Isidore a écrit :
blanmbor quel est l'enjeux de votre démonstration ?
Quel en est l'importance ?
4 pages et je n'ai toujours rien compris aux tenants et aboutissants...
Compte tenu que l'on se soit éloigné du sujet de façon importante, il convient effectivement de refaire le point...
En fait, je m’intéresse au récit des Patriarches et plus particulièrement au sens qu’il convient de donner à l’Alliance qu’Abraham conclut avec « Dieu ».
Une majorité de spécialistes situent aujourd'hui l'assemblage du Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombre, Deutéronome) quelque part entre le 2e et le 7e siècle AEC. Comme tous les vestiges de l'archéologie moderne confirment qu'il n'y a jamais eu de révolution religieuse à l'époque du Bronze moyen (époque où l'on situe généralement Abraham), on s’est résigné à accepter l’idée que ce récit est un mythe issu de la tradition orale, et ce, malgré de très nombreux détails qui témoignent en faveur d’un récit beaucoup plus ancien.
Ce qu'il m'importe de démontrer, c'est qu’il y a eu un terrible quiproquo sur Dieu. Je prétends que le « Yahvé » d'Abraham n'avait à l’origine rien de divin et qu'il s'agissait plutôt d'un roi puissant (fort probablement Hammourabi). On aura donc donné un dimension religieuse à un texte qui n'était à l'origine qu'un traité d'alliance.
Mais comment parvenir à faire la preuve d’une telle affirmation?
Mon intention est de démontrer que le récit racontant cette alliance (Chapitres 12 à 25 de la Genèse) n'avait à l'origine aucune connotation religieuse. Les rédacteurs savaient très bien que « Yahvé » n'était pas un être divin. En fait, une lecture attentive des textes confirme qu’ils n'ont même jamais cherché à le dépeindre comme tel. Leur objectif était simplement de consigner par écrit les tenants et les aboutissants de la relation qui unissait deux hommes puissants. Comme la forme légale du « traité » n'existait pas encore, on s'est contenté de relater les faits, en guise de témoignage et de mémoire.
Compte tenu de l’immense valeur qu’un tel document devait avoir aux yeux des hébreux – il légitime leur droit à la terre de Canaan –, on comprend mieux pourquoi il a joué un rôle rassembleur et fondateur pour ce peuple issu de traditions nomades.
Sans doute consigné sur tablettes, ce précieux document aura été préservé et déplacé avec soin. Nous trouvons possiblement dans cette interprétation l'origine de la fameuse « Arche de l'Alliance ».
En raison de son importance, il prendra avec le temps une dimension mythique. La figure du roi puissant fera place à celle du Dieu bienveillant. Les lois qu’Abraham avait promis d’observer et de faire respecter deviendront des lois "divines". Les prêtres qui ont assemblé le Pentateuque, plus de mille ans plus tard, auront tout simplement intégré le récit d'origine, n'y apportant que d'infimes modifications.
La nouvelle interprétation que je propose, permet de résoudre de nombreux paradoxes. Elle permet notamment de situer l’origine de ces textes beaucoup plus tôt dans le temps, tout en confirmant les données archéologiques.
Bien sur, une telle affirmation demande des preuves. Celles-ci sont maintenant consignées dans un livre – Quiproquo sur Dieu (
http://www.quiproquo.ca). Mon objectif est de partager, avec vous, cette étonnante découverte. Mais encore faut-il me donner la chance d'avancer dans ma démonstration sans constamment réclamer les preuves. Je sais que la perception changera au fur et à mesure que j’aurai la possibilité de m’expliquer.
La première étape proposée consiste à rendre au récit son sens d’origine en effectuant les substitutions Yahvé/Élohim qu’il convient de faire. Cette étape permet de "nettoyer" le récit de la confusion résultant d'une lecture erronée où l'unicité de Yahvé et Élohim était la norme. On découvre alors un récit beaucoup plus riche et cohérent que ce que la tradition biblique nous en a offert.
L’étape suivante va consister à analyser la construction de ce récit afin de montrer comment de nombreux détails anodins ou incohérent dans l’interprétation classique, contribuent maintenant à l'enrichir et militent en faveur de cette nouvelle interprétation.
Nous étudierons ensuite la chronologie du récit afin de montrer comment elle s'inscrit parfaitement dans l'histoire la région.
Toutes les pièces du puzzle étant enfin en place, nous verrons que le roi avec lequel Abraham conclut son alliance n’était nul autre que Hammourabi.
Bernard Lamborelle