YetAnotherYves a écrit :
Le terme catholique apparaît dès le symbole de Nicée : « une, sainte, catholique et apostolique » en 325.
Je ne sais pas exactement quand les termes d'Église orthodoxe apparaissent, mais dès le concile de Constantinople de 381 (le second après Nicée) on peut déjà commencer à distinguer une Église d'Orient et une d'Occident ou Grecque et Latine.
En toute rigueur de vocabulaire, les deux Églises (celle dite "catholique" ou celle dite "orthodoxe") sont à la fois catholiques ET orthodoxes et se reconnaissent réciproquement comme telles.
Catholiques, c'est à dire que leur message est "universel", et leur vocation étendue au monde. Universel et catholique sont ici synonymes. À tel point que le credo est le même : "je crois en l'Église une, sainte, catholique et apostolique ..."
Orthodoxes, parce qu'elles professent l'une et l'autre l'intégrité de la "vraie foi" = l'orthodoxie. Le contraire d'orthodoxe, n'est pas ici catholique, mais : hétérodoxe ou hérétique. Or, aucune des deux ne fait le procès de l'autre en la prétendant hérétique.
L'usage qu'on fait des deux appellations pour désigner deux Églises distinctes est donc théologiquement faux mais il est pourtant attesté dès le schisme de 1054. Il a le mérite de faire la distinction entre l'Église romaine (que tout le monde appelle un peu vite catholique) et les Églises patriarcales (qu'on met dans un grand tout l'Église orthodoxe).
Théologiquement parlant, les différences sont infimes et les rapprochements sont nombreux, surtout depuis les années 1960 : elles parlent du même Dieu, du même Christ, du même Saint-Esprit ... Le moment-clé de la réconciliation (sur le plan théologique) fut la rencontre entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras en 1967. Pour faire un peu simple, la principale pierre d'achoppement reste la question de la "primauté de Pierre" = la reconnaissance d'un pape commun, résidant à Rome.
La plupart des sacrements (baptême, confirmation, mariage, réconciliation=confession, et sacrement des malades) sont reconnus réciproquement valides (sauf pour certains intégristes de l'une ou de l'autre Église). Pour la messe=eucharistie, il est néanmoins recommandé de la recevoir dans sa propre Église (à noter quand même que, dans la mise en pratique, l'Église dite catholique est plus "accueillante" que certaines Églises dites orthodoxes). Pour le sacrement de l'ordre=ordination des prêtres et des évêques, il n'a de sens qu'au sein de sa propre Église (ce qui ramène à la question ci-dessus de la "primauté de Pierre").
Attention encore à un autre faux ami : la distinction entre rite romain et rite oriental. Même si la majorité de l'Église dite catholique est de rite romain (grandement unifié lors du Concile de Trente, 1545-1563), il existe bel et bien des communautés catholiques de rite oriental. De leur côté, les Églises dites orthodoxes présentent une grande variété de rites (tous du type rite oriental).
Bon, y'a plus simple, d'accord ! Mais à la lecture de certaines remarques de ce fil, dans un forum dédié à l'histoire il me semblait que ces précisions pouvait être utiles.
Jean-Michel