BON bon … voyons voir :
A : Article 1 :
La non-historicité d’une présentation littéraire ne permet pas de conclure d’une manière absolue à la non-historicité de l’événement rapporté ou décrit de la sorte … si un événement important n’a pu être décrit qu’au moyen de ce langage d’interprétation la forme extérieure de la présentation littéraire ne prouve rien contre sa réalité historique … en d’autres termes si un fait exceptionnel ce produit (dont les mots pour le décrire : n’existent pas, ou ne rendent pas exactement compte de cet événement) … ne remet pas en cause ipso-facto la réalité historique de cet événement.
B : Article 2 :
Plus que tout autre science la Théologie se nourrit de la LOGIQUE c’est absolument indispensable pour quiconque veut cheminer vers la Vérité … cela l’est d’autant plus que nous avons que des livres pour nous y rattacher.
Par exemple :
Si l’on dit (ce qui est juste) que Jésus était en bisbille avec sa famille … et qu’ensuite un des membres (Jacques) de cette famille accède à un poste important … c’est pour le moins admettre qu’il faisait « consensus » avec la « communauté » issue de ladite famille ... dans le cas contraire il aurait été exclu et aurait tenu des propos à l’encontre de cette même.
C : Démontrable/prouvable ou pas à quel niveau se placer :
L’historicité de Jésus en tant qu’homme est « démontrable » par les écrits, l’histoire, l’archéologie … et est actuellement un fait quasiment acquit (ce qui ne l’était pas il y a pas si longtemps).
Mais nous ne pouvons « démontrer » certains concepts faisant appel à la Foi … par exemple vouloir « démontrer » que Jésus est Dieu … est de même ressort (quoique plus facile) que vouloir démontrer que Dieu existe à la seule lecture de l’AT.
Nous arrivons à notre sujet : La conception virginale de Jésus.
Les deux récits (Matt et de Luc) présentent de deux manières différentes l’affirmation de la conception virginale de Jésus.
Pourquoi différentes … car ni Marc ni la Source Q n’en parle nous pouvons dire en toute logique que :
1) les deux récits sont indépendants l’un de l’autre … et/ou appartiennent à deux traditions différentes,
2) il en découle que cette notion était connue/reconnue dans le cercle des premiers chrétiens … et ceci en dehors du cadre de ces deux présentations/traditions.
La seule certitude à laquelle on peut aboutir d’un point de vue « historique » est que de très « bonne heure » … antérieure à la rédaction finale des Evangiles … il était question de la conception virginale de Jésus … c’est un fait le reste n’est que des conjectures.
Démonstration :
a) En Mc (3,32ss) la relation de Jésus avec sa famille n’est pas présentée d’une manière très positive,
b) En Act (1,15-25) après la sortie de Judas du collège des « Douze » lors de l’élection de Matthias … on pose comme condition que seul pouvait être admis comme témoin de la Résurrection celui qui a suivi Jésus depuis le commencement … aucun parent de Jésus ne réalise cette condition.
c) Très tôt cependant Jacques le Juste … appelé le « frère du Seigneur » … occupa une position privilégiée dans la première communauté judéo-chrétienne de Jérusalem (sans faire partie des Douze).
Il est témoin de la résurrection en I Cor (15,7) … fait partie de la « colonne » en Ga (2,9) … Pierre lui-même reconnaît son autorité en Ga (2,11ss) … son opinion fut décisive au concile des Apôtres.
d) En l’an 62 ce Jacques était déjà considéré par le GP Anne II comme si dangereux que … profitant d’une vacance du poste de gouverneur romain … il le fit exécuter.
A ce stade nous pouvons dire :
1) il y avait de la « tension » dans la famille de Jésus,
2) Jacques n’est pas admis parmi les Douze,
3) cela ne l’empêcha pas d’avoir le plus haut grade dans l’Eglise primitive à Jérusalem.
Nous pouvons donc nous poser la question :
Comment a-t-il pu soutenir ses prétentions contre les traditions que suppose Mc (3,31-35) ?
C’est là que le motif de la conception virginale de Jésus pourrait avoir joué son rôle … car si dans cette famille c’est produit un miracle divin aussi extraordinaire … les membres de la famille ont aussi des droits et des devoirs particuliers dans la communauté de celui qui fut l’un des leurs … notamment envers le plus important d’entre eux (Jésus).
On peut donc présenter au moins comme hypothèse … l’opinion que l’affirmation de la conception virginale de Jésus … avait été propagée dans la communauté par les parents de Jésus qui s’étaient agrégés à elle.
Ce thème fut ensuite utilisé … avec les formes littéraires courantes de l’époque … pour montrer en Jésus la réalité définitive du salut.
Cette conception virginale « remonterait » donc au tout début de l’Eglise primitive … indépendamment de la date finale présumée des
Evangiles de Matt et Luc.
Pour ce qui concerne la Résurrection je vous renvoie … comme je l’ai signalé à …
Maurice Pergnier : « La Résurrection de Jésus de Nazareth »Cordialement, Epsilon