J'ai trouvé ce passage dans
Le berger (
der Hirt), de Zwingli lui-même (en p.51-52, traduction J. Courvoisier, 1984) :
Citer :
Ainsi, le peuple doit juger le berger non d'après des œuvres imaginées par les hommes, mais d'après celles qui sont ordonnées de Dieu. Or, comme le berger n'est pas jugé de cette manière, de nombreux ignorants disent : "Voyez, on ne célèbre plus la messe, on n'honore plus les images, on ne tient plus au chant dans le temple, ni aux indulgences ; il n'y a plus d'offrandes ni de dons en faveur des moines, des nonnes, on n'adresse plus de prières à Notre Dame etc..."
Si maintenant ils savaient que les messes pour lesquelles on paie sont une abomination devant Dieu, que l'on doit revêtir, pour son honneur, les vivantes images de Dieu que sont les pauvres chrétiens et non les idoles faites de bois et de pierre, et que : "Adore Dieu en esprit et en vérité" (Jn. 4, 23) est le chant qui lui est agréable et non des braillements insensées[...]
Si cela ne permet pas de savoir si un document atteste la décision de supprimer le chant du culte, ce passage permet de comprendre la pensée de Zwingli, qui interprète un passage de l'évangile selon Saint-Jean pour mettre en évidence que le chant (qui n'est visiblement pour lui guère plus qu'un "braillement insensé") ne fait pas partie de la "messe agrée par Dieu" (si je peut me permettre de reprendre son idée).
J'ai tronqué la suite du texte, où il répond au sujet des indulgences, offrandes pour les prêtres, etc.
J'ai lu par ailleurs que Zwingli ira jusqu'à réduire le culte à Zurich à sa plus simple expression : la cène prise en commun. Ca laisse peu de place également pour le chant dans la liturgie...