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Message Publié : 08 Déc 2019 13:26 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 23 Déc 2010 13:31
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Pierma a écrit :
Aigle a écrit :
Je me demande si vous n'avez pas, cher Pierma, donner une clef intéressante en procédant à votre survol mondial du catholicisme : il existe des différences considérables entre les diverses sociétés (culturels, sociales, psychologiques...). Ce qui me semble conduire à conclure que le phénomène français s'expliquerait peut être aussi (et surtout?) par des facteurs français ...

Sans apporter d'explication(s) certaine(s) sur la situation du culte catholique dans d'autres pays, j'ai simplement évoqué quelques hypothèses qui suggèrent qu'il peut y avoir des explications locales.

Et c'est un fait que le cas de la France est sans doute atypique. Y chercher des facteurs français me semble logique.


Il me semble clair que "la crise de l'Eglise après Vatican II" est "la crise de l'Eglise en Europe après Vatican II" parce qu'il est assez difficile de défendre l'idée d'une crise à l'échelle mondiale, alors que la proportion de catholiques dans le monde reste stable (voire même l'augmentation du nombre de catholiques serait légèrement supérieure à l'augmentation de la population mondiale).
Donc, comme vous le dîtes, à situation locale, facteurs vraisemblablement locaux.


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Message Publié : 08 Déc 2019 13:44 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Que disent les études à ce sujet ?

Aujourd'hui encore, prêtres et religieux qui ont connu cette époque le disent : autour des années 1968, il y a eu une déperdition phénoménale d'effectifs, que ce soit chez les séminaristes ou les prêtres.
En 68, les aumôniers qui encadraient les étudiants ont du faire face à des idées nouvelles. Certains se sont adaptés, notamment en créant ce qu'on appelle des communautés nouvelles. D'autres en revanche, ont perdu la foi et ont abandonné.

Quels sont ces effectifs ?
Que sont devenus ces anciens prêtres/séminaristes ?
Pourquoi ont-ils abandonné leur fonction ?
Ont-ils quitté l’Église aussi ?
Y a t-il des historiens ou des sociologues qui les ont interrogés ?


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Message Publié : 08 Déc 2019 14:47 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 07 Sep 2008 15:55
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Je n'ai pas de réponses à ces questions mais je voudrais développer l'idée de spécificité française.

En premier lieu, l'impact de mai 68 à du être massif. Soit qu'il ait donné aux promoteurs des réformes des arguments renforcés du typ : tout est train de craquer il faut tout réformer et refondre avant l'effondrement définitif. Soit que les événements aient terrifié les conservateurs et les aient conduits à admettre plus de changements qu il n'aurait voulu, mais eux aussi convaincus que la résistance était impossible.

En second lieu, n'oublions pas l'ambiance des années 1960 : tous alors n'avaient que le mot réforme à la bouche, même le Général et ses ministres... Qui étaient franchement conservateur dans la société culturelle ou politique ? Pas grand monde ...je pense que le clergé ne faisait pas exception ...

En troisième lieu, il y avait à mon sens une très forte spécificité du clergé français de l'époque : son "décalage vers la gauche" si j'ose dire. Après les chocs de 1926, 1944 et 1962, la tendance réactionnaire voire simplement conservatrice était laminée et marginalisée ...les plus à droite votaient MRP (pour illustrer par une référence politique simplificatrice mais pédagogique) et on trouvait dans le jeune clergé et parmi les intellectuels bien des prêtres tentés par Marx ou Freud...et aucun par Maurras ...bref un état d'esprit déjà prêt , avec ou sans concile, à dialoguer avec le monde et plus avec ses tendances révolutionnaires qu'avec les gaullistes ...

En quatrième lieu (votre référence à Besançon et Lip le montre, cher Pierma), bien des gens croyaient sincèrement qu'être chrétien ne signifiait pas offrir un sacrifice à Dieu chaque Dimanche mais surtout lutter pour la hausse du SMIC et contre celle du chômage (même si l'affaire Lip est devenue aujourd hui incompréhensible car survenue en pleine prospérité d'avant le choc pétrolier...).


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Message Publié : 08 Déc 2019 17:01 
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Marc Bloch
Marc Bloch

Inscription : 10 Fév 2014 7:38
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Localisation : Versailles
Aigle a écrit :
Je n'ai pas de réponses à ces questions mais je voudrais développer l'idée de spécificité française.

En quatrième lieu (votre référence à Besançon et Lip le montre, cher Pierma), bien des gens croyaient sincèrement qu'être chrétien ne signifiait pas offrir un sacrifice à Dieu chaque Dimanche mais surtout lutter pour la hausse du SMIC et contre celle du chômage (même si l'affaire Lip est devenue aujourd hui incompréhensible car survenue en pleine prospérité d'avant le choc pétrolier...).


Puisque l'aigle a cité Cuchet, je viens à la conclusion de son livre. Est-ce que la finalité d'une organisation religieuse est de faire du social ? ou du socio-culturel ? ou du socio-politique ? Bref pour Cuchet, l'Eglise de France a dépensé une énergie folle des années 30 aux 60 pour organiser des colonies de vacances, des ciné-clubs, des équipes de football, des associations estudiantines, ouvrières ou agricoles, pour parler du développement du tiers monde , etc ... etc ...de là, certains jeunes catholiques se sont naturellement intéressés à l'auto-gestion ou à la lutte ant-impérialiste pour ensuite se rendre compte qu'on pouvait en parler ou agir contre sans avoir besoin d'une salle fournie par la paroisse ou l'aumônerie !

La remarque de Pierma commentée par aigle va dans ce sens : la messe était comprise, dès avant la réforme de Paul VI, comme un exercice communautaire qui devait être compris par les fidèles lesquels se vivaient donc comme les principaux destinataires de l'exercice !

conclusion : la France est allé très loin dans la stratégie de l'Action catholique, avec des résultats temporairement très positifs, ce qui a pu conduire à "dé-spiritualiser" les catholiques - au point de voir la messe comme un meeting ou une école absurdes puisqu'utilisant une langue morte - j'exagère un peu le trait évidemment !


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Message Publié : 08 Déc 2019 17:29 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 27 Déc 2013 0:09
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Vézère a écrit :
Là je vous arrête tout de suite: la baisse de la pratique en France n'est absolument pas linéaire depuis le XVIIIème s.
Je n’ai pas parlé de linéarité mais de continuité. Il semblerait que les souvenirs de vos cours de mathématiques s’estompent. On aura du mal à me persuader qu’une déchristianisation, ou désacralisation, de la société française, perceptible dès le dix-huitième siècle n’a pas préparé le terrain à la baisse de la pratique religieuse à laquelle on assiste depuis 1965. Certes, le catholicisme a repris du poil de la bête après la Révolution, mais une fraction de la population est restée à l’écart du mouvement et s’est manifestée à nouveau bruyamment après 1870.

La meilleure explication du phénomène me semble être donnée par Guillaume Cuchet que vous avez mentionné. Le quotidien La Croix a rendu compte de son ouvrage Comment notre monde a cessé d’être chrétien : https://www.la-croix.com/Journal/Catholicisme-francais-rupture-Vatican-II-2018-02-08-1100912139.

Vatican II a précipité la désaffection des églises mais ne l’a pas provoquée. La crise était inévitable. Comme l’écrit la journaliste Isabelle de Gaulmyn, tombant elle aussi dans l’uchronie, : Le Concile n’a pas provoqué la rupture, qui aurait de toute façon eu lieu, mais il l’a déclenchée, en lui donnant une intensité particulière.

La crise était inévitable parce la pratique religieuse était principalement culturelle. Or la pratique religieuse ne fait plus partie de la culture contemporaine.

Qu’en est-il des Protestants ? Les églises traditionnelles, églises réformées et églises de la Confession d’Augsbourg connaissent un phénomène similaire quoique moins brutal que celui observé dans l’église catholique. Selon un pasteur de l’Église Réformée de France : Les églises chrétiennes majoritaires chez elles (Eglise anglicane au Royaume-Uni, Eglises luthériennes dans le nord de l’Europe) connaissent un effondrement comparable qui ne s’explique pas par des « défauts » catholiques romains. (https://www.erf-neuilly.com/pratique-religieuse-en-baisse-effondrement-ou-mutation-regard-sur-notre-eglise-et-ses-soeurs-pasteur-didier-petit)


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Message Publié : 08 Déc 2019 17:47 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 19 Fév 2011 17:03
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Châtillon a écrit :
Quels sont ces effectifs ?
Que sont devenus ces anciens prêtres/séminaristes ?
Pourquoi ont-ils abandonné leur fonction ?
Ont-ils quitté l’Église aussi ?
Y a t-il des historiens ou des sociologues qui les ont interrogés ?
Excellentes questions. J'ai essayé de trouver des réponses, mais la première que j'ai trouvé sur le net est que l'Eglise catholique ne communique pas de statistiques à ce sujet, pour la bonne et simple raison que du point de vue catholique un prêtre ne peut pas cesser d'être prêtre.
Mais il y a quand même une étude d'avril 2007, citée tellement largement qu'elle doit être la seule.
Donc , cette étude (qui ne précise pas son périmètre, mais vu les chiffres il s'agit visiblement au niveau mondial) dit:
Entre 1964 et 2004, 70 000 prêtres ont quitté la prêtrise, sans précision par année ni par lieu. C'est bien dommage, car l'introduction de l'étude dit bien textuellement: "les défections sont en légère augmentation, mais en rien comparable à celles des années 1970, après le Concile Vatican II"


En comparaison, depuis 2004, ils sont 1000 par an, soit 0.26% de l'effectif global chaque année. Une moitié l'annonce officiellement, une autre moitié sort purement et simplement des radars des autorités ecclésiastiques. Une toute petite partie (75 en moyenne) demandent au contraire à être réintégrés.

On ne connaîtra donc jamais l'ampleur de l'hémorragie des années 70. Je ne peux que livrer le témoignage entendu d'un curé de campagne de 80 ans, ordonné donc à la fin des années 60: "de toute ma classe au grand séminaire (30 personnes?) je suis le dernier resté prêtre".


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Message Publié : 08 Déc 2019 18:14 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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Jerôme a écrit :
Est-ce que la finalité d'une organisation religieuse est de faire du social ? ou du socio-culturel ? ou du socio-politique ?
Le socio-politique, peut-être pas, mais les préoccupations sociales ainsi que les actions éducatives font partie des missions des églises (catholiques comme protestantes). Comme exemple célèbre, il y a Saint Vincent de Paul.

Jerôme a écrit :
Bref pour Cuchet, l'Eglise de France a dépensé une énergie folle des années 30 aux 60 pour organiser des colonies de vacances, des ciné-clubs, des équipes de football, des associations estudiantines, ouvrières ou agricoles, pour parler du développement du tiers monde , etc
...
conclusion : la France est allé très loin dans la stratégie de l'Action catholique, avec des résultats temporairement très positifs, ce qui a pu conduire à "dé-spiritualiser" les catholiques - au point de voir la messe comme un meeting ou une école absurdes puisqu'utilisant une langue morte - j'exagère un peu le trait évidemment !
Ne pas oublier que, dans le même temps, le Parti Communiste a, lui aussi, dépensé une énergie folle en diverses activités éducatives et sociales mais dans un cadre idéologique tout autre. La JOC et les Scouts de France proposaient tout de même un peu autre chose.


Dernière édition par Barbetorte le 08 Déc 2019 18:20, édité 1 fois.

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Message Publié : 08 Déc 2019 18:19 
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Marc Bloch
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Je rejoins Barbetorte sur un point. La comparaison avec le PCF est à mes yeux très pertinente car celui ci a subi une érosion massive et régulière - même si le démarrage est un peu plus tardif : les élections législatives de juin 1981.

En revanche, je me suis mal exprimé sur le social. Je ne parlais pas des œuvres de charité, anciennes et qui ont connu un grand développement au XIXe siècle mais plutôt des structures associatives ou syndicales comme la CFTC, la JOC, JAC, etc ...


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Message Publié : 08 Déc 2019 20:10 
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Barbetorte a écrit :
Qu’en est-il des Protestants ? Les églises traditionnelles, églises réformées et églises de la Confession d’Augsbourg connaissent un phénomène similaire quoique moins brutal que celui observé dans l’église catholique. Selon un pasteur de l’Église Réformée de France : Les églises chrétiennes majoritaires chez elles (Eglise anglicane au Royaume-Uni, Eglises luthériennes dans le nord de l’Europe) connaissent un effondrement comparable qui ne s’explique pas par des « défauts » catholiques romains. (https://www.erf-neuilly.com/pratique-religieuse-en-baisse-effondrement-ou-mutation-regard-sur-notre-eglise-et-ses-soeurs-pasteur-didier-petit)

J'allais poser la question, me doutant un peu de la réponse. Merci d'y avoir répondu.

Citer :
La crise était inévitable parce la pratique religieuse était principalement culturelle. Or la pratique religieuse ne fait plus partie de la culture contemporaine.

Ce que conforte le constat étendu à l'ensemble de l'Europe de l'ouest, qui a vécu peu ou prou des évolutions culturelles identiques.
En revanche il reste quelque chose de la culture catholique, ce qui explique assez bien cette proportion significative, et persistante, de Français qui se disent catholiques mais ne vont plus à la messe.

Et puis osons le dire, l'Eglise conserve dans le domaine des moeurs des positions dogmatiques qui sont à 100 lieux du quotidien d'aujourd'hui. Qui se soucie encore de l'interdiction de la contraception ? De ce fait, ces Français qui se disent catholiques "font leur marché" en gardant de la culture catholique ce qui correspond à leur réalité : la contrainte sociale ne jouant plus, nul d'entre eux ne se sent tenu de garder les rites et les conceptions qui étaient celles de leurs pères ou bien plutôt de leurs grands-pères.

En revanche ils peuvent garder la préoccupation de se soucier des pauvres, par exemple en faisant du bénévolat dans ce sens.

Mais non pas de militer en tant que chrétiens pour l'augmentation du SMIC. 8-|

ça c'est une ânerie. Je peux témoigner que jamais, au grand jamais, je n'ai entendu aucun chrétien professer que là était son devoir spirituel, et pourtant j'en ai vu passer, des chrétiens de gauche : une telle affirmation aurait été épinglée, à juste titre, comme ridicule. J'ose à peine imaginer comment mon oncle, qui tenait une paroisse en ville dans les années 70 et 80, et avait de bonnes relations avec des syndicalistes, comme avec tout le monde, aurait reçu un pareil credo : je pense qu'il aurait incendié l'imbécile qui se serait fourvoyé dans une affirmation de ce genre. Un tel mélange des genres n'était pas de mise.

Et puisqu'on a évoqué l'affaire Lip, je me permets un HS pour mise au point, tant on lui a fait dire ce qu'elle n'était pas :

Tout d'abord elle n'intervient pas dans un ciel économique serein à Besançon, où la concurrence des montres à quartz japonaises a provoqué un cataclysme bien antérieur à la crise pétrolière. Je ne saurais faire le décompte des usines qui ont fermé mais on parle de plusieurs milliers d'emploi. Besançon, capitale de l'horlogerie, comptait nombre de marques de grande série, avec le prix comme facteur concurrentiel, et ils n'ont pas tenu. L'erreur de Fred Lip est de s'être battu sur ce terrain, alors qu'il tenait LA marque française de haut de gamme la plus réputée. Carte qui s'est révélée payante pour des marques suisses moins connues, qui n'ont eu que ce choix possible et s'en félicitent aujourd'hui.

Ensuite, que Lip ait vu agir des syndicalistes de tradition chrétienne, d'ailleurs en accord avec la CGT, ne signifie pas qu'ils aient conçu leur action comme un devoir de bon chrétien. L'appui de l'évêché, très atypique, était évidemment bienvenu, mais n'orientait en rien leur action. En revanche ils ont vu débarquer des gens du PSU et des gauchistes de tous genre, attirés par l'idée d'une tentative d'autogestion. Hors ils n'ont cessé de dire qu'une expérience autogestionnaire n'était pas possible, pour une raison légale : ils n'étaient pas propriétaires de l'entreprise. Ils ont orchestré un battage colossal, avec le seul espoir de sauver une marque prestigieuse qui avait toutes ses chances, et ont de fait réussi à obtenir un repreneur sérieux appuyé par l'état, mais qui a malheureusement persisté dans l'erreur initiale.
Un long HS, mais pour souligner qu'il serait aventureux de voir dans cette affaire l'apparence d'un catholicisme politique emblématique. C'est tout simplement faux.

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Message Publié : 08 Déc 2019 21:41 
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Pierre de L'Estoile
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A la question : Est-ce que la finalité d'une organisation religieuse est de faire du social ? ou du socio-culturel ? ou du socio-politique ? c’est à l’organisation elle-même de répondre, à savoir l’Église catholique représentée en France par la Conférence des Evêques de France.

La CFTC est un syndicat de travailleurs. Elle a été fondée par des travailleurs qui se revendiquaient comme chrétiens et se référaient à l’encyclique Rerum novarum de Léon XIII. Son objet est la défense des intérêts des salariés dans le cadre d’une éthique chrétienne. Elle n’est et n'a jamais été l’émanation d’aucune église et elle ne s’est placée sous la tutelle d’aucune église. La question est sans donc objet en ce qui concerne la CFTC. On peut tout de même observer que l'action de la CFTC n’a pas été officiellement déclarée comme incompatible avec la doctrine de l’Église.

La JOC était à l’origine un des mouvements de l’Action catholique et, comme tel, placé sous la tutelle de l’épiscopat. Son objectif initial était de rechristianiser le monde ouvrier. A première vue, il me semble qu’elle exerçait une action à la fois missionnaire et éducative qui s’inscrivait dans la tradition de l’Église catholique. Actuellement je crois savoir que la JOC n’est plus affiliée à aucune église particulière de sorte que la question en ce qui la concerne est devenue sans objet. On peut tout de même observer que la JOC n’a pas été interdite à l’instar du sillon de Marc Sangnier et que son action n'a pas été officiellement déclarée comme incompatible avec la doctrine de l’Église.


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Message Publié : 08 Déc 2019 22:12 
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Pierre de L'Estoile
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Sur l'affaire LIP.
Pierma a écrit :
Hors ils n'ont cessé de dire qu'une expérience autogestionnaire n'était pas possible, pour une raison légale : ils n'étaient pas propriétaires de l'entreprise.
Légalement, cela aurait très bien pu s'arranger : liquidation de l'entreprise - et donc effacement des dettes - et reprise par les salariés organisés en SCOP.


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Message Publié : 09 Déc 2019 2:49 
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Barbetorte a écrit :
Sur l'affaire LIP.
Pierma a écrit :
Hors ils n'ont cessé de dire qu'une expérience autogestionnaire n'était pas possible, pour une raison légale : ils n'étaient pas propriétaires de l'entreprise.
Légalement, cela aurait très bien pu s'arranger : liquidation de l'entreprise - et donc effacement des dettes - et reprise par les salariés organisés en SCOP.

J'ignore si l'entreprise en était au stade de la liquidation. Il y avait en revanche un plan de licenciements très sévère.
Mais surtout la liquidation suivie de la reprise en Scop, cela supposait qu'il n'y ait pas un repreneur mieux disant, ou en tous cas que le tribunal de commerce appuie cette solution. (Le premier avoir de l'entreprise, c'était sa marque, qui pouvait susciter bien des convoitises.) Et cela supposait également que les banques suivent.
En tous cas les leaders des Lip estimaient que ce n'était pas possible, c'est ce qui compte, même si je ne connais pas toutes leurs raisons. (J'imagine qu'ils ont pensé aussi à la solution Scop.)

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Message Publié : 09 Déc 2019 9:07 
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Marc Bloch
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L'affaire LIP est intéressante mais nous ferait un peu dériver !

Je rappelle à tous qu'elle fait l'objet d'unfil distinct. On peut le lire et l'enrichir ici :
http://www.passion-histoire.net/viewtop ... ip#p421218


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Message Publié : 09 Déc 2019 14:05 
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Eginhard
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Barbetorte a écrit :
... Actuellement je crois savoir que la JOC n’est plus affiliée à aucune église particulière ...
Faux ! La JOC est bel et bien une instance reconnue par l'Église catholique de France, dont les aumôniers sont nommés par l'évêque du lieu.

Dans la profession de foi du mouvement, au deuxième rang des (cinq) traits qui définissent le mouvement et son action, figure :
    La JOC est un mouvement apostolique** : elle permet aux jeunes de se découvrir aimés de Dieu et de prendre conscience de leur dignité.
    ** Apostolique : qui a pour projet de faire connaitre Jésus Christ, de fonder des nouvelles communautés de croyants.

Elle est rattachée à la Mission Ouvrière, placée sous l'autorité apostolique de Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes. Son aumônier national est le P. Xavier Durand.

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Message Publié : 09 Déc 2019 14:25 
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Eginhard
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Barbetorte a écrit :
La CFTC ... n’est et n'a jamais été l’émanation d’aucune église et elle ne s’est placée sous la tutelle d’aucune église...
En revanche, vous avez parfaitement raison pour la CFTC : elle n'entretient pas de rapport avec l'épiscopat français.


En sortant de France, vous auriez pu citer le Scoutisme catholique. Si en France l'Église catholique reconnaît trois mouvements catholiques de scouts et de guides (Scouts et Guides de France, branche française des Scouts et Guides d'Europe, Scouts Unitaires), en Belgique francophone (je ne connais pas la situation en Belgique néerlandophone) la Fédération des Scouts Baden-Powell de Belgique a rayé de son nom en 2011 la référence catholique et coupé les ponts d'avec l'Église catholique belge, tandis que les Guides catholiques de Belgique conservent le lien avec l'épiscopat.

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