Vézère a écrit :
Oulala, JMTardif, je n'ai rien pigé à votre premier message.
Je n'ai même pas compris qui était "l'animateur" et le "premier intervenant".
Je crois que le catholicisme français a toujours eu une relation très particulière avec ce dogme de l'infaillibilité pontificale.
Dans le reste du monde, l'infaillibilité pontificale n'est que la formalisation, la personnification d'une autre infaillibilité indiscutée, celle de l'enseignement séculaire de l'Eglise et de ses Conciles antérieurs.
Ben oui, l'Eglise est infaillible et quand le Pape qui est le chef de l'Eglise répète ce que dit l'Eglise (en gros: qu'il est d'accord avec lui-même), et ben il est infaillible aussi. Une sorte de tautologie. Sur Excel on parlerait de référence circulaire. Je caricature, mais vous voyez mon idée: pas de quoi en faire un plat, et les catholiques indiens, africains, sud-américains, japonais, que sais-je... n'en font pas un.
En France, le sujet est pris de manière très grave. Il suscite des débats passionnés, jusqu'à nos jours (dans les cercles concernés évidemment).
Mon idée à moi: il se passe me semble-t-il dans ces années-là, un curieux mouvement de transfert. Les catholiques français les plus militants, légitimistes dans leur immense majorité, ont l'air d'avoir transposé leur passion pour le Bourbon et le drapeau blanc, vers un ultramontanisme tout à fait nouveau -et pas du tout dans la tradition de la monarchie française, qui savait très bien en cas de besoin rappeler aux papes leur juste place.
Il n'y a plus de roi de droit divin, mais heureusement il reste le pape infaillible. Ouf.
Paradoxe quand on se souvient que le principal opposant (bien seul d'ailleurs) à l'infaillibilité pontificale était un Français, le fameux Mgr Dupanloup.
Et effectivement, on observe un retournement: là où l'infaillibilité pontificale était un argument d'autorité, aujourd'hui, c'est l'inverse: on reprend sa définition pour s'autoriser à rappeler au Pape que, en dehors de dogmes, de morale et sauf collégialité dûment établie, sa parole (son "magistère" est le mot précis) vaut à peine plus que celle d'un autre évêque, et que quand il rentre par exemple dans le champ du politique ou du scientifique, les laïcs sont fondés à lui dire qu'ils en savent autant que lui.