Vu que les évènements sont exactement concommitants, ce sera difficile de déterminer si l'un des évènements a plus pesé que l'autre.
Humanae Vitae, juillet 68
Réforme liturgique, novembre 69
Mais il faut tout de même souligner que les deux évènements sont très contradictoires:
-dans un cas le pape Paul VI accompagne la révolution en cours et la signe,
contre son opinion personnelle -dans l'autre cas il tire le frein à main,
contrairement à la majorité de ses évêques déja formellement exprimée.
On cite souvent sur ce sujet Guillaume Cuchet, qui en ce qui le concerne donne pour date de rupture la mi-196
5. Il s'appuie sur des statistiques rigoureuses, des sondages de l'IFOP et la pratique de la confession. Quant à la cause de la rupture, il la voit multi factorielle
of course, mais il accorde beaucoup d'importance à la fin de l'enseignement sur l'enfer.
Châtillon a écrit :
Pierma a écrit :
Et Lévi-Strauss signale incidemment qu'il ne va à la messe que pour les mariages et les enterrements... Est-ce que ça le qualifie pour émettre un jugement sur ce sujet ?
L'information est cruciale. Merci de la donner. De même que pour Brassens qui était manifestement athée.
C'est assez courant de voir que ceux qui s'attachent au latin, c'est-à-dire à la forme, ne sont pas vraiment croyants eux-même.
C'est évidemment anecdotique, surtout en ce qui concerne Brassens, un peu moins pour Levi-Strauss dont la vaste intelligence l'autorise à parler utilement à peu près de tout (c'est un avis personnel).
Sans doute que s'il faut se concentrer uniquement sur les avis des personnes concernées et autorisées, cela va être beaucoup moins rigolo: il s'agira uniquement de faire parler toute la mouvance traditionnaliste depuis l'ouverture de Vatican II!
Mais bien sûr que cette critique a existé en interne, et pas qu'un peu. La plus forte: le
Bref examen critique du Novus Ordo Misae, publié le 3 septembre 1969 (deux mois donc avant la réforme liturgique donc), par le cardinal le plus important de Rome, Ottaviani (le patron du Saint-Office, autant dire le n°3 du Vatican et n°1 en ces matières) et co-signé par un autre cardinal.
Mais ni Levi-Strauss, ni tel cardinal en vérité ne me paraissent les plus intéressants sur ce sujet.
Ce qui comptera davantage me semble-t-il, c'est la réaction de la base.
Je laisse de côté la France, surement pas représentative, un des pays du monde où la réaction a été la plus forte.
Si l'on prend au contraire l'Espagne, qui est sans doute le pays d'Europe (avec la Pologne?) où la réforme liturgique a été la plus facile, quand on creuse dans le détail, on voit quand même que le 5 novembre 1969, une pétition a été envoyée au pape Paul VI pour demander que les prêtres qui le souhaitent puissent continuer à célébrer le rite ancien. Pétition signée par
6000 prêtres, ce n'est pas rien.
Sur un autre fil, Jérôme a mis une vidéo de l'INA, qui commence en ces termes: "chacun a pu se rendre compte que Noël 1969 ne ressemblait pas à Noël 1968, Noël 1970 sera encore probablement encore différent"