Bonjour à tous.

Ayant vu récemment un reportage sur le saint prépuce, je me suis posé la question de combien de reliques du Christ existe (de la plus fantasque à celle qui s'approche le plus de la réalité) et de l'histoire qu'il les entourent, de leurs villes d'exposition actuel à leur véritable origine accompagner si possible d'une photo ou d'une description si celle-ci sont disparus.

Merci d'avance pour vos réponse.

A Prague, il y a la (prétendue) tombe de Longinus, le soldat romain qui perça le flanc du Christ.

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« But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)

Je crois avoir lu dans le Quid quelques reliques stupéfiantes : une larme du Christ pieusement gardée à la cathédrale de Trèves !

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… il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer…

Bien qu'étant agnostique, j'ai beaucoup d'admiration pour Luther qui a arasé ces superstitions. En 2017, on célèbrera le 500 ème anniversaire de la Réforme, énorme révolution culturelle.

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

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« But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)

L'histoire de la Sainte Lance est célèbre, et l'artefact réel ou supposé a joué un rôle important lors de la Première Croisade (en particulier lors du siège d'Antioche en 1098).
Il y a aussi la Sainte Eponge et le contesté Saint Suaire.

CNE EMB

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"Sicut Aquila"/"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"/"Ensemble en paix comme au combat"/"Si Vis Pacem Para Bellum"/"Passe toujours !"

La course aux reliques engagée au Moyen Age pour satisfaire des besoins locaux de consécration et de fréquentation de leur église ou abbaye, a multiplié les reliques de toutes sortes, dont l'Eglise n'a jamais été dupe. Il y en a des milliers. Des grandes et des petites concernant des saints. Pas de saint sans reliques et autrefois des pèlerinages et des processions qui ont joué un grand rôle dans le développement de la vie sociale et économique au Moyen Age.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Effectivement, le culte des reliques est un des aspects les plus pittoresques du christianisme médiéval. Il découle probablement d'une vision populaire du monde, étroitement imbriqué avec l'au-delà, et saturé de pensée magique : les gens pensent que des rituels particuliers peuvent les faire bénéficier de puissances surnaturelles pour améliorer leur vie (cela nous fait sourire aujourd'hui, mais sommes-nous vraiment sûrs de ne pas pratiquer la pensée magique dans certains domaines : parapharmaceutique, politique )
La puissance des reliques est attestée par des miracles. Les miracles, personne ne les voit, mais tout le monde connaît quelqu'un qui a vu celui qui l'a observé . Donc, leur existence ne fait pas de doute. Quoi qu'on en dise, le culte des relique résulte d'une utilisation rationnelle des connaissances de l'époque et d'une organisation pour en tirer partie.
Dans la mesure où les reliques, via les pélerinages et les dons, génèrent une activité économique, tout le monde y trouve son compte.
Dans la Légende Dorée, un malfrat fabrique une fausse relique de Saint Benoît et la vend à un naïf. Mais le naïf en question prie avec une telle ferveur que des miracles se produisent par cette contrefaçon. Dès lors, l'Église affirme bien qu'il est vain de chercher à établir la véracité des reliques : c'est le fait d'y croire qui leur donne leur puissance.
Cela n'empêche pas de produire une abondante littérature sur la recherche des reliques, et le transport des corps des saints (les "translations").

Jésus s'étant relevé de sa tombe, puis monté au ciel, son corps a disparu. Ses reliques ne peuvent donc être que des éléments détachés de son corps.

On parle de son prépuce, d'une larme. Il y a également son cordon ombilical (Saint Ombilic ou Saint Nombril), dont voici un reliquaire.


Voici les localisations qu'en donne la page de Wikipédia

• Saint Nombril de Rome.
• Saint Nombril de Clermont.
• Saint Nombril de Châlons-en-Champagne.

On trouve également de nombreuses reliques correspondant à des objets qui auraient touché Jésus ou servi au cours de la passion. En plus du Saint Suaire, de la sainte lance, de la vraie croix, on peut citer :

• un ou plusieurs clous de la vraie croix (à Notre-Dame de Paris, mais je crois me souvenir d'en avoir vu à Chartres)
• la Couronne d'Épines, présentée encore aujourd'hui régulièrement à Notre-Dame de Paris
• la tunique du Christ, dont une des formes est notamment conservée à l'Église d'Argenteuil
• le voile de Véronique, conservé à Manoppello en Italie.

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Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell

la conservation de la partie la plus intime de l'anatomie du Christ était revendiquée par je ne sais combien de villes, dans le documentaire de Arte ils évoquent pour la France Conques et d'autres cités mais ne mentionne pas Le Puy-en-Velay qui pourtant à ma connaissance s'honorait de posséder cette relique

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"A moi Auvergne"

L’histoire des reliques de Sainte Foy de Conques vaut son pesant d’or ! (c’est vraiment le cas de le dire quand on voit le trésor de Conques .)

Entre 864 et 875 un moinillon , Ariviscus,se fat embaucher dans une communauté près d’Agen.Il monte en grade , arrive à un poste de responsabilité … et subtilise tout simplement la relique de église abbatiale.

En fait c’est une taupe des moines de Conques qui étaient en manque de reliques !
Il rapporte donc comme butin les reliques de sainte Foy martyre à l'âge de douze ans en 303 dans la région d’Agen .

L'Eglise a pris depuis longtemps du recul par rapport aux reliques mais le culte local continue parfois avec succès comme en Italie où on observe une ferveur populaire qui lui interdit de moderniser ce secteur des témoignages de la foi.
Il arrive de voir dans une commune le desservant du culte tenter de faire oublier un culte de reliques qui lui complique l'existence et la municipalité pourtant laÏque plaider la cause du commerce et de la renommée locale. On voit des maires ressusciter des pèlerinages.
Nos sociétés ont réinventé des cultes des souvenirs de vedettes du show-biz ou de sports de masse, dont la vie est pourtant assez différente des anciens saints. Il existe des pèlerinages.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Luther n'était pas du tout le seul chrétien de l'époque à s'opposer aux superstitions. Voir Jean Hus, etc.
D'ailleurs, dans la bible, il y a l'histoire du Veau d'or qui est très importante, et qui est souvent mentionnée avant Luther.

De plus, est-ce qu'un drapeau, un hymne national, ne seraient pas aussi des objets chargés de superstition, puisque que pour certaines personnes, un drapeau est davantage qu'un bout de tissu, un hymne davantage qu'une chansonnette ?

Pour les reliques, c'était un peu pareil. Saint Louis y voyait des marques de l'attachement au royaume chrétien. Les "saintes chapelles" ont été érigées comme des écrins pour ces reliques dans cet esprit d'appartenance à un domaine spirituel. Les reliques font partie des symboles représentatifs des "sources chrétiennes de l'Europe", comme on dirait aujourd'hui.

Je pense qu on sous-estime dans l'affaire une particularité majeure du christianisme : la double nature du Christ, vrai Dieu et vrai Homme. Je pense que les chrétiens médiévaux (ou du moins les intellectuel) voyaient la chose ainsi : alors que le Christ est retourné au Ciel, donc actuellement sous sa forme divine, les reliques manifestent aux yeux de tous qu'il a vécu parmi nous, homme au milieu des hommes.

Cette obsession de la présence de Dieu parmi nous (qu on trouve aussi dans le culte eucharistique) est à mon sens au cœur de la doctrine chrétienne, telle du moins que les catholiques et les orthodoxes l'ont comprise depuis l'antiquité.

Il me semble que Juifs et musulmans sont au contraire plus attachés à l'idée d'un Dieu invisible presqu'absent, purement spirituel et transcendant - même si l'islam admet très bien l'action presque quotidienne de la providence.

C'est bien le nœud du "problème". Les reliques ne sont pas simplement un instrument d'un culte que certains estiment détournés. Elles sont au cœur d'un système économique que peu de gens tiennent à voir disparaître.
En Suisse, certaines villes des cantons catholiques connaissent une grande prospérité avec la Réforme : elles rassemblent les reliques des cantons protestants, et récupèrent l'affluence des pélerinages supprimés.

Jean Calvin a également écrit un Traité des Reliques. On peut le consulter sur Gallica.

Juifs et Musulmans avaient également un système de pélerinages sur les tombeaux de leurs saints. Pour les Musulmans, celui-ci n'a été aboli que récemment dans certains pays (en Égypte, par exemple), sous la pression des intégristes (qui sont, rappelons-le, un mouvement récent).
Les Musulmans disposent également d'un système de reliques. Pour les reliques de Mahomet, ce sont surtout les Turcs qui les ont conservées. Voici le reliquaire de sa barbe.

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Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell

Très curieuses ces reliques de Mahomet : est ce bien conforme à la théorie islamique selon laquelle Mahomet est un prophète et rien d'autre ? Je suis curieux de savoir ce que les Wahhabites en pensent...