétations qui ont été faites avant nous des textes, car de mauvaises interprétation ont servi à justifier des actes qui sont en totale contradiction avec le message que fait notamment passer la Bible. D'où l'importance de comprendre ces textes fondamentaux, de les traduire régulièrement et de les replacer dans leur contexte, afin d'avoir du répondant et d'éviter que l'histoire ne se répète. C'était vrai hier (d'où la Réforme), mais cela l'est encore aujourd'hui avec les problèmes d'intégrismes.