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Jésus a bien exposé une doctrine nouvelle ou renouvelée ainsi que des prophéties et a demandé à ses disciples de répandre tout cela : qu'est-ce sinon fonder une religion ?
Désolé... Il a fallu des décennies pour que la "secte" judéo-chrétienne se démarque du judaïsme majoritaire. Pendant des décennies, les "chrétiens" (anachronisme car ils n'ont porté ce nom, à Antioche, que beaucoup plus tard...) ont continué à fréquenter le Temple.
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La canonicité des textes ne dépend pas de décisions ultérieures ( 3e / 4e siècles ...) prise par une communauté chrétienne qui était déjà loin de la primitive !! Elle dépend des textes eux mêmes !!!
Voilà un scoop!
Modeste scrutateur de la Bible et des études critiques qui la concernent depuis l'âge de 14 ans (j'en ai 63...), et encore plus modeste étudiant d'hébreu et de grec bibliques depuis plus de dix ans, je ne me permettrais pas de prétendre que
"la canonicité des textes ne dépend pas de décisions ultérieures" car,
par définition, la canonicité dépend d'une
autorité. Vous confondez peut-être avec
l'authenticité? Bien des textes authentiques n'ont pas été retenus dans le canon biblique (
Lettre de Clément, par exemple, qui a failli y être inclue) ; les textes
apocryphes sont
authentiques bien que non retenus dans le canon.
"Canon des Ecritures et Symbole de foi sont des actes de lEglise, c'est-à-dire d'une communauté vivante, porteuse "théologale" du message de l'Evangile. L'un et l'autre appartiennent à la structure et à l'identité que l'Eglise se donne en les recevant et reçoit en se les donnant. Mais au même moment l'Eglise est en train de se donner en la recevant la structure de l'épiscopat. [...] La réception du canon a précédé des actes d'autorité formelle, historiquement repérables. Cependant cette réception s'est accomplie dans des Eglises dotées d'une structure ministérielle. Au regard du canon nous sommes ici en présence d'une analogie et d'un paradoxe. L'analogie réside en ce que la même Eglise a discerné dans le même temps le canon des Ecritures et la structure épiscopale, qui n'est pas attestée, en tant que telle, dans le NT. Le paradoxe consiste en ce que cette même époque qui voit l'affermissement vigoureux de l'autorité épiscopale sur les communautés est aussi le moment d'un acte d'obéissance et de soumission à l'autorité de l'Ecriture. [...] Au moment où le NT esquisse le ministère de l'épiscopè, les écrits apostoliques ne sont pas plus définis comme Ecriture que l'épiscopè ne l'est comme ministère. Cependant, ce sont des Eglises présidées par des épiscopes qui ont peu à peu reçu le canon des Ecritures. Dire cela, c'est reconnaître que les Eglises qui se sont définitivement référées à l'Ecriture estimaient bien que celle-ci fondait le ministère de leurs épiscopes" (in
Le Canon des Ecritures, études historiques, exégétiques et systématiques, page 531 -- sur 573... ; Le Cerf, 1990, Lectio Divina 140, par J.-N. Aletti, E. Haulotte, P. Lamarche, F. Marty, E. Pousset, B. Sesboüé, C. Théobald, J. Trublet, P. Vallin).
Relisez également
L'enfance du Christianisme d'Etienne Trocmé (éditions Noêsis, 1997) ainsi que l'introduction et tous les textes des
Manuscrits de la Mer Morte de Michael Wise, Martin Abegg, Jr. et Edward Cook,
traduction intégrale des anciens rouleaux, avec des textes encore jamais publiés, et comportant les plus récentes découvertes (Plon, 2001, 665 pages).
Si je considère que le NT dans sa forme actuelle est "canonique" et que tels autres textes contemporains de la même époque ne font pas partie du canon, c'est parce que l'Eglise me l'enseigne. Cela ne m'empêche pas de lire avec un très vif intérêt les
Ecrits apocryphes du NT tels que me les offre La Pléiade, en deux volumes. Un des critères d'homologation des textes dans le canon fut d'ailleurs l'usage régulier que l'on en faisait dans la liturgie, donc après "rodage" et "digestion" par la communauté ecclésiale.
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Je vous rappelle que le catholicisme a restreint l'usage des textes originaux à la Vulgate et la plupart du temps à un Bréviaire ... on est déjà loin du "canon" original.
Merci de me rappeler ces données (bien qu'incomplètes...) mais :
le catholicisme n'a pas restreint l'usage des textes originaux à la Vulgate (dès le XVIIIe siècle, donc après le Concile de Trente -- 1545-1563 --, des traductions en français se faisaient à partir des "textes originaux, hébreux et grecs, avec les différences de la Vulgate", 1739 ; exemplaire personnel d'une édition originale d'époque). Au XXe siècle, les traductions françaises de Crampon, Pirot, Dhorme (La Pléiade), Bible de Jérusalem, Bible de Maredsous, Bible Bayard, etc. se font à partir des originaux hébreux et grecs.
Quant au
bréviaire, il utilise majoritairement des
psaumes et n'a jamais prétendu se substituer aux bibles complètes : l'usage en est différent. On n'y est pas plus loin du canon original que pour l'ensemble de la bible actuelle.
De grâce, épargnez-nous des assertions aussi massives à partir d'éléments aussi fragmentaires!