JPCC a écrit :
Isidore a écrit :
Je n'ai par parlé de rempart, mais juste que les hypothèses à émettre sur le sujet ne laissent que peu de place au simplisme ou au monisme (version un peu plus savante de l'approche précédente).
Je suis d'accord, mais d'autres le font (j'en ai fait l'expérience, d'où l'ouverture de ce fil). N'est-ce pas d'ailleurs la tonalité générale qui ressort de ces échanges : on n'objective pas l'iceberg, qui reste iceberg, mais on en vient indirectement (subliminalement?) à le minimiser, me semble-t-il ?
Désolé, nous essayons d'avoir une démarche d'historiens, ce qui suppose qu'on évite au maximum les idées pré-concues.
Au cours des XI et XII èmes siècles semble se mettre en place une machinerie où des gens reprochent à l’Église de ne pas assez les défendre. Il faut se mettre dans la tête de ces personnes et ne pas réfléchir avec les idées d'aujourd'hui. Autrement, on ne les comprend simplement pas. Donc pour ces personnes, si des fléaux s'abattent sur eux, c'est que Dieu n'est pas content. Et comme il s'agit de phénomènes de grande ampleur, Dieu n'est pas content contre l'ensemble de la communauté.
Si Dieu était mécontent contre 1 personne, il frapperait cette personne. Or, les fléaux touchent tout le monde. Dans leur analyse, globalement, ils font ce qu'il faut pour plaire à Dieu : ils prient, ils ont la Foi, ils entretiennent les lieux de culte, ils payent la dîme, ...
Donc, si Dieu n'est pas content, c'est que d'autres ne font pas ce qu'il faut. Et les regards de la majorité se tournent vers les hérétiques, les gens d'autres religions, et ceux qui vivent en marge de la société. On va même jusqu'à reprocher à certains théologiens de trop réfléchir et d'avoir une foi pas assez affermie.
Ils se tournent vers l’Église avec leur foi relativement simple et ils demandent à celle-ci d'agir. L’Église, enfin, le haut-clergé, mettra longtemps pour aller dans leur sens. Pendant ce temps vont fleurir diverses "sectes" comme les flagellants, les dolciniens de
Fra Dolcino ou les franciscains qui réclament une société plus vertueuse.
L’Église va accepter certains de ces courants dans son sein, comme les franciscains et en rejeter d'autres, comme les dolciniens. Mais, elle va aussi donner en partie raison au peuple en créant l'Inquisition, qui va condamner en même temps des "sorcières" donc des personnes accusées par ses courants, mais aussi une parti des accusateurs, comme Fra Dolcino.
Environ 9 siècles plus tard, il y a des gens qui ne regardent que le résultat final et qui croient que l’Église avait tout prémédité. Oui, l'Inquisition est liberticide. C'est un peu comme le Patriot Act, qui sous prétexte de protéger les Américains les prive de certaines de leurs libertés. Mais, pour pas mal de gens, l'Inquisition a été une avancée. Avant, ils risquaient de finir au bucher en quelques heures. Là, ils passaient devant un tribunal, devant des gens lettrés et pas mal de gens ont été sauvés. Mais, d'un autre coté, des opposants à quelques théologiens influents se sont retrouvés accusés d'hérésie.