Prisma a écrit :
Couper la main faisait partie de la sentence chez nous il n’y a pas si longtemps .
Extrait du livre de J. Maurel « RODEZ et son pays au temps des lumières »
« …La cour sénéchale de Rodez rend sa sentence le 19 juin 1750. Le châtiment ? Bistou doit d'abord faire amende honorable devant la porte de l'église de sa paroisse, la corde au col, tenant en sa main une torche ardente, teste nue et à genoux pour demander pardon à Dieu au Roi et à la Justice de tous ses excès et attentats et principalement de ceux commis sur les personnes de ses père, mère et frère ; il doit ensuite avoir le poing droit coupé [...] sur un poteau qui sera à cet effet planté devant ladite porte [del'église de Saint-Juéry] ; puis après avoir eu les bras, jambes, cuisses et,reins rompus sur un échafaud en place publique, il doit être placé sur la roue pour expirer. Le corps doit enfin être exposé sur le grand chemin qui va de Saint Jouery à Laguiole. Comme il se doit, Bistou, est présenté au parlement à Toulouse, le 11 juillet, où la chambre de la Tournelle arrête que la sentence de Rodez doit avoir son plein effet.2 L'exécution a lieu le 27 juillet 1750 à Saint-Juéry.
Couper le poing est un châtiment, à vrai dire, rare ; trois cas d'application de cette peine, seulement, ont pu être repérés en Rouergue, au temps des Lumières ; on peut en voir un plus grand nombre dans les arrêts criminels du parlement de Toulouse, dont le ressort, on le sait, est très vaste ; la peine est dans les usages. Mais si ce châtiment est rare, est-il sans signification ? ……»
Je pense que l'on s'éloigne de la question initiale et qu'on est en train de mélanger pas mal de choses. Voici la question initiale :
Jerôme a écrit :
Un célèbre précepte de l'Islam préconise l'amputation de la main des voleurs. Fort bien mais comment survivre à un tel châtiment avant le XIX e siècle ?
Un Saoudien à qui je posais la question m'a expliqué que cette peine en fait n'était pas destinée à être appliquée mais était simplement une menace qui devait conduire la victime à convenir avec le coupable d'une indemnisation convenable.
Pourquoi pas ? Peut on me confirmer cette interprétation ?
Comme on le voit, il s'agit de cas où l'amputation est la sanction principale. J'ai aussi trouvé de nombreux cas où l'amputation est une punition annexe de l’exécution. Dans ce cas, la manière dont on ampute le ou les membres n'a pas d'importance car le supplicié ne va survivre à l'amputation que le temps qu'on lui administre le reste du traitement. Je rappelle qu'il y a ici quelques personnes qui prétendent que cette sanction n'était pas destinée a être appliquée parce que le taux de survie serait égal à zéro. Or, les archéologues ont trouvé plusieurs corps amputés d'un membre et qui montrent que l'individu a survécu, au moins un certain temps. Sauf que l'on ne sait pas les circonstances de l'amputation et donc si elles correspondent aux amputations "judiciaires" qui seraient des coupes franches de l'organe amputé.
Cette sanction est actuellement assez souvent appliquée envers des voleurs dans divers pays appliquant la loi corannique et on trouve assez facilement sur le net des reportages montrant la réalité de l'application de cette sanction et les photos des nombreux survivants à ces amputations.
Et j'ai mis l'une des photo les moins explicites. Si vous aimez les images gores, cherchez donc des images avec les mots : voleur amputé ...
Bien entendu, les amputations modernes se font avec du personnel médical prêt à prendre le supplicié en charge après l'application de la sentence. Et, nous avons le recours à la pharmacologie moderne. Dans certains cas, l'amputation est même faite par des médecins. C'est le cas au Soudan, par exemple. Mais, dans certains cas, on n'ampute pas la main, mes tous les doigts d'une main. En Iran, le ministère de la justice a même mis en ligne des photos où où l'on voit une machine à amputer les doigts des justiciables ... Certains pensent qu'il s'agit d'images "de propagande" pour terroriser la population, d'autres pensent qu'il s'agit d'images d'une vraie application de peine, mais où l'on aurait drogué le justiciable. Certains pays montrent les amputés judiciaires sur des lits d’hôpitaux où l'on peut voir qu'il y a une réelle prise en charge médicale. Sûrement pour ce dédouaner de l'accusation selon laquelle ces amputations seraient en fait des condamnations à morts camouflées. Mais, de nombreuses associations indiquent que la survie à long terme des récidivistes amputés de la main droite et du pied gauche est pratiquement impossible. De fait, ils seront dans l'impossibilité de trouver un travail et de pouvoir assurer leur survie. Or, certains des vols sont des vols de nourriture dans des contextes où des populations souffrent de faim.