Alain.g a écrit :
La course aux reliques engagée au Moyen Age pour satisfaire des besoins locaux de consécration et de fréquentation de leur église ou abbaye, a multiplié les reliques de toutes sortes, dont l'Eglise n'a jamais été dupe. Il y en a des milliers. Des grandes et des petites concernant des saints. Pas de saint sans reliques et autrefois des pèlerinages et des processions qui ont joué un grand rôle dans le développement de la vie sociale et économique au Moyen Age.
Effectivement, le culte des reliques est un des aspects les plus pittoresques du christianisme médiéval. Il découle probablement d'une vision populaire du monde, étroitement imbriqué avec l'au-delà, et saturé de pensée magique : les gens pensent que des rituels particuliers peuvent les faire bénéficier de puissances surnaturelles pour améliorer leur vie (cela nous fait sourire aujourd'hui, mais sommes-nous vraiment sûrs de ne pas pratiquer la pensée magique dans certains domaines : parapharmaceutique, politique
)
La puissance des reliques est attestée par des miracles. Les miracles, personne ne les voit, mais tout le monde connaît quelqu'un qui a vu celui qui l'a observé
. Donc, leur existence ne fait pas de doute. Quoi qu'on en dise, le culte des relique résulte d'une utilisation rationnelle des connaissances de l'époque et d'une organisation pour en tirer partie.
Dans la mesure où les reliques, via les pélerinages et les dons, génèrent une activité économique, tout le monde y trouve son compte.
Citer :
La course aux reliques engagée au Moyen Age pour satisfaire des besoins locaux de consécration et de fréquentation de leur église ou abbaye, a multiplié les reliques de toutes sortes, dont l'Eglise n'a jamais été dupe. Il y en a des milliers.
Dans la
Légende Dorée, un malfrat fabrique une fausse relique de Saint Benoît et la vend à un naïf. Mais le naïf en question prie avec une telle ferveur que des miracles se produisent par cette contrefaçon. Dès lors, l'Église affirme bien qu'il est vain de chercher à établir la véracité des reliques : c'est le fait d'y croire qui leur donne leur puissance.
Cela n'empêche pas de produire une abondante littérature sur la recherche des reliques, et le transport des corps des saints (les "translations").
Benzikio a écrit :
Ayant vu récemment un reportage sur le saint prépuce, je me suis posé la question de combien de reliques du Christ existe (de la plus fantasque à celle qui s'approche le plus de la réalité) et de l'histoire qu'il les entourent, de leurs villes d'exposition actuel à leur véritable origine accompagner si possible d'une photo ou d'une description si celle-ci sont disparus.
Jésus s'étant relevé de sa tombe, puis monté au ciel, son corps a disparu. Ses reliques ne peuvent donc être que des éléments détachés de son corps.
On parle de son prépuce, d'une larme. Il y a également son cordon ombilical (Saint Ombilic ou Saint Nombril), dont voici un reliquaire.
Voici les localisations qu'en donne la page de Wikipédia
- Saint Nombril de Rome.
- Saint Nombril de Clermont.
- Saint Nombril de Châlons-en-Champagne.
On trouve également de nombreuses reliques correspondant à des objets qui auraient touché Jésus ou servi au cours de la passion. En plus du Saint Suaire, de la sainte lance, de la vraie croix, on peut citer :
- un ou plusieurs clous de la vraie croix (à Notre-Dame de Paris, mais je crois me souvenir d'en avoir vu à Chartres)
- la Couronne d'Épines, présentée encore aujourd'hui régulièrement à Notre-Dame de Paris
- la tunique du Christ, dont une des formes est notamment conservée à l'Église d'Argenteuil
- le voile de Véronique, conservé à Manoppello en Italie.