Pour ce qui est de la transmission de la religion harappéenne dans la religion védique, le sujet est complexe. Il semble à certains que des sceaux harrappéens représentent une figure "proto-shivaïque", ou d'autres divinités qui se retrouvent plus tard, mais on n'est sûr de rien, vu le peu qu'on connaît des pratiques religieuses de la civilisation de l'Indus.
Le religion védique, d'après les 4 Vedas (Rig-Veda, Soma-Veda, Atharva-Veda, Yajur-Veda), présente un panthéon indo-européen, avec un triptyque Mithra-Varuna pour le sacré, Indra pour le guerrier et les Nasatyas pour la fonction reproductrice, et une foultitude d'autres divinités. Elle se présente comme une religion ritualiste, proche de celle de l'Iran ancien, avec le sacrifice védique, la soma, etc.
Le développement des spécultaions se fait dans la phase brahmanique. Brahman, c'est la formule sacrée du sacrifice védique, mais aussi la classe sacerdotae qui a le privilège de l'accomplissement de ce rituel. Vers le début du Ier millénaire sont rédigés les Brahmanas, des livres traitant de ces rituels. Brahman désigne peu à peu l'être universel, opposé à l'atman, le "soi". Brahman deviendra plus tard une divinité. Vers le VIè siècle, c'est le début des spéculations dans les Upanishads. Apparaît alors dans les textes la théorie du cycle des réincarnations (samsara), avec la notion de karman, l'ensemble des actions que l'on accomplit, qui définissent ce que l'on sera dans notre vie future. La difficile compatibilté de la théorie des réincarnations avec celle de l'atman-brahman laisse à penser qu'elles ont des origines différentes (la première appartenant au substrat religieux des peuples d'Inde antérieurs aux indo-arya, la seconde étant due à ces derniers), mais cela est très discuté.
Dans la seconde moitié du Ier millénaire, la phase dite hindouïste se met peu à peu en place: les 4 grands écoles se mettent en place (Vedanta, Samkhya, Yoga et j'ai oublié la 4è, désolé), puisque se fait de plus en plusnécessaire la volonté de sortir du cycle des réincarnations (selon des méthodes différentes en fonction de l'école, et pour un au-delà souvent mal défini, quand on prend la peine de le définir). L'ordre social s'est mis en place : 4 varnas (castes) que sont les brahmanes, les khsatriyas, les vaisyas et les çudras. Cet ordre se reflète dans les grands mythes élaborés autour du début de notre ère, dans le Mahâbâratâ et le Ramayâna, puis aussi dans les lois de Manu. Les dieux védiques ont été éclipsés au cours de la phase brahmanique par des divinités mineures devenues principales : Brahman, puissance créatrice, qui ne dispose pas de culte ; Vishnu, puissance conservatrice, et ses nombreux avatars (dont Ramâ) ; Shiva, puissance destructrice.
Parallèlement, la contestation de cette religion se développe dans deux sectes que l'on peut qualifier de dissidente : le Bouddhisme et le Jaïnise, apparus vers le milieu du Ier millénaire. Autour de 200 av JC, avec la conversion du grand roi Ashoka au bouddhisme, cette religion prend une grande importance, et s'exporte à l'extérieur, vers la Gandhara, puis l'Asie Centrale et la Chine, et aussi l'Asie du sud-est. Il se divisera en plusieurs courants : Theraveda (ou Hinayana, "petit véhicule", terme péjoratif), qui reste fidèle à l'enseignement originel du Bouddha ; Mahayana ("grand véhicule"), qui développe la figure du boddhisatva, saint qui, à l'approche du nirvana (la délivrance dans le bouddhisme), refuse de quitter ce monde et y reste pour aider d'autres à parvenir au nirvana -ce courant connaîtra de grands développements philosophiques autour des écoles dites Madhyamikha (pronée par Nagarjuna, IIè s de notre ère), et Yogaçara (d'Asanga, VIè s. de notre ère) ; et enfin le tantrisme bouddhique, qui apparaît en même temps que le tantrisme dans l'hindouïsme.
L'hindousime développe d'autres philosophies au cours du Ier millénaire, avec de grands penseurs comme Samkara, et prend de nombreux éléments au bouddhisme, notamment en ce qui concerne la délivrance ("moksa" dans le Vedanta). D'autres sectes tendent vers le monothéisme, imaginant un démiurge à l'origine du monde, pouvant aider notre délivrance. Autour de l'an Mil, avec l'arrivée des doctrines tantriques (rituels axés autour d'une formule, "mantra"), que le bouddhisme intègre aussi, l'hindouïsme finit par l'emporter sur ses rivaux, qui disparaissent quasiment (et le bouddhisme ne survit qu'hors d'Inde). C'est la période ou écrit un grand penseur comme Ramanuja. Mais c'est aussi à ce moment qu'avec Mahmud de Ghazna l'Islam commence à prendre pied en Inde, où il est encore énormément représenté (rappellons qu'il y a actullement autant de musulmans en Inde qu'au Pakistan). Mais cette religion reste très forte, et il existe encore de nombreuses sectes très actives qui développent de nouveaux courants de pensée. Soulignons aussi l'apparition de la religion Sikh à la période où l'Islam arrive en Inde.
Quelques précisions maintenant. J'ai réalisé cela de mémoire, il y a donc des lacunes, et c'est très schématique. Mais vous trouverez facilement des livres sur le sujet (ne serait-ce qu'un Que sais-je sur "l'Hindouïsme" qui est très bien fait).
Ensuite, "Hindouïsme" est une création due aux Occidentaux. Les Indiens eux-mêmes n'ont jamais défini leur religion comme telle avant la colonisation (de même qu'ils ne se considéraient pas comme "Indiens"). Cette religion n'a pas de dogmes, n'est pas unie, mais au contraire divisée, et foisonnante, en une multitude de courants différents. Elle est aussi très présente en Inde, et indisociable de la culture indienne : elle régit l'ordre des castes, commande la vie quotidienne des croyants. Son importance dans la société indienne et la raison même qui fait que son autorité dans ce pays n'a jamais été contestée.
Enfin, j'ai oublié de parler du Bhaghavad-Gitâ. Et j'ai du faire des erreurs sur les "â", et ajouter trop de "h" dans les noms, mais vous comprendrez puisque vous aurez les mêmes difficultés que moi à écrire des termes sanskrits (à moins que vous ne soyez familier avec cette langue).
Bonne chance, parce que ce sujet est très vaste.
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