Brainstorm a écrit :
D'où la question : là aussi, le syncrétisme a été à l'oeuvre ?
Oui dans le cas de l'âme en général, mais comme je l'ai dit plus haut voir une définition uniforme de l'âme dans l'AT et le NT, qui emploient d'ailleurs plusieurs termes (et ne donne aucune définition précise, juste des aluusions qu'on doit déchiffrer), c'est assez aléatoire. Du reste je vous suit pour dire que la conception de l'âme dans la tradition chrétienne est beaucoup influencée par la conception platonicienne de l'âme, et d'ailleurs les théologiens ont été bien surpris quand ils ont découvert à la Renaissance qu'Aristote, un de leurs maîtres à penser, considérait que l'âme était mortelle (
contra son propre maître Platon). Donc je pense que la pensée grecque a servi à pallier un manque de la Bible, encore qu'il est probable que les rédacteurs de la Bible n'aient jamais eu le souci de développer une conception claire de l'âme, et que cette nécessité se soit faite avec la confrontation avec la pensée grecque.
Après, pour votre mention du
ka égyptien, il n'est pas identifiable à l'âme d'après les religions monothéistes, car il faut aussi prendre en compte le
ba, autre élément non physique constitutif de l'être, et qui est d'ailleurs souvent traduit improprement par "âme". La définition d'une personne en Egypte ancienne ne fonctionne pas selon une dichotomie corps/âme, même s'il y a une ressemblance, et sans doute un lien entre ces conceptions et celles des philosophes grecs (encore que ce soit discutable, ce n'est que mon avis). Pour ce qui est des peuples sémitiques antiques, c'est assez complexe dans la mesure où ils n'ont jamais explicité clairement leur conception de l'être.