C'est des extraits d'un roman de Pierre Pevel; mais cela résume très bien ce que je pense de cette "Prophétie". (Je pense qu'il a du faire des recherches assez poussée pour donner ces détails (recherche que je n'arrive pas à faire, parce ce que je trouve est surtout sur des sites qui sont en faveur de cette prophétie)
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La prophétie de Saint Malachie fut révélée en 1590, tandis que l'on s'apprêtait à élire le successeur du pape Urbain VII. Connue sous le nom de « prophétie des papes », elle consiste en liste de 111 devises supposées résumer la personnalité ou le règne de tous les papes depuis l'an 1143 jusqu'à fin du monde. Son auteur serait saint Malachie, un évêque irlandais né en 1094 et mort à Clairvaux en 1148. Jusqu'à Urbain VII, les devises tombent assez justes. Mais celles qui suivent exigent, pour le moins, une forte dose de bonne volonté interprétative. On soupçonna d'ailleurs très vite un faux destiné à favoriser la candidature au Saint-Siège du cardinal Jérôme Simoncelli. Celui-ci naquit à Orvieto (dont l'étymologie est : urbs vetus « vieille ville » en latin), tandis que la devise censée désigner le successeur d'Urbain VII est : de antiquitate urbis, « de l'antiquité de la ville ». Méfiant, le conclave préfèra élire le pape Grégoire XIV et, du même coup, fit mentir une prophétie dont, à ce jour, l'Eglise n'a confirmé ni infirmé l'authenticité.
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Le texte prophétique était relégué en fin d'ouvrage. Il tenait sur quelques pages et consistait en des devises latines censées qualifier le règne où la personnalité des papes depuis Célestin II, soit depuis en 1143. De Célestin II à Urbain VII, élu en 1590, le nom des papes était inscrit en vis-à-vis de leurs devises respectives et, déjà, Kantz nota que 10 antipapes s'étaient mêlés aux légitimes successeurs de Saint-Pierre. Pour n'en citer que quelques-uns, Pascal III, Clément VII et Alexandre V faisait tache dans le tableau.
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Dans le refuge de sa bibliothèque, il s'attacha à juger la pertinence des devises avec impartialité. Si l'on oubliait que certaines qualifiaient des antipapes, toutes tombaient assez juste jusqu'à Urbain VII. Ainsi, Célestin II était désigné par :Ex castro Tiberis, ce qui signifiait : du château du Tibre ; or il s'appelait Guy Châtel et naquit à Titerna, sur le Tibre. Ce n'était qu'un exemple parmi d'autres.
En revanche, les devises suivantes convenaient moins aux successeurs d'Urbain VII. Pour Grégoire XIV : De antiquitate Urbis (de l'antiquité de la ville) ; pour Innocent IX : Pia civitas in bello (la cité pieuse pendant la guerre) ; pour Clément VIII ; Cruz Romulea (la croix romaine). Malgré ses efforts, Kantz se ne trouva rien qui légitimait indiscutablement ces devises. Mais il se dit qu'il pouvait ignorer le détail qui, dans le règne ou la personnalité des papes concernés, justifiait chaque formule. Malheureusement, les devises des premiers papes du XVIIe siècle -- que Kantz connaissait mieux -- n'étaient pas plus satisfaisantes. Pour Léon XI : Undosus vir (l'homme fait comme une onde) ; pour Paul V : gens perversa (la race perverse) ; et pour Grégoire XV : in tribulatione pacis (dans le trouble de la paix).
On pouvait arriver que Grégoire XV, par la faute de la guerre qui sévissait encore dans le Saint Empire, avait connu un règne troublé -- mais quel pape avait eu un règne paisible ? et quel était l'art « race perverse » du pontificat de Paul V ? et en quoi Léon XI était-il « c'est comme une onde » ? Etait-il si souple, au propre comme au figuré ? Kantz s'énerva en réalisant qu'il tombait dans le même piège que les exégètes forcenés : celui de vouloir interpréter à tout prix, jusqu'à l'absurde.