Aigle a écrit :
Pour alimenter le débt, j'ai trouvé sur le net quelques statistiques concernant la France et qui montrent une rupture brutale entre 66 et 75 - effet du concile ? ou de mai 68 ? ou des deux ou d'autres facteurs ? - en tout cas cette rupture ne plaide pas pour la thèse d'une déchristianisation lente et régulière du pays. Voyez ce qu'écrit un certain M Chiron :
"La chute vertigineuse du nombre des séminaristes est, en France, un des aspects les plus angoissants de la crise religieuse. À la fin du Concile, en 1966-1967, ils étaient 4 536. Aujourd’hui, en 2008-2009, ils sont environ 740, soit une chute de plus de 80 %.
Comment déduire une rupture brutale entre 66 et 75 d'une série statistique commençant en 66-67 ?
Voici une série plus complète (Mgr Hippolyte Simon, évêque de Clermont-Ferrand, La crise des vocations, 2001), celle des ordinations, de surcroît probablement plus représentative car elle tient compte des abandons des séminaristes en cours de formation.
D’accord avec vous sur le fait que l’évolution n’est pas régulière, la courbe depuis 1900 est à cet égard éloquente (la "crise des vocations" de 1900 à 1914, dans le contexte de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, était bien plus violente que celle de l'après-guerre), mais on constate que la baisse du nombre d’ordinations est bien antérieure à Vatican II et à Mai 68. Pour paraphraser le calcul précédent, je le refais pour les ordinations de 1948 (apogée de la série, mais assurémént à cause du rattrapage du déficit de la guerre une fois la normalisation acquise) à 1962 (ouverture de Vatican II), puis de cette date à 1976 (pour respecter la même durée de 14 ans, et par chance parce que le volume se stabilise à ce moment) : -70 % pour la première période, -70 % pour la seconde. Où est la rupture, si ce n’est dans la légère reprise au moment justement de Vatican II, probablement en raison de l’effervescence des débats religieux que le concile a suscité (voir le « trend » en pointillé rouge) ?
Non, je pense sincèrement que la baisse des entrées séminaires/ordinations est surtout liée, et même probablement inversement proportionnelle, à l'ouverture aux études universitaires et à la hausse des diplômés de l'enseignement supérieur, Vatican II n'étant dans cette tendance qu'un épiphénomène.