Brainstorm a écrit :
Citer :
On t'a pourtant prévenu que si tu fais croire que tu as lu Bottero en affirmant qu'il ne dit pas ce qu'il dit à chaque page, tu trouveras un lecteur attentif de Bottero pour montrer que tu n'as pas lu Bottero.
Pour avoir lu Bottéro, certes pas en spécialiste, et pour connaître des amis qui, eux le connaissent (personnellement) bien, je démens totalement ce que tu dis, à moins que tu ne donnes une démonstration en bonne et due forme (en MP).
Revenons-en à Bottéro ...
Celui-ci est un tenant de l'influence des religions proche-orientales sur la Bible (au moins l'Ancien Testament). Lisez ses études sur certains textes sapientaux mésopotamiens, comme l'Hymne à Marduk, et vous verrez des réflexions du type "ça me fait penser à Job". Voyez aussi les passages sur les mythes des dieux de l'Orage (comme Baal), qui renvoient au Leviathan. Ou bien à l'histoire de la naissance de Sargon d'Akkad, abandonné par sa mère dans un panier sur les eaux d'un fleuve , comme Moïse (mythe attesté au moins cinq siècles avant la période où aurait vécu Moïse). Et je ne parle même pas du Déluge, ni du prophétisme ...
Par pitié, n'écrivez pas n'importe quoi sur cet auteur des plus respectables, lisez-le, si vous n'êtes pas d'accord avec lui faites-en la critique ici, mais vous aurez du mal tellement ça tient bien la route (ce n'est d'ailleurs pas le premier à en parler).
Puis on peut citer aussi en ce qui concerne l'Hymne à Aton, que nombre d'auteurs rapprochent du Psaume 104, certains disant même de manière pertinente que l'auteur de ce dernier connaissait cet hymne.
On ne peut pas extraire l'AT de son contexte proche-oriental. Il y a un fonds religieux commun dans cette région, autour de mythes, croyances,
topoi littéraires, mais aussi un style littéraire que l'on retrouve dans des textes babyloniens, ugaritiques, et dans l'AT. Ceux qui étudient les textes religieux mésopotamiens ou ugaritiques ont d'ailleurs la manie (que je trouve assez fâcheuse) de toujours tout ramener à l'AT, du genre, "ça me rappelle tel passage de l'AT", ou des notes de bas de bas du type "cf. ce passage de l'AT".
Le mouvement vers le monothéisme est lui-même à resituer dans son contexte proche-oriental, où les divinités majeures du panthéon tendent à devenir de plus en plus importantes. Dagan, dieu de la fertilité, devient El, "le Dieu" à Ugarit. Le dieu de l'Orage canaanéen devient Baal "le Seigneur", Marduk à Babylone devient Bêl ("Seigneur" aussi). De simple divinités poliades, ils prennent un caractère universel, tendent vers l'hénotéisme (une divinité majeure dominant les autres divinités, qui tendent à être perçues comme de simples hypostases de celle-ci). On connaît aussu l'équivalent de Yahweh chez des peuples voisins des Hébreux, comme le Kamosh des Moabites. On ne peut pas nier l'originalité du peuple hébreu, de l'AT, du monothéisme (cf. A.Lemaire,
Naissance du monothéisme - bon ouvrage synthétique). Mais le resituer dans son contexte proche-oriental permet d'éclairer ce texte à la lueur d'arguments comparatistes, historiques. Refuser cette évidence, c'est refuser l'argumentation, la démarche historique ... A la rigueur dans ce cas ça sert à rien d'étudier la méthode de recherche historique, on se contente de prendre la Bible pour argent comptant etpuis c'est tout.