Polycarpe de M. a écrit :
Une partie de la réponse (et avant de m'incendier j'ai dit une partie
), se trouve dans l'éloignement géographique. L'éloignement de Rome joue à la fois dans la tradition chrétienne comme dans la conversion à la réforme! il suffit de faire la listes des pays réformés au delà des alpes (hors la france) : pays-bas, une partie de l'empire, suède, norvège, pologne!
Bonjour.
Quelques petits rectificatifs:
La Pologne revient assez vite au catholicisme, fin XVIe s.-début XVIIe s.
Seuls les Provinces-Unies sont réformées. Les "Pays-Bas du Sud" demeurent catholiques.
Les Alpes ne sont pas un problème, puisque rappelez vous que dès l'époque médiévale, à partir de la seconde moitié du Xe siècle, les rois de Germanie faisaient le voyage jusqu'à Pavie (ancienne capitale du royaume lombard) afin de prendre la couronne de roi d'Italie, puis Rome pour se faire couronner empereur. Elles ne constituent en rien un obstacle pour les idées ou les hommes.
En revanche, l'Empire a été largement traversé, depuis le Moyen Age au moins, par un sentiment anti-romain assez fort, sentiment que l'on retrouve outre-manche ; les catholiques seront d'ailleurs surnommés "papistes", en référence au pape, très fortement remis en cause par les Réformateurs.
Sur l'éloignement à Rome : ceci est loin de constituer un critère déterminant. Regardez l'exemple de l'Irlande, demeurée fidèle au catholicisme et pourtant si éloignée de Rome dans la géographie de l'Europe. A l'inverse, les cantons helvétiques, a quelques centaines de kilomètres de Rome sont passés à la Réforme pour une part.
Pour répondre à la question initiale dont la réponse est assez complexe, à défaut de vous répondre, je vous conseille la lecture de l'ouvrage co-écrit par Jean Delumeau et Thierry Wanegffelen,
Naissance et affirmation de la Réforme, Puf, Paris, dernière édition 2008.