Les pasteurs du Refuge n'ont plus de réelle audience auprès des fidèles restés en France, qui se considèrent abandonnés par leurs guides spirituels. Il existe même une controverse sur ce sujet, les pasteurs exilés étant attaqués avec force par des laïcs comme Claude Brousson. Mais ces pasteurs fuient parce qu'ils ont été élevés et formés dans le respect de la législation royale et surtout qu'ils n'étaient pas préparés intellectuellement à une vie clandestine.
Seul Jurieu exerce encore depuis le Refuge une influence forte et, effectivement, il ne désavoue pas le prophétisme. Mais il considère que les réformés sont revenus en des temps exceptionnels, comparables à ceux de la Réformation. Un des premiers chantiers d'Antoine Court, le restaurateur des Eglises réformées de France en 1715, est de créer un ersatz d'académie, le "Séminaire" de Lausanne, afin de former des pasteurs et de mettre fin à la prédication par des laïcs ou des "prophètes" autoproclamés.

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«L'humanité est comme un paysan ivre à cheval: quand on la relève d'un côté, elle tombe de l'autre.»
(Martin Luther)